Part XXIII

63 5 0
                                    

    Doucement, je repliai la lettre, je passai le revers de ma main sur mon front moite de sueur et les larmes noyèrent mes joues sans que je ne m’en sois rendu compte. La vie me faisait pleurer car je reconnaissais la gravité de mes erreurs du passé.

    Je compris finalement que j’avais opté pour la voie de l’enfer et j’en souffre le martyre encore. Si pour certains le temps guérit les blessures, est-ce évident pour moi aussi ? Pourrais-je me le pardonner un jour ? Le temps guérira-t-il aussi mes blessures ?

    J’ai pleuré ma défaite vis-à-vis de l’existence. J’ai pleuré de me savoir plus misérable que Jean Valjean pour m’être acharné lâchement sur deux jeunes filles qui avaient commis le « crime » de m’aimer follement.

    A ce moment, je vis Romain arriver. Je sortis mon papier mouchoir de ma poche et essuyai bien mon visage. Il ne faudrait pas qu’il me voit pleurer. Même si l’on ne peut s’empêcher de pleurer et que pleurer console quelquefois, je ne pouvais pas me permettre de le faire devant mon ami.

    - Enfin Pascal, que fais-tu seul ici ? je te cherchais partout

    - Ah mon frère, j’avais besoin d’être seul pour lire la lettre de Sandra


    Je lui tendis la lettre qu’il parcourut. Je lui racontai aussi l’objet de la lettre de Anne

    - Désolé me dit-il, maintenant que tu es au courant de tout, je crois que tu peux avoir la conscience tranquille. Arrêtes de t’accuser ou de blâmer qui que ce soit

    - Je te comprends romain, mais je me demande pourquoi ma maman ne m’avait rien dit

    - Elle voulait juste te protéger je crois bien

    - Me protéger tu dis ? J’avais failli perdre ma vie.Le chagrin aussi tue ne l’oublie pas

    - Je sais mais ce que j’essaie de te dire est d’éviter de blâmer qui que ce soit et même Paul pour cette grande trahison. Surement qu’il avait un intérêt à le faire. Sache qu’il est rare qu’une amitié dure toujours; les intérêts et les passions viennent à l’encontre, et brisent les liens qu’on croyait sincères et durables. L’amitié est le mariage des âmes et ce mariage est sujet au divorce. Trop souvent les âmes se séparent avec le même empressement qu’elles avaient mis à s’embrasser, et l’amitié tourne à la haine. Je te comprendrais si tu ressentais un sentiment de haine envers Paul. Mais tu ne dois pas oublier que la haine détruit l’âme et n'est à l'avantage de personne

    - D’accord mon grand philosophe. Vraiment merci pour ton soutien et réconfort. J’espère seulement que tu es de ces rares personnes qui ne trahiraient pas l’amitié pour un quelconque intérêt ajoutais-je avec sourire

    - Le temps nous donnera raison. Allez rentrons, tu as fait les devoirs de maison des mathématiques financières j’espère

    - Bien sûr que oui

    Il avait parfaitement raison Romain. Je ne devrais pas blâmer qui que ce soit pour mes erreurs. Je suis le seul responsable. Même si c’était Paul qui m’avait suggérer le plan, il ne m’avait pas forcé à le faire. J’avais le choix. Je ne pouvais pas aussi en vouloir à ma maman. Elle n’était pas au courant de mon aventure avec Sandra sinon elle n’aurait pas parlé de ma relation avec Anne à Tante Carole. C’est Romain qui a raison : « ma maman voulait juste me protéger.»

    Le cours des Maths ne dura qu’une heure de temps. Après nous avions fait le cours d’Anglais. A la seconde pause de 12h 30, Sandra   me rendit visite.

Sous La PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant