Sous La Pluie

Part X

    Sandra n'était plus là à mon retour. Paul jouait à la carte avec Stéphanie et les autres qui venaient de se réveiller de leur sieste.

    - Où est-elle ?demandai-je à Paul

    - Qui ça ?me repondit-il

    - Qui ? Je parle de la fille avec qui j'étais arrivé

    - Ah! elle est partie je crois

    La façon dont Paul me répondit me mettait hors de moi. Et cela a été toujours notre désaccord. Au moment où toi tu es sérieux, lui il prend cela pour amusement. Au moment où tu as besoin de lui, il ne fait qu'à sa tête. Je m'excusai auprès de Anne pour aller retrouver ma belle africaine. Bien qu'elle n'avait pas compris ma discussion qui était dans notre langue locale avec Paul, j'en étais sûr qu'elle savait de quoi il s'agissait mais ne m'avait pas poser de question et me laissa m'en aller après m'avoir fait la bise devant tout le monde.

    Sandra n'était pas rentrée, d'ailleurs il n'y avait personne dans leur maison quand j'étais allé. J'étais troublé, où la retrouver ? Épuisé par mes recherches, et ne voulant plus rentré à la maison, je décidai d'aller passer un peu de temps au bord de la rivière, mon endroit secret, là où je me réfugie quand les soucis m'accablaient.

    Elle était là avant moi ? Que faisait-elle endossée à un tronc d'arbre ? Elle pleurait. Mais pourquoi pleurait-elle ? En face d'elle, je vis des larmes couler de ses gros beaux yeux.

    - Pourquoi pleures-tu Sandra ? Pourquoi es-tu partie sans m'avertir ?

    Elle pleurait de plus belle. Apparemment c'était ma présence qui augmentait sa douleur. Même si j'avais une vague idée de ce qui pouvait la faire mal, j'avais besoin de précision. Je ne m'étais pas vite rendu compte mais des larmes commençaient par couler de mes yeux. Ça me faisait mal de la voir pleurer. Je ne savais pas ce qui m'avait poussé. Je l'etreingnis. Elle ne m'avait pas repoussé. Je caressai délicatement son dos, lui chuchotai que ça va aller, de ne pas pleurer, de se calmer et me dire ce qui n'allait pas. Finalement elle se calma et me repoussa

    - Maintenant laisse moi dans ma solitude et retourne chez ta blanche

    - Je vois. Donc tu pleures parce que j'étais parti avec Anne ?

    - Ah bon Pascal ? Veux-tu que je sois contente en te voyant avec une autre fille ? Veux-tu que je reste là à vous attendre et vous applaudir ?

    - Allons doucement Sandra. Pourquoi le fait que je sois partie avec Anne te fait souffrir ? Donc je ne dois pas avoir des personnes dans ma vie ?

    - Et moi? Je ne fais pas partie de ta vie ?

    Je sentis de la peine dans la voix de la fille. Elle me fixait avec un regard triste, des larmes roulaient toujours sur ses joues.

Je pris son menton entre mes mains

    - Bien sûr que oui. Tu fais partie de ma vie. Tu es mon amie

    Elle enleva mes mains avec violence

    - Donc je ne suis que ton amie ? Tu veux me dire que tous ces bons moments qu'on passe ensemble, tous les mots doux que tu me dis,que je suis belle, que je suis gentille, tout ça c'est pour de l'amitié ?

    Voilà ce que je redoutais qui arriva. J'avais fait force sur moi-même pour ne s'en tenir qu'à l'amitié avec Sandra malgré cette terrible envie de lui dire que je l'aimais mais elle autre n'avait pas pu se taire sur ses sentiments à mon égard.

    - Pascal continua-t-elle comment peux-tu être si naïf? Comment peux-tu être si idiot de ne pas te rendre compte que suis tombée amoureuse de toi ? Tu m'as dit des choses qu'on ne m'a jamais dites. Tu m'as montré la vie autrement. Avec toi,je me sens vivante, avec toi je me sens très à l'aise.

    Comment pouvait-elle imaginer que je ne savais pas qu'elle m'aimait même si elle ne m'avais rien dit auparavant ?

    J'essayai d'ouvrir la bouche, ne serais-ce qu'un son sortirait mais je n'en pouvais plus. Je me sentais comme sous une pression. Je sentais mon cœur battre plus fort. Je ressentais des mots de tête. Moi qui venais de me mettre vraiment ensemble avec une fille, que pourrai-je dire exactement à une autre fille qui me faisait part de son amour pour moi et n'attendait que mon amour en retour ? Même si je l'aimais déjà, elle avait besoin que ma bouche le lui dise. Moi qui reprochais à mes aînés de sortir avec plusieurs femmes à la fois, ne serais-ce pas de trahir mes principes si je me mettais ensemble avec Sandra aussi ? Malgré ses supplications pour que je lui dise quelque chose, je l'abandonnai au bord de la rivière. J'avais besoin d'être seul. Oui j'avais besoin d'être seul sinon ma tête allait exploser.