Chapitre 1 - Le débarquement -

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Nous sommes le 6 juin 1944, il est sept heures du matin.

Nous nous dirigeons vers la plage d'Omaha Beach en Normandie.

Je me trouve actuelle dans une petite barque auto-moteur en métal avec un quarantaine d'autres Rangers. Il y a à peu près une trentaine d'embarcations comme la notre.

Derrière moi se trouve le sergent technique Michael Horvath et à côté de lui se trouve Daniel Jackson un soldat de 1er rang. Je ne connais que leurs noms mais c'est déjà bien ; je ne connais aucunes autres personnes parmi les 1200 personnes ici présentent.

Personne ne parle, tous le monde prie, à part moi.

- Pourquoi tu ne pries pas ? Me dit une voix.

Je tourne ma tête à droite et regarde l'homme qui vient de me parler. C'est un brun ténébreux, assez baraqué. Il a de magnifiques yeux noisettes. Il sourit. Je me demande  surtout comment il peut sourire dans un moment pareil. D'ailleurs, ça doit bien être le seul capable de le faire parmi nous.

- Je n'aime pas Dieu, et il ne m'aime pas. Lui répondis-je.

- Comment tu le sais ?

Je baisse les yeux et lui répond froidement.

- Sinon je ne serai sûrement pas là.

Il me regarde bizarrement et finit par dire :

- Je n'ai jamais entendu un truc d'aussi idiot.

Je ne lui répond pas.

- Comment tu t'appelles ? Me réclame-t-il.

- Ivy... Ivy Turner. Lui dis-je timidement.

- Joli prénom... C'est vrai qu'on voit pas beaucoup de fille par ici.

On lâche un petit rire tous les deux puis une secousse retentit. On s'accroche tous du mieux qu'on peut.

- Et à qui ai-je l'honneur ? Je lui demande.

- Ian Reiben, soldat de 1er rang.

- Ravie de faire ta connaissance. Je me retourne et nous arrêtons de parler.

Les hommes sont stressés, tellement inquiets. Certains vomissent, d'autres ont les larmes aux yeux. La plupart me regarde d'incompréhension, ne comprenant pas ce qu'une demoiselle fait là, avec eux. Mais ils sont beaucoup trop stressés pour se poser plus de questions que ça. Je regarde alors notre capitaine, John H. Miller, qui se trouve à l'avant du bateau, seulement quelques soldats nous séparent. Il prend sa gourde pour boire une dernière gorgée d'eau. Sa main droite tremble, un peu trop même. Le pilote nous fait signe de regarder devant nous, nous arrivons dans trente secondes.

Nous y sommes presque. Protégez vos armes du sable. Je veux des actions nettes. On se retrouve sur la plage. Nous dit Miller d'un ton inquiet et rassurant en même temps. Ses yeux bleux traversent tout nos regards.

Puis il lâche un petit "C'est parti."

Des missiles atterrissent à quelques mètres de nous. L'eau inonde la barque. Le bruit est semblable à celui d'un sifflement, mais une fois dans l'eau il devient assourdissant. L'adrénalyine monte en nous. Quelques hommes font un dernier signe de croix. La porte du bateau vient à peine de s'ouvrir que déjà 4 soldats se font tirer dessus devant moi.

Evitez-les tirs ! Baissez vous et plongez dans l'eau ! Nous crie le pilote.

Les tirs... Certains ricochent sur l'embarcation, d'autres sur nos casques tandis que les autres attérrissent en pleine tête de certains soldats. Un missile explose devant nous et fait chavirer la barque.

World War Girl ( 1944 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant