Chapitre 5 - Les plaques militaires -

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Il est 20 heures. La nuit vient de tomber.

Nous nous dirigeons actuellement vers Vierville. Un ami soldat qui se trouvais à Neuville nous a assuré qu'il avait entendu parlé d'un Soldat nommé James Francis Ryan qui avait atteri dans la "drop zone " pas loin de Vierville. Avec un peu de chance on trouvera le bon cette fois. Nous traversons la campagne. Au loin, on aperçois des coups de lumières, blanches, d'autres sont rouges. Le bruit que font ces lumières nous indiquent que les batailles dans les villes voisines continuent. Le bruit des canons est assourdissant, même à quelques kilomètres. Trois heures de repos n'étaient pas suffisantes, nous sommes debout depuis quatre heures du matin, je n'ai mangé que deux malheureux petits sandwiches et une soupe au choux. La fatigue se fait ressentir sur nous tous. Nos sacs de 20 kilos, ont l'air de peser des tonnes. On marche en file indienne, une mitrailleuse à la main, on ne sait jamais... Les allemands peuvent être partout. Soudain je sens une odeur nauséabonde, qui m'est assez familière depuis le débarquement.

- Ahhh mais qu'est-ce que c'est que cette odeur ?! Dis-je en me retenant de vomir.

- Trois cadavres, là. Me dit Ian en montrant les corps avec sa main gauche.

- Celà signifie qu'on ne doit plus être très loin du campement." Nous dit Miller.

Effectivement, nous arrivons. Je lève ma tête et aperçois leurs campement. Il ressemble au notre, mais est beaucoup plus petit. Le premier reflex du capitaine est d'aller jeter un coup d'oeil dans la tente des blessés. Ils ne sont pas en meilleurs états que les blessés vu ce matin au débarquement. Nous restons à quelques mètres de lui et on s'assoit sur le sol.

- Docteur ? Demande Miller.

- Oui bonsoir, à qui ai-je l'honneur ?

- Capitaine John H. Miller.

- Enchanté.

- J'aurai besoin de votre aide. Dit le capitaine.

- Oui ?

- Avez-vous vu le soldat James Francis Ryan ?

- Mmh, je ne sais pas trop quoi vous répondre... Nous avons été parachuté par erreur dans cette zone. Par malchance il était à bord de l'avion qui se trouve derrière vous ; il s'est crashé. Dit le médecin d'un air désolé.

- Pourquoi donc ?

- Ils ont fabriqué une "protection" en métal pour protéger le pilote juste avant le décollage. Résultat des courses, le vol s'est très bien passé, mais l'atterrissage un peu moins. Le métal était trop lourd et a fait basculé en avant l'avion. Tout ça pour essayer de sauver la vie d'un homme vous vous rendez compte ? Dit le docteur.

- Ca arrive souvent. Dit Ian d'un air dégoutté.

Et là je crois que tous le monde pense à notre cas. Est-ce que faire tous ça pour sauver la vie d'un soldat en vaut réellement la peine ?

- Y a t-il des survivants ? Reprend le capitaine.

- D'après nos soldats, oui. Mais je serai incapable de vous dire qui est vivant et où sont-ils allé après ce crash.

Le médecin sors une pochette de son manteau et la donne au capitaine.

- Tenez. Dit-il.

- En quoi ça va me servir ? Rétorque Miller.

- Ce sont les plaques de nos morts. Il y en a une cinquantaine. J'espère que votre James Ryan ne sera pas dedans, mais au moins si il l'est. vous n'aurez plus à le chercher. Répond le médecin d'un tond calme.

World War Girl ( 1944 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant