Chapitre 10 - Il n'y a aucunes chances qu'on s'en sort tous -

361 28 1
                                    

Il est 22 heures.

Nous dormons tous dans la même petite auberge. Je suis dans une chambre avec Stanley, Ian, Daniel, Michael, Jackson, et John. Ils dorment tous. Ils sont épuisés. Moi, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Les mots d'Horvath résonnent dans ma tête. Je sors de la chambre et ferme doucement la porte, puis je tourne ma tête et qui je vois ? Le soldat Ryan, adossé à la porte de sa chambre, en face de moi.

- Hey. Je lui dis doucement.

- Oh salut Ivy. Me répond-t-il. Toi non plus t'arrives pas à dormir ?

- Effectivement. Dis-je en rigolant. Tu... Tu t'en remets un peu de la mort de tes frères ?

- Je t'avoue que j'ai du mal. Mais je pense que je ne suis pas le pire cas de tous les soldats ici présent. Quand je pense à ceux qui ont perdu leur famille entière.

- J'ai perdu ma famille. Ils sont tous décédés.

- Oh pardon, je voulais pas...

- T'inquiète. Je lui lance un petit sourire. C'est pour ça que je suis ici, je veux tous les venger. En particulier pour venger mon père et mon grand frère. Et puis venger Irwin Wade et Adrian Caparzo.

- Je comprend mieux pourquoi tu es là. Il marque une pause puis reprend. Ivy, je comprend que tu veuilles les venger. Mais la guerre c'est pas juste tuer des ennemis. Tu vies H24 avec des hommes tous plus différents les uns des autres. Puis tu t'attaches à certains, qui finissent par mourir le lendemain, sans même que tu aies pus leur dire aurevoir. Je te dis ça parce que je l'ai vécu. Tous le monde ici l'a vécu. Mellish a perdu son meilleur ami, Caparzo. Et toi... Tu ne mérite tellement pas ça. Tu as déjà beaucoup souffert. C'est pas le moment d'en rajouter.

- On a tous beaucoup souffert. Je ne me bats pas seulement pour venger ma famille, je me bats aussi pour stopper tout ce K.O. Pour aider la France à vaincre Hitler. Si je peux faire ne cerrai-ce qu'un tout petit truc pour aider à stopper cette guerre, je le ferai. Je lui dis en soupirant.

- T'es quelqu'un de bien Ivy. Vraiment.

- Toi aussi James, n'en doûtes jamais.

On se regarde un instant, comme ça, sans rien dire.

- James ?

- Oui Ivy ?

- Est-ce que tu penses que si j'étais morte sur la plage lors du débarquement, et donc que je n'aurai jamais rencontré Miller et tous les autres... Adrian et Wade seraient encore vivants ?

- Tu n'es pas responsable de ça. Ils n'ont simplement pas eu de chance. Essaie de me rassurer le beau James Ryan. Qu'est que qui te fais croire que sans toi ils seraient encore vivants aujourd'hui ?

- Rien c'est... C'est juste une impression.

- Bon je retourne me coucher... Aufait, tu ne chercherai pas le capitaine ?

- Si justement, il n'est pas dans la chambre.

- Normal, il est en bas. Repose-toi bien, à demain.

- A demain...

Il me fait un clin d'oeil puis referme la porte de son dortoire. Je descend alors les escaliers, Miller n'est pas en bas. Alors je sors. Je regarde un peu autour de moi. Personne. Soudain j'entend quelqu'un pleurer. C'est lui, c'est John. Je grimpe un peu sur les gravas et me retrouve à côté du capitaine. Il ne réagit pas. Il pleure juste.

World War Girl ( 1944 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant