CHAPITRE 18

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Je trouve que cette chanson représente parfaitement ce chapitre ainsi que le chapitre précédent si on regarde la traduction (bien évidemment). Bref bonne lecture !

***

« Oh ! Mais que ma fille est resplendissante ! » Cria joyeusement le père de Ren en voyant sa fille habillée de sa tenue de mariage, coiffée et maquillée de sorte à ce qu'elle soit la plus belle femme présente dans ce village. Ren lui lança un sourire forcé mais son regard, lui, était brûlant de haine. Elle ne supportait plus son père, elle ne pouvait plus le voir à ses côtés et elle le haïssait au plus haut point. Comment avait pu-t-elle vivre avec ce monstre depuis tant d'année. Les femmes qui l'aidaient à se préparer ajustèrent les dernières finitions avant de sortir de la chambre de Ren :

« J'aimerais que tu me laisses seule père. Je ne veux pas que tu me voies avant l'événement. Annonça-t-elle sèchement évitant au mieux le regard de son paternel.

- Oh oui bien sûr, je voulais seulement savoir si tu allais bien. Les villageois m'ont annoncé hier que tu étais partie en courant dans la forêt. Mais je suppose que ce n'était que le stresse d'aujourd'hui qui te montait à la tête.

- Va-t-en. Je ne veux pas te voir ici. » répondit-elle en colère : elle serra le manchon du peigne de toutes ses forces pour ne pas déraper. La voyant au bout des nerfs, son père partit inquiet de l'état psychologique de sa fille. Une fois la porte refermée, Ren soupira de soulagement, laissant tomber son peigne au sol. Elle prit son visage entre ses mains puis fixa son regard à travers le miroir. Qu'est-ce qui se passait avec elle ? Elle n'arrivait plus à contrôler sa colère. Elle devait rapidement se calmer sinon, ce mariage allait déraper. Même si elle détestait son père, elle ne pouvait pas tout foutre en l'air à cause de ses caprices. Elle jeta un œil sur son peigne à présent à terre et remarqua qu'il était cassé en deux. Est-ce que c'est elle qui avait fait cela ? Elle observa ses mains et remarqua une entaille dans le creux de sa paume qui saignait légèrement. C'était bien elle qui avait cassé le peigne en bois dur de chêne avec sa poigne. Elle avait peur d'elle-même. En regardant son propre reflet dans le miroir, elle se dégouttait et voulait disparaître.

« Mais à quoi je pense franchement ? Si j'avais le courage de dire ce que je pensais droit dans les yeux de mon père, si j'avais le courage de me libérer de mon cauchemar comme Marin. Pourquoi je n'y arrive tout simplement pas ? » se chuchota-t-elle devant son miroir. 

Elle souffla puis baissa le regard sur le bas de sa robe d'une blancheur aveuglante. Une pensée de la détruire en ce moment-même lui traversa l'esprit mais elle savait que les villageoises s'étaient toutes mises corps et âmes pour la créer et la préparer. Elle ne pouvait pas faire ça :

« Putain pourquoi je ne peux tout simplement pas... » répéta-t-elle encore une fois. Le silence pesant de sa chambre lui fit du bien. C'était sûrement le dernier qu'elle pourrait avoir en paix.

« Tu as juste besoin de mon aide Ren. »

La voix grave de Marin retentit derrière elle. Elle releva la tête et le vit à travers le reflet du miroir assis sur le rebord de la fenêtre, habillé entièrement de noir, les avant-bras posés sur ses cuisses, les mains liées, la fixant sans gêne. Ren se leva d'un coup et lui fit face, du fond de la chambre à présent plongée dans une faible obscurité.

« Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je voulais te voir avant que ça n'arrive.

- Marin, je t'ai dit hier que je ne voulais pas que t'assiste à ça. » répondit-elle en sanglotant, ne voulant pas qu'il la voit ainsi et qu'il ne soit pas présent à cet événement. Marin se redressa et s'approcha doucement de Ren qui serrait fortement le jupon de sa robe avec ses poings et qui se mordillait les lèvres rouges pour ne pas craquer. Il posa ses doigts chauds sur les avant-bras de Ren et descendit jusqu'à ses mains avant de les envelopper :

MARINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant