Mercredi Six

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Le mercredi après-midi, non travaillé, avait été décidé d'un commun accord comme étant le rendez-vous hebdomadaire bilan. Adrien, Alya, Marinette et Nino se retrouvaient donc dans le café voisin de l'établissement scolaire pour faire le point. Il faisait beau ce jour-là, mais c'était décembre, et la température tournait autour de zéro degré.

La fumée montant de leurs boissons chaudes contrastant avec celle expulsée de leur bouche quelques minutes plus tôt, ils étaient tous attablés, sirotant une première gorgée d'un thé ou d'un chocolat avant de commencer le récapitulatif de l'avancement.

Marinette la première sortit son inévitable carnet. Elle avait listé tout ce qu'ils devaient préparer, et commença par le plus urgent : les invitations. En effet, une fête sans invités pouvait, d'un côté, être sympathique, de l'autre, risquer de manquer d'ambiance. Elle sortit donc le prototype qu'elle avait préparé sur du joli papier cartonné, à partir d'un modèle de Nathaniel. Dans des tons crème, le thème de Noël était clairement compréhensible au premier coup d'œil, et les informations importantes notées délicatement à la main par la jeune fille. Elle souleva néanmoins un point crucial.

— Comme vous le voyez, je n'ai pas mis d'adresse. Chloé a-t-elle donné des nouvelles ?

— Non, répondit Adrien. Je l'ai interrogée tout à l'heure, et elle m'a dit ne pas avoir eu le temps de lui demander. Son père est un homme très occupé, paraît-il.

— Je n'en doute pas, mais ça la dérange moins de l'appeler en plein milieu de journée quand elle doit éviter une sanction. Si tu pouvais la relancer demain, ce serait bien.

— Je n'y manquerai pas.

Alya oscillait entre désespoir et admiration. Son amie prenait les choses en main de manière tout à fait remarquable, et était même capable de discuter avec Adrien, sérieusement, sans bafouiller, sans rougir, sans se ridiculiser. Alors pourquoi n'était-ce pas possible dans une situation plus normale ? Exaspérant !

— Enfin bref. J'attends donc une réponse positive de Chloé. En cas de défaillance, vous avez une solution de repli ? J'ai pensé qu'on pouvait peut-être demander à monsieur Damoclès pour emprunter le gymnase. Il est assez grand, on y sera pas mal. Bon, il fera probablement un peu frisquet, mais si on bouge assez et qu'on est beaucoup, ça devrait aller. D'autres propositions ?

— Je ne suis pas sûr que le manoir Agreste soit une excellente idée, ironisa Nino. Ton père serait d'accord, tu crois ?

— Oh, tu sais, si Marinette demande, pourquoi pas. Après lundi, plus rien ne m'étonnerait.

Adrien souriait, se rappelant avec quelle facilité la jeune fille avait convaincu son père. Elle était vraiment incroyable, et il était plus qu'heureux de la compter parmi ses amis. Cette dernière rougit, et fut soudain captivée par le contenu de sa tasse. Elle en touilla consciencieusement le contenu, sentant les regards de ses amis tournés vers elle. Alya leva les yeux au ciel, et enchaîna.

— J'ai pas mieux, mais si Chloé parle à son père, je ne vois pas ce qui pourrait empêcher l'accord de celui-ci. Bien, point suivant. Marinette ?

Cette dernière releva les yeux de sa tasse.

— Ensuite, euh... Ah oui ! Tenues. Les gars, vous vous habillez comment ? C'est moi qui m'occuperais de celle d'Alya, du coup on se demandait si vous vouliez que je m'occupe également des vôtres, ou si vous vous débrouilliez seuls. Je suppose que ton père va te fournir une tenue, Adrien.

— Je ne sais pas s'il l'a prévu, mais je compte lui demander. On peut considérer ça comme... un échange de bons procédés. Ça lui fait de la pub, j'ai pas à me prendre la tête, et ça t'enlève du travail. J'espère juste avoir une tenue sobre, je ne veux pas être le centre de l'attention toute la soirée.

— Et toi, Nino ? questionna Alya. Une idée de comment tu vas t'habiller ?

— Aucune, répondit l'intéressé. Et à vrai dire, peu m'importe. Je suis bien comme je suis, et puis, je ne peux qu'être classe, si je suis le DJ.

— C'est cela, oui. Marinette, des idées ?

— Toujours ! affirma la jeune fille. Laisse-moi une minute pour réfléchir...

Le calme retomba, chacun laissant la bleutée imaginer diverses tenues sur le corps de Nino. Les tasses se vidèrent un peu plus, et Marinette rompit le silence.

— J'ai ! s'exclama-t-elle.

Elle prit une feuille vierge de son carnet, et griffonna quelques secondes dessus.

— Alors, je te propose un costume, en plus cool.

La jeune fille détailla donc sa proposition à un Nino enchanté. Adrien souriait en voyant ce petit manège, et Alya, à qui rien n'échappait, en profita pour lui lancer un regard qui, agrémenté d'un sourire espiègle et d'un clin d'œil, voulait tout dire. Adrien rougit, mais, contre toute attente, répondit également par un clin d'œil.

— Ouais, ouais, ça me paraît vachement bien, conclut le jeune métis. Tu me diras quand tu voudras qu'on finalise le tout et que j'essaye ma tenue.

— Je te tiendrai au courant !

Nouveau sujet terminé, nouvelle transition de Marinette, et l'après-midi avançait inexorablement. Un rapide point sur les décorations, collaboration entre Nathaniel et Marinette, montra que quelques idées ressortaient, sans toutefois avoir quoi que ce soit de finalisé.

Il ne restait plus que deux points à aborder : musique, et nourriture. Le second fut vite expédié, étant donné que les parents de Marinette en avaient discuté avec la mère d'Alya la veille. Les jeunes filles précisèrent donc qu'elles n'en savaient pas plus, mais que leur aide pourrait être requise. Les garçons assurèrent que ce ne serait bien évidemment pas un problème, étant donné l'investissement que cela demandait pour un projet qui n'était pas le leur.

Restait la musique. Le débat fut nettement plus constructif qu'auparavant, chacun donnant son avis sur les musiques proposées par les autres. Pour une fois, ce n'était pas Marinette qui se chargeait de répertorier, classer, et faire du tri dans les idées, mais bien Nino. Le jeune homme, plus spécialiste que ses camarades, leur avait assuré que « ce travail-là, c'était son rayon ! » Ils lui avaient par conséquent laissé les rênes sans aucun problème, lui laissant le soin d'organiser le bazar monstrueux créé par leurs avis divergents.


▬ ▬ ▬


Dix-sept heures approchant, Adrien se prépara pour sortir. Il devait en effet se rendre au gymnase du collège pour son entraînement hebdomadaire de basket-ball.

Les quatre amis commencèrent donc à ranger leurs affaires, puis remirent leurs vêtements pour affronter la froideur de ce mois de décembre. Ils payèrent leurs consommations, et sortirent ensemble.

Si le soleil hivernal ne produisait pas une chaleur suffisante pour se sentir bien, il était présent, et la journée pouvait être unanimement qualifiée de belle. Après les « au revoir » et « à demain » habituels, le petit groupe se sépara. Alya et Nino repartirent ensemble, bavardant gaiement main dans la main, et Marinette réalisa soudainement que, par conséquent, elle était seule avec Adrien.

— Bon, bah, il va falloir que j'y aille, j'ai dix minutes pour être en tenue dans la salle.

Marinette se passa une main gantée dans les cheveux. Elle hésitait de toute évidence à dire quelque chose, mais n'osait pas. Et le beau blond ne s'y trompa pas.

— Tu veux m'accompagner ? proposa-t-il, sourire aux lèvres.

La jeune fille ne pouvait décidément s'empêcher de le trouver magnifique. Le pâle soleil d'hiver faisait briller ses cheveux blonds, et le calme ambiant causé par le froid le faisait paraître irréel. Elle rougit, se maudissant intérieurement pour ce réflexe incontrôlable de son corps, et attrapa le bras tendu qu'il lui offrait.

Bras dessus, bras dessous, la brune aux yeux bleus et le blond aux yeux verts partirent tranquillement en direction du gymnase, la lumière du soleil faisant briller le givre sous leurs pas. 

[Miraculous] 25Où les histoires vivent. Découvrez maintenant