CHAPITRE 1

81 9 0
                                    

***

« Ren ! »

Wei l'appelait depuis sa fenêtre.

« J'arrive ! »

Dix ans se sont écoulés depuis la mort de sa mère. Pendant ces années, Ren s'était entrainée durement au combat et en tant que fille du chef du village, elle se devait de montrer l'exemple à ses camarades ainsi qu'aux plus jeunes recrus qui participaient à la formation de soldat du village. Certes, il était protégé par de hauts murs et sécurisé par les soldats mais, la population ne cessait de préparer les jeunes au combat, de peur qu'il y est une nouvelle attaque, comme auparavant. Ren était l'exemple pur du soldat prêt à combattre. Elle était la fierté de son père ainsi que du village. Pourtant, elle n'avait pas confiance en elle. Ren ne savait pas si, le jour d'une attaque, elle pourrait défendre ce village. Surtout depuis le retour du monstre il y a quelques temps.

« Alors Ren, tu t'es encore couché tard pour ne pas te lever à l'heure ? rigola Wei

- Hum... Je réfléchis beaucoup ces temps-ci... répondit-elle avec sa petite moue du matin

- Tu réfléchis trop Ren, tu te ronges de l'intérieur à force de penser autant.

- Mais il m'intrigue ! On ne sait pas d'où il vient, qui il est et encore moins ce qu'il est !

- Peut être que tu ne devrais pas t'aventurer là-dedans, tu ne sais pas ce qu'il t'attend.

- Attend, ne me dis pas que tu as peur de lui ?

- Je sais pas vraiment Ren, personne ne sait d'où vient et puis... on va pas se mentir mais ce gars fout la frousse à tout le monde... sauf peut-être à toi malheureusement. »

Ren haussa les épaules puis commença à marcher en direction des portes du village avec Wei sur les talons. Wei était un garçon du même âge que Ren. Ils avaient passé leurs enfances ensembles et avaient été formaté ensembles aussi. Il était brun aux yeux bleus, était un poil plus grand que Ren mais il était plus froussard qu'elle : il se méfiait sans cesse dès que quelque chose se tramait. Mais ces deux-là avaient fait les quatre cent coups ensembles. C'était les deux petits diablotins du village avant leur formation. Depuis, ces deux garnements ont mûri et ont appris à réfléchir sagement. Ils sont devenus de vrais exemples pour leurs entourages.

« Ren... Tu es vraiment sûre de vouloir faire ça ?

- C'est bon Wei, on va juste chasser comme de bons soldats dans la forêt. Soupire-t-elle en se retournant vers lui.

- On sait tous les deux que ce n'est pas que pour chasser qu'on va dans la forêt...

- Tu as peur ? demande-t-elle en s'approchant de lui

- J'ai plutôt peur de ce qui pourrait nous arriver si on le croise. »

Elle soupira un instant, puis pris sa main dans les siennes avant de les embrasser. Dans ce village, ce geste était signe de promesse :

« Je te promets que rien ne t'arrivera, si on le croise et qu'il me semble trop dangereux pour nous, je te demanderais de courir... Mais tu devras me laisser si c'est le cas d'accord ? »

Il acquiesça légèrement. Elle lui sourit puis ils repartirent en direction de la forêt située non loin du village. Elle était sombre, les animaux grouillaient de partout dedans. C'était parfait pour la chasse, les habitants ne mourraient pas de faim ici. Le silence régnait, seul le vent faisait bouger les arbres feuillus de printemps. Ren aimait cet endroit, y passer du temps dans le calme, réfléchir.

Ils marchaient tout deux lentement, guettant le moindre signe de vie dans les ombres des buissons. Soudain, un cerf aux immenses bois fit apparition derrière un grand chêne. Prise de peur, il fuit les deux individus qui le poursuivirent dans les fin fond de la forêt. Il allait très vite pour Wei qui avait du mal à garder la cadence. Mais pour Ren qui avait un excellent potentiel de chasse, se fut moins difficile de le suivre. Ils arrivèrent devant un joli marécage où le cerf pris le temps de se désaltérer, croyant sûrement la chasse finit. Heureusement pour lui, Ren s'apprêtait à tirer sa flèche d'argent dans son cou quand elle entendit un cri de Wei. Celle-ci ne perdit pas de temps pour le rejoindre, laissant le cerf fuir. Elle retrouva Wei coincé dans un petit ravin, égratigné de partout. Elle soupira de déception d'avoir laissé l'animal pour retrouver ce débile qui n'avait pas regardé où il marchait.

MARINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant