Part XV

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<< How did I ever let you slip away ?... Why should one have to go on suffering ? >>

R.Kelly




Deux semaines plus tard


    - Pascal ! Pascal ! Pascal

    - Oui Blandine,qu'est-ce qu'il y a ?

    Ma petite sœur qui ne faisait pas le sport, qu'est-ce qui a pu se passer pour qu'elle rentre à la maison essoufflée cet après midi d'Août ? N'est-ce pas elle qui m'avait dit qu'elle allait au marigot ? Où est alors la bassine d'eau ? Elle vint s'asseoir sur le banc des clients qui était vide. Maman était partie au champ avec les métaillés pour la récolte du gombo donc m'avait chargé de m'occuper de la vente des beignets qu'elle prépare. Blandine était restée à la maison pour la lessive des habits de papa, qui, se préparait pour un voyage dans le Nord Togo.

    - Calme toi et dis moi ce qui ne va pas petite sœur

    - J'ai vu Anne

J'éclatai de rire

    - Toi tu vas me tuer avec tes comédies. C'est la première fois tu la vois ?

    - Reste là bas, elle est partie. C'est le chauffeur d'Abel qui l'avait pris elle et Stéphanie avec leurs valises bien sûr

    - Arrête tes blagues ? C'est dans trois jours leur départ et elle va partir maintenant ?

    - En tout cas je blague pas moi. Je ne dis que ce que j'ai vu

    Certes ma petite sœur avait pris l'habitude de me faire des blagues de mauvais goût mais là je crois qu'elle est sérieuse. Oui elle ne blaguait pas.

    Mon cœur commença à battre plus fort que le rythme normal. Anne ne pouvait pas partir comme ça sans m'informer. Non, non , non ... On devrait se voir la nuit même pour faire l'amour pour la énième fois. Ah oui, depuis notre première fois, on ne faisait que ça presque tous les jours. Quand mes parents ne sont pas à la maison, elle venait chez moi. Dès fois on le fait dans les plantations de bananes de mon papa. Deux fois on l'avait fait sur la dalle de la villa de Top Succès. On passait de torrides moments ensemble. Elle allait retourner en France, je le savais bien. Mais avant la date prévue ? Dans la précipitation ? Sans même me dire un mot ? Je ne pouvais pas l'imaginer. Faudrait que j'aille vérifier. Blandine accepta de rester près des beignets le temps que je ne revienne. Le siège n'était qu'à 10 minutes de notre maison. Je ne pouvais pas marcher comme si j'étais dans une allée du Luxembourg. Faudrait arriver au siège illico presto. Je commençai à courir comme si j'allais à Paris. Le chemin était très long le jour là.

    Je faisais un oufff de soulagement quand je voyais Marionnette la maman de Anne et Onex le président de Top succès entrain de discuter au portail. Je ralentis ma course.

    - Salut président, Salut Marion

    - Pascal on dirait que tu revenais des Jeux Olympiques en course contre Usain Bolt ? Pourquoi es-tu en sueur de la sorte ? ironisa Onex

    Pendant ce temps ma belle mère ne faisait que me regarder avec dédain. Mépris ? Et pourquoi cela ? Je n'arrivais pas à supporter ce regard.

    - Ah président, c'est plus que ça. S'il vous plait Marion, Anne est là ?

    - Tu oses me poser cette question ?

    Ne devrais-je pas poser cette question ? Me demandai-je

    - Ma fille t'aimait bien reprit-elle trop même je dirais. Elle était prête à tout pour toi. Elle avait des projets pour vous deux. Je ne l'avais jamais vu épanouie, enthousiasmée, heureuse auparavant. Avec toi elle avait trouvé le paradis. Tu étais travailleur, intelligent c'est pourquoi je n'avais pas hésité avant d'accepter votre relation. Elle est ma fille unique et je ne voudrai toujours que son bien. Mais toi tu n'as fait que profiter d'elle. Naïve qu'elle était, elle ne se doutait de rien. Pascal je te trouvais digne de ma fille. Mais toi, tu l'as trouvé aussi frivole de la sorte pour l'affliger une telle douleur ? Hier j'avais vu ma fille en pleurs et j'étais incapable de vraiment la consoler. Ma fille agonisait à cause de toi. Tu m'as fait regretter notre venue au Togo. Tu m'as fait regretter ma collaboration avec Top Succès.

    Son visage était devenu tellement rouge signe qu'elle était fâchée, mais pourquoi ? Elle était furieuse. Elle commença à pleurer. J'étais choqué. Je ne comprenais rien

    - S'il vous plait Marion de quoi parlez-vous ? De quoi m'accusez- vous ? Président il y a quoi ? Dites moi ce qui ne va pas s'il vous plait

Sous La PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant