Walt Works

Chapitre 6

Il faisait plutôt frais, dans le centre-ville en cette fin d'après-midi. Les gens se baladaient tranquillement au milieu des voitures, écharpes autour du coup et manteaux d'hiver se faisant de plus en plus fréquents, tandis que le mois d'octobre touchait à sa fin. Les feuilles tombaient lentement des arbres, frôlant le sol en se laissant porter par le vent. Le vert de l'été avait laissé place aux chaudes couleurs de l'automne, du jaune au rouge en passant par les vignes pourpres. Au milieu de ces changements, non loin d'ici dans une petite boutique, un garçon se défendait contre ses amies :

« Non, non, et encore non. Je refuse catégoriquement de porter ça. »

Voilà maintenant une bonne demi-heure qu'ils trainaient dans ce magasin de déguisement, et ils n'étaient visiblement pas près d'en sortir. Elsa, Anna et Mérida tentaient de convaincre Harold de se déguiser en vampire, seulement ce dernier ne rêvait que d'une seule chose : être débarrassé des trois filles et pouvoir passer la soirée habillé en Harold. Juste Harold. Seulement, cela semblait très mal parti.

Jack et Raiponce étaient restés dans la maison Haddock pour décorer un peu et surtout pour leur cuisiner le repas du soir. Le jeune brun aimait beaucoup ses amis, plus que tout même, mais il avait un peu la frousse de voir dans quel état il retrouverait sa maison. Je n'aurais jamais dû leur dire que mon père était d'accord, par Odin... !

Mérida avait récupéré sa robe de sorcière de l'année précédente et Anna avait décidé de se faire un maquillage de zombie une fois rentrée. Elsa, quant à elle, avait refusé de leur révéler son costume, préférant leur laisser la surprise pour le soir même. Harold, quant à lui, se faisait harceler pour être déguisé ce soir :

« Aller, Harold, supplia Anna, prend au moins cette fichue cape et des fausses dents, même Jack a bien voulu se déguiser !

-Mais lui il sera en zombie, pas en vampire ridicule ! Est-ce que j'ai la tête d'Edward Cullen, sans déconner ? »

Elsa rit en entendant cela et continua à avancer des arguments. Totalement surpassé, et surtout forcé par les trois filles, il décida donc de prendre une cape noire, mais échangea les dents de vampires contre une baguette et des lunettes rondes en plastiques : adieu Edward, bonjour Poudlard !

Alors qu'il payait ses articles tout en leur rappelant qu'il n'avait pas de l'argent de poche en illimité, ils quittèrent le magasin tous les quatre jusqu'à leur arrêt de bus. Ils approchaient de la fin de l'après-midi et virent déjà quelques gamins parcourir les rues, masques sur le visage et balais de sorcières à la main pour aller à la chasse aux bonbons. Tandis que Mérida vérifiait bien qu'ils avaient tout sur leur liste, ils discutèrent tranquillement dans la navette qui les ramenait au niveau de chez Harold. Ils marchèrent ensuite jusqu'à la maison, et le garçon ne put s'empêcher de lâcher un « oh non » en voyant la décoration que ses amis avaient fait subir à la façade de chez lui.

Jack l'avait prévenu : il possédait beaucoup de décorations chez lui pour la fête d'Halloween, mais son meilleur ami ne s'était pas attendu à cela. En effet, la porte était cachée derrière un flot de fausses toiles d'araignées et de petits arachnides fluorescents. La veille, Raiponce, Elsa et Anna avaient vidé deux citrouilles pour les mettre de part et d'autre de l'allée, et des bougies avaient été déposées à l'intérieur. Ils avaient récupéré une chaise du jardin sur laquelle ils avaient installés un squelette en plastique affublé d'une perruque rose, ce qui rendait la chose plus ridicule qu'effrayante. De fausses pierres tombales décoraient la pelouse soigneusement tondue des Haddock, et quelques chauves-souris tout aussi fausses pendaient des branches des arbres.

« C'est un carnage. »

Harold entra néanmoins à l'intérieur en compagnie des filles, même s'il aurait actuellement préféré s'enterrer sous l'une de ces fausses tombes dans le jardin : il n'aimait pas beaucoup les fêtes, les fêtes costumées encore moins, et les fêtes costumées organisées par Raiponce et Jack encore plus que moins.