Part XXI

47 5 0
                                    

« C’est de la confiance que nait la trahison »

    Une profonde amertume m’envahit. Si c’était quelqu’un qui m’avait raconté cette lettre, je l’aurais traité de menteur. Si c’est que je n’avais pas reconnu l’écriture de Anne, j’allais tout simplement douter de l’authenticité de cette lettre et la rejeter en bloc. Mais la réalité était devant moi.

    J’avais imaginé beaucoup de raisons qui pouvaient causer le départ de Anne mais jamais je n’aurais pensé que c’était Paul mon Judas. J’avais vite compris que la famille n’est pas toujours une question de sang. C’est aussi une question de qui te tient la main le jour où tu en as le plus besoin. Paul était de ce dernier. Il était toujours là, il me conseillait, il m’aidait et j’en n’avais fait autant. Il était le frère que je n’avais pas eu. Pour mes parents, il était le second fils qu’il n’avait pas eu. Et c’est lui qui m’avait balancé ? Ai-je tort d’avoir fait de lui mon confident ? D’ailleurs n’est-ce pas le même qui m’avait suggérer le plan ? Ah je vois, c’était pour me faire passer pour un faux. Sur ce point j’avoue qu’il avait bien réussi. Et c’était quoi son intérêt alors ? J’aurais voulu l’avoir en face de moi pour que lui-même m’explique tout, pour qu’il me dise que c’est faux ce qu’on avait dit à son propos. Mais hélas, je n’avais plus de ses traces. Est-il toujours en vie ? Je n’en avais aucune idée. Comment est-ce possible que la lettre de Anne s’était retrouvée entre les mains de Sandra ? Je n’arrivais pas à faire le lien. Paul devrait comprendre que trahir un ami est la plus grande des trahisons, on ne retrouvera jamais son cœur ni sa confiance. Sinon pourquoi n’avait-il pas cherché à me voir depuis ce temps-là ?

    Est-il alors vrai que tout se paie ici-bas ? Que le Karma existe bel et bien ? N’est-ce pas la même chose que j’avais faite à Sandra et Anne que Paul aussi m’avait faite? Les deux filles m’étaient dévouées et ne voulaient que mon amour. Elles ne cherchaient qu’à être aimé. Et moi,idiot que j’étais, j’avais mon cœur dans mon caleçon.

    Si c’est qu’on ne m’avait pas caché cette lettre,peut- être que Anne et moi arriverions à nous comprendre et que je serais avec elle en France ou du moins serions-nous toujours en contact.

    Si on ne m’avait pas caché cette lettre peut-être je ne reverrais plus Sandra. Quelle issue la vie nous réserve dès à présent que nos chemins s’étaient recroisés?

    Je parcourus à nouveau la note de Anne. Les souvenirs de la jeune fille me revenaient à  l'esprit. Je la revoyais avec sa taille moyenne et corpulence étiré. Son visage était doté d’un front plat et d’un petit new grec. Ses yeux étaient en amandes et verts. Son regard était tout simplement brillant, pétillant. Elle avait un visage arrondi avec de courtes et petites oreilles. Pendant que son menton était effacé par sa beauté, elle possédait des lèvres pulpeuses, des sourcils bien dessinés. Elle avait un teint très pâle comme blanc et des pommettes rouges et avait de longs cheveux noirs et très brillants.

    Anne-laure était une fille très douce, modeste et bienveillante. Elle possédait un fort tempérament et avait l’air si fragile. Elle ne méritait pas le traitement que je l'avais réservé. D’ailleurs, aucune femme ne mérite d’être juste un objet sexuel pour un homme. Toutes les femmes ont le droit d’être aimées, respectées, cajolées et entretenues.

 
    Je m’en voulais toujours du mal que j’avais pu lui faire. Puisse Dieu me pardonner un jour. J’en oubliais même que j’avais une seconde lettre, celle de Sandra à lire et je m’endormis avec une tête d’enterrement. 

Sous La PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant