Le jour fatal

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J'avais gâché ma vie. Démoralisée, je regarde une moto s'approchée du dépanneur où je travaille. Elle s'arrête soudain devant le commerce. Précipitamment, je me lève pour être à mon poste avant l'entrée du client. Le tintement de la sonnette de la porte d'entrée se fait entendre lorsqu'il franchi la porte. Je m'empresse de lui lancer, comme je le fais avec tous les clients, un "allo" joyeux. Sans daigner me répondre, il se dirige vers l'arrière du dépanneur. Tout en le surveillant discrètement, je me dis qu'il semble être un très bel homme. Assez grand, un mètre quatre-vingt, sinon plus. Ses épaules sont larges et sa démarche certaine mais, je ne peux pas voir grand-chose car il est revêtu d'un vêtement sport de motocycliste.

Soudain, il se tourne vers moi et avance d'un pas rapide. Je ne peux voir son visage car il porte un casque de moto sur la tête. De plus, ses lunettes fumées sont tellement noires qu'il m'est impossible de distinguer la couleur de ses yeux. Depuis que je pratique ce métier, j'ai toujours ressentie un malaise envers les personnes qui cachaient leurs visages.

-Qu'est-ce que je peux faire pour toi? Que je lui demande.

- Tu vide ton cash et tu me donne le fric, dit-il d'un ton rageur, ensuite tu prends des sacs de plastiques et tu me donne tout tes cartons de cigarettes, ajoute-t-il d'un ton menaçant. Ha oui! N'oublie pas les billets de loteries. Fais vite allé!

Je regarde l'homme en souriant pensant être victime d'une mauvaise plaisanterie et lui répond:

- C'est une joke ou quoi?

Le motocycliste me montre alors ce qu'il tient à la main. Je baisse les yeux et je regarde l'objet. C'est un cylindre noir métallique mais je ne peux pas l'identifier. Est-ce une matraque ou une arme à feu? Je ne peux le dire.
Peu importe, cet intrus me menace.

Lors de mes formations en service à la clientèle, la consigne, si cela devait m'arriver un jour, était de ne pas résister et de faire ce que l'on me demandait. Prise de panique, j'essaie tant bien que mal d'ouvrir la caisse enregistreuse mais je n'y arrive pas, si bien que l'ordinateur demeure figé. Impossible de l'ouvrir maintenant. Mes mains deviennent moites et tremblantes. J'appuie sur tous les boutons mais rien à faire la caisse refuse d'ouvrir.

L'homme s'énerve et traverse de l'autre côté du comptoir afin de se servir lui-même. D'un coup sec, il retire les sacs du crochet et me les remets brutalement en disant:

- Ramasse les cigarettes, je m'occupe du cash. Allez, grouille-toi bitch! Où est la clé du cash? Peste-t-il.

Je suis morte de peur, je lui indique l'endroit où elle se trouve en pointant mon doigt vers le tiroir. Il l'ouvre et prend la clé.

Pendant qu'il prend son butin, je n'ai toujours pas bougé. Je pense à ma soeur aînée, Line, qui m'a un jour raconté qu'elle avait été victime de trois vols à main armée et qu'à la dernière attaque, elle s'est réfugiée dans le frigo où elle y est restée jusqu'à ce que tout fût fini.

Brusquement, pendant qu'il me tourne le dos et qu'il semble avoir oublié ma présence, j'en profite pour le contourner et prendre mes jambes à mon cou afin d'aller me cacher dans le grand réfrigérateur le plus près du comptoir. J'y suis presque arrivée, j'allonge le bras pour saisir la poignée, quand tout à coup je me sens frapper violemment derrière la nuque. Une douleur indescriptible et violente fait vibrer tout mon corps et par la suite me faire tomber dans de sombres ténèbres.

L'Espoir D'aimer  À Travers Le Temps(tome1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant