PNL - TOMBER POUR MIEUX SE RELEVER (Tome 2)

Partie 36: Telle est la question

Point de vue de Sarah.

Tarik m'a interdit de voir ma famille. J'avais déjà pris mes distances avec eux cependant ce n'était pas volontaire. Mais là, c'est exigé par une tierce personne et donc j'ai beaucoup plus de mal.

J'évite de fréquenter les endroits où ils vont, je ne réponds pas à leurs appels et je fuis mon appartement quand ils viennent.

Tarik et moi, on a été invité chez Alia avec Enzo. C'est le seul que je peux encore voir.

Alia- Ça fait plaisir de vous avoir ici.

Enzo- Depuis que je me suis embrouillé avec Kaïs, je me suis mis en retrait. Mais je n'ai rien contre vous.

Tarik- Oui, on sait et on comprend. Kaïs voit tout son entourage se poser. Il a peur de terminer seul.

Alia- N'empêche, ce n'était pas une raison pour me parler de la sorte.

Sarah- C'est vrai, mais il n'est pas méchant. Quand tu le connaîtras d'avantage, tu seras étonnée de l'homme qui se cache derrière cette violence.

Enzo- Elle a assez de problèmes comme ça, pas pour qu'il rajoute une couche.

Alia- Et il faut que vous sachiez, que ce n'est pas moi qui ait interdit à Enzo de voir sa famille. C'est son choix.

Sarah- Toi aussi, tu ne les vois plus?

Enzo- Rarement. Et puis, je suis quasiment toujours avec Alia.

Il sourit et lui prend la main.

Sarah- Vous êtes ensemble?

Alia- On peut dire ça.

Enzo- Après la soirée du jour de l'an, je lui ai tout avoué.

Sarah- Tout?

Enzo- Oui, l'amour rend bête.

Alia- Je pense pareil.

Enzo- Les filles, vous pouvez nous laisser parler en privée avec Tarik, s'il vous plait.

Sarah- Ok.

On va dans la chambre d'Alia. Sa chambre est rempli de livres. Je me demande, si elle a déjà tout lu. Moi les livres, j'en lis mais j'ai toujours du mal à les terminer. 

Alia- Je suis avec lui que depuis deux mois, mais je l'aime trop.

Sarah- Ça se voit. Et vous êtes passés à l'acte?

Elle rougit et resserre ses cuisses, geste révélateur.

Alia- Avec la pensée.

Sarah- C'est la première fois que je l'entends celle-là. Qu'est-ce que ça veut dire?

Alia- Il m'a rencontré à l'hôpital. Il me voit toujours comme une malade. Il a peur de me fatiguer ou de me blesser. Alors, il s'arrête aux préliminaires.

Sarah- Et ça ne te dérange pas?

Alia- Si, j'ai grave envie. Et puis c'est un mec, je vois qu'il fait un effort surhumain pour se retenir.

Sarah- Moi, quand j'ai découvert le sexe avec Tarik, c'était trop bien. 

Alia- C'est douloureux?

Sarah- En fait, moi je n'avais pas de filles dans mon entourage et donc je ne savais pas avec qui en parler. Alors, j'ai fait des recherches sur internet. J'ai lu des témoignages qui m'ont fait trop peur. Et j'avais peur aussi que Tarik se lasse d'attendre. J'AVAIS UNE PRESSION INSOUTENABLE!!! Et au final, il a été patient, doux et ça c'est fait naturellement. Par contre, j'avais lu aussi que lorsqu'une vierge commençait à ressentir le plaisir, elle voulait souvent le faire et pour moi ça a été le cas.

Alia- Il commence toujours par des mots doux, puis il devient plus crus dans ses termes. Ensuite, il me pelote, au début je ne savais pas où me mettre ou comment réagir. C'était lui qui prenait les devants. Il prend ma main et la guide et quand je me sens prête à l'accueillir, il se referme.

Sarah- Je pense que quand un garçon est amoureux, il peut supporter beaucoup de choses.

Alia- Ce n'est pas que les garçons, les filles sont pareilles. Tu en connais un rayon.

Sarah- Il t'a tout raconté concernant leurs trafics?

Alia- Oui. Mais, en fait quand j'avais rencontré Tarik et Enzo à l'hôpital, ils portaient tous les deux des armes. Et je les avais vus. Alors, j'avais compris qu'ils n'étaient pas nets. Puis Enzo avait un discours assez troublant. Tarik paraissait stressé, il n'arrêtait pas de regarder par la fenêtre.

Sarah- Et ça ne t'as pas fait peur?

Alia- Beh si, c'était la première fois que je voyais une arme alors même si elle n'était pas pointée sur moi, c'est intimidant. Puis Enzo est revenu les jours suivants.

Sarah- Tu ne t'aies pas dit qu'est-ce qu'il me veut?

Alia- Pas du tout. Je redoutais toujours mes rendez-vous à l'hôpital, mais avec lui ils étaient devenus les récréations de ma vie. Ensuite, il m'a accompagné à la cafétéria de l'hôpital, mes cours de lectures. Je sentais qu'il se passait quelque chose entre nous mais je me disais, ce n'est pas possible. On ne joue pas dans la même cour.

Sarah- Je t'avais dit en plus qu'il était intéressé par toi.

Alia- Ouais mais pour moi, ce n'était pas possible qu'un mec s'intéresse à moi. Mais il devenait de plus en plus curieux sur ma vie personnelle. Il voulait à tout prix rencontrer ma famille et moi la sienne. Jusqu'à la fameuse soirée du jour de l'an. Et dans la voiture j'étais en pleurs, il m'a tout avoué, qu'il m'aimait, qu'il me trouvait belle mais qu'il ne méritait pas une fille comme moi. Qu'il était une mauvaise personne. Et il m'a raconté toute la vérité pour la drogue.

Sarah- Et il ne t'a pas dégouté?

Alia- Je sais que ce n'est pas bien. Mais c'est un être humain comme moi. J'ai besoin de compagnie, d'amour et lui aussi. On a les mêmes envies. Et puis, il ne consomme plus rien et il va bientôt arrêter de vendre.

Elle est trop naïve, Tarik m'a déjà dit ça, je ne sais pas combien de fois. Alors qu'il prend de plus en plus d'ampleur le terrain.

Sarah- Tu le crois?

Alia- Oui, je lui fais confiance. Moi, je ne l'ai obligé en rien, c'est de son propre chef.

Sarah- Ça ne te dérange pas qu'il deale?

Alia- On ne voit pas tous la vie de la même manière. Ça peut paraître égoïste, mais moi je suis heureuse avec lui. Et dieu sait comment j'ai souffert physiquement et mentalement. J'avais un cœur mais je ne savais pas comment il fonctionnait quand il battait pour quelqu'un d'autre par amour. J'étais tellement focalisée sur mon rein qui ne marchait pas. Alors, je ne vais pas m'arrêter pour une seule chose de mal qu'il fait.

La même question, que je me suis déjà posé, revient dans mon esprit: Est-ce que je me serais mise avec Tarik dès le début si j'avais su la vérité qu'il était un dealer?