Samedi Seize

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Adrien s'était levé tôt en ce samedi matin. Il savait en effet que c'était aujourd'hui qu'était prévu l'achat du sapin à installer dans la salle des fêtes. Nathalie n'avait déjà pas été enthousiasmée par l'idée, il valait mieux ne pas la contrarier.

Il se prépara donc tranquillement, savourant la chaleur de sa douche, avant de sortir dans la grisaille de décembre. Son écharpe enroulée autour du cou et son bonnet sur la tête, il entra dans la voiture où l'attendaient déjà Nathalie et son chauffeur.

— Allons-y, annonça celle-ci, retenant un soupir.

La voiture démarra, emmenant ses deux passagers en direction du marché le plus proche.


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Leur arrivée aux Halles se fit sans heurt, là où avait été installé un grand espace où une association vendait des sapins de toutes tailles et de toutes origines. Adrien descendit du véhicule, bientôt suivi par son chaperon. Il commença à flâner parmi les allées, appréciant les senteurs naturelles des conifères, déambulant au hasard dans l'espoir de trouver l'arbre parfait. Nathalie, plus pragmatique, alla directement trouver un vendeur qui saurait, elle l'espérait, le renseigner.

C'est ainsi que, se laissant guider par son intuition et son odorat, Adrien arriva devant ce qui était le plus grand sapin qu'il n'avait jamais vu. Et c'est au même endroit que Nathalie apparut, accompagné d'un homme d'une trentaine d'années qui, sourire aux lèvres, parlait beaucoup en agitant les mains.

— C'est le plus grand que vous trouverez cette année ! affirmait-il avec enthousiasme. En général, il est difficile de trouver sur le marché des arbres de cette taille, car c'est toujours plus compliqué à abattre, mais surtout parce que les gens n'ont pas la place. Nous avons décidé d'en avoir un en réserve depuis qu'un excentrique nous en a commandé un il y a trois ans. Sans doute un de ces nouveaux riches qui ont une grande maison vide et ne savent pas quoi en faire. On ne l'a jamais revu depuis ! Mais on s'est dit qu'en avoir un chaque année pourrait toujours être utile, si une telle demande se reproduisait. Et cette année, c'est vous. En tout cas, il fait plus de trois mètres de haut, et presque autant de largeur à la base, j'espère que vous avez de la place !

— On le prend, confirma Adrien.

— Très bien jeune homme. Ne bougez pas, je vais appeler un collègue pour nous aider à le transporter. C'est que c'est lourd, mine de rien !

— Ce ne sera pas la peine, intervint Nathalie. Nous ne l'emportons pas maintenant. Vous nous le livrerez à cette adresse, le vingt-trois décembre, ajouta-t-elle en lui tendant un papier sur lequel était inscrite l'adresse de la salle des fêtes.

L'homme eut un mouvement de recul.

— Euh, je ne crois pas que ce soit possible. Nous ne sommes pas un service de livraison à domicile !

— Vous louerez un camion s'il le faut, tenez.

Gabriel Agreste avait été clair. « Vous mettrez le prix nécessaire, Nathalie. », avait-il affirmé. Elle mettait donc le prix nécessaire.

Elle ajouta au papier un chèque qu'elle tendit à l'homme qui cligna des yeux plusieurs fois.

— Dans ce cas, c'est entendu, nous vous le livrerons où vous le désirez. Vous souhaitez un horaire particulier peut-être ?

Nathalie interrogea Adrien des yeux.

— En début d'après-midi, ce sera parfait, assura-t-il.

[Miraculous] 25Où les histoires vivent. Découvrez maintenant