5ème cigarette

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    Elle n'était pas là. Cela faisait deux semaines qu'elle n'était pas venue fumer sa clope sur les marches. Je pensais à une maladie, la première semaine. Ça ne m'étonnerait pas, elle a si peu de vêtements entiers. Elle me manquait un peu, et je m'inquiétais, aussi. Ses baskets trouées, son jean déchiré, ses cheveux bruns, son briquet et son sac rempli de bouteilles me manquaient.  Son regard furieux, sa manière de s'asseoir, d'être reconnaissante , et sa tristesse me manquaient, en plus de m'inquiéter de leur absence. Je m'ennuyais, sans le sujet de réflexion qu'elle était pour moi. Je ne pouvais pas me demander pourquoi elle avait choisi telle place sur les marches, ni pourquoi elle venait à tel cours pour y piquer une petit sieste, ignorée du prof. Ni pourquoi, même en compagnie de ses rares amis, elle ne souriait pas.

   En conséquence de cette inquiétante absence, j'ai fumé trois cigarettes aujourd'hui. Et bu quatre cafés à la machine. Mais surtout, j'ai décidé de descendre à l'arrêt qui craint, ce soir. Je vais essayer de trouver Axelle, de lui parler un peu de tout ce qu'elle "rate" à sécher comme ça. Elle ne rate pas grand-chose, mais moi, je la rate. Et je rate ma chance avec l'amour, chose que je ne supporterais pas. Alors à dix-huit heures cinq, en plein milieu de ce foutu rush, je pris le métro et descendis à l'arrêt d'Axelle. La trouver. Juste la voir. Peu importe que j'y passe la nuit, il fallait que je me rassure sur sa santé, même si elle n'en avait probablement rien à foutre que je m'inquiète pour elle alors que je la connais à peine.

elle était là SOUS CONTRAT D'ÉDITIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant