Il la mena dans la cave de la maison qui était claire, pleine de fenêtres et de lampes au plafond, avec un frigo ultramoderne, des bouteilles de vin par centaines, des sodas, de l'eau,...
Elle regarda son « faux » père, se demandant comment il ferait pour lui donner son Dofus, même si elle ne savait pas du tout à quoi il ressemblait.
Elle fut donc très surprise quand il tira sur une lampe accrochée au mur du fond. La paroi coulissa et dévoila un escalier où des ampoules s'allumèrent à l'instant.
Tout en le suivant, Danaé reprit ses questions. De quelle couleur est-il ? Il est rond ? Il ressemble à quoi ? Il est protégé comment ?
- Je te répondrais si tu me laissais parler, dit-il en souriant.
Ils arrivèrent bientôt à une grande porte sur laquelle étaient gravée des symboles inconnus, les mêmes que ceux vus sur le portail, conçu plus tôt dans la journée. Il sortit alors de sa poche une clé bizarre : elle n'était faite que d'une boule à moitié plate avec des signes frappés dessus, comme la porte et les portails. Il la plaqua dessus et celle-ci se mit à bourdonner comme une abeille furieuse.
Après quelques secondes, elle coulissa, dévoilant une salle immense, dont la seule source de lumière venait d'un piédestal au centre de la pièce. Ils y entrèrent dans un silence pesant. L'air paraissait vibrer et la tension était palpable. Danaé sentit son corps tressaillir mais ne put en dire la cause. Elle ressentit alors une grande onde parcourir la salle, la traversant toute entière.
Hypnotisée, elle s'avança vers la source lumineuse.
Ethan lui jeta juste un regard triste mais résolu.
Sur le piédestal, il y avait un œuf, son fameux Dofus.
Celui-ci était gardé par deux statues de Dragons taillées dans la même pierre que le piédestal. Elles crachaient des étincelles bleues, qui protégeaient le Dofus. Des escaliers menaient à la plateforme, mais dès qu'elle posa son pied sur la première marche, les deux Dragons arrêtèrent aussitôt de cracher leurs étincelles et tournèrent leur tête vers elle. Ils quittèrent alors leur emplacement et sautèrent juste devant la jeune fille. Ils étaient à moins d'un mètre d'elle et figée, elle put les détailler : leurs yeux étaient des rubis et leurs dents, un peu trop pointues. La pierre qui les composait était mouchetée de particules bleues qui luisaient faiblement. Ils la fixèrent encore quelques instants puis disparurent, évaporés.
Elle contempla un moment l'endroit où s'étaient tenus les deux Dragons puis releva la tête vers son Dofus, toujours posé sur le piédestal.
Cette fois-ci, rien ne pourrait l'empêcher de le prendre. Elle s'avança, monta les marches et émerveillée, fixa l'œuf.
Énorme et d'un bleu profond, il était parcouru de vagues et tourbillons blancs, le tout pailleté d'or et d'argent. Il semblait éclairé d'une douce aura bleue...
Danaé se sentit littéralement envoutée par cette lumière. Un courant d'énergie pure la parcourut et, inexorablement, ses mains se tendirent vers l'œuf. Au fond d'elle, elle sentait qu'elle avait attendu ce moment précis depuis sa plus tendre enfance. Elle saisit le Dofus avec tendresse, le cœur battant. Un mot se forma dans son esprit et elle faillit le lâcher, surprise.
Anouka...
Le monde extérieur s'effaça soudain, pour ne laisser qu'une fine silhouette en face d'elle. Danaé, stupéfaite, crut d'abord qu'il s'agissait d'un simple reflet, comme s'il y avait un miroir devant elle. Mais en observant ledit reflet, elle remarqua qu'il avait les yeux vert émeraude au lieu de noirs et sur son front s'étalait un tatouage en forme de vague.
Danaé mit quelques secondes à comprendre qu'il n'y avait pas de miroir et que la fameuse personne n'était autre que sa sœur, la Dragonne Anouka, qui lui souriait à présent jusqu'aux oreilles.
Danaé ne put s'empêcher de faire de même, tandis qu'un puissant sentiment de nostalgie lui serrait le cœur. Elle ne se souvenait pas d'elle, mais elle lui semblait tellement familière ! La jeune fille parut percevoir son trouble, car son sourire s'effaça un peu, puis saisit sa main, ce qui permit à Danaé de comprendre définitivement qu'il n'y avait pas de miroir et que la personne en face d'elle n'avait rien d'un mirage, vu qu'elle sentait parfaitement les doigts serrés autour de son poignet. Ce soudain contact la fit frissonner mais elle ne chercha pas à se dégager, levant lentement les yeux pour les river sur ceux de celle qui lui faisait face. Celle-ci parut rassurée et se pencha jusqu'à ce que leurs deux fronts se touchent. Danaé ressentit alors une drôle sensation, comme si quelqu'un effleurait doucement son âme, lui demandant...
D'ouvrir la porte de son esprit.
Cette requête la désarçonna un peu et elle échangea un regard perdu avec sa sœur, qui attendait impatiemment. Celle-ci parut surprise de voir que Danaé ne savait pas comment faire, et toujours sans rien dire, posa ses mains sur la tête de Danaé et ferma les yeux.
Il ne se passa d'abord rien.
Puis Danaé sentit quelque chose s'agiter en elle, dans sa tête plus précisément, là où étaient les doigts d'Anouka. Ça se tordait, gesticulait dans tous les sens, essayant de s'échapper de l'emprise de la Dragonne par tous les moyens possibles. Mais elle tint bon, et tandis que ce qui avait été caché dans les tréfonds de son esprit cédait, Danaé sentait la présence de sa sœur se renforcer.
Et pendant qu'Anouka se concentrait de plus en plus, la jeune fille put enfin voir ce qu'était réellement la chose : un verrou noir, de la taille d'un ballon de foot, qui tremblait violement sous la pression qu'Anouka exerçait sur lui.
Remarquant que sa sœur l'observait faire avec beaucoup d'attention, Anouka se retourna légèrement, lui sourit et pour la première fois depuis qu'elle était apparue, lui parla.
- Je me demandais bien pourquoi tu avais l'esprit si fermé, sœurette. Maintenant j'ai la réponse, dit- elle fièrement en désignant le verrou, qui se disloquait petit à petit. Quelqu'un a placé un verrou magique sur ton esprit, ce qui a fait que tes pouvoirs ont été scellés et ta mémoire, effacée. Je ne parviendrai pas à le briser totalement, ajouta t- elle d'un air contrit, mais suffisamment pour que tes pouvoirs se développent normalement et que tu te souviennes de tout avec le temps. Mais la question que je me pose, c'est pourquoi est-il là et qui... Eeh !
- Tu m'as tellement manquée... murmura Danaé, ses yeux transformés en fontaine, en la serrant de plus belle dans ses bras. Tellement, tellement...
Un instant déconcertée, Anouka fit de même : larmes comme câlin.
- Toi aussi, tu m'as manquée... Si tu savais le nombre de fois où je t'ai appelée et que tu ne m'as pas répondu... Je te voyais grandir, je grandissais moi aussi, mais c'était impossible pour moi de te parler, de te voir, ... Tout ça... M'était interdit, chuchota t- elle, les yeux vides. Mais maintenant, c'est fini ! s'exclama t- elle joyeusement, tout en s'écartant de Danaé, le sourire jusqu'aux oreilles. Nous retournons dans notre monde, sur la terre de nos ancêtres, découvrir ce qui s'est passé, nous faire de nouveaux amis. Tout ça, on le fera ensemble, hein ?
- Oui, ensemble, répondit Danaé, le cœur soudain plus léger, plus serein. Toutes les deux, nous réussirons.
Anouka sourit une dernière fois, puis ferma les yeux et commença à s'estomper.
Le monde reprit à cet instant sa netteté et Danaé se rendit compte que pendant qu'elle avait sa « vision », son père l'avait prise par l'épaule, la guidant vers le salon.
Celui-ci la regardait d'ailleurs avec inquiétude.
- Ça va ? Tu avais l'air d'être ailleurs, s'alarma Ethan, son autre main sur la poignée de la porte du salon.
- Je vais bien, très bien même, ne t'inquiète pas, le rassura Danaé. Je suis prête, c'est tout.
Prête pour ma nouvelle vie.
Pendant qu'elle rejoignait le reste de sa famille (et Robin), elle posa sa tête sur le Dofus de sa sœur, sachant maintenant ce qu'elle devait faire.
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L'Éternal, livre 1 : Le Réveil de la Princesse Eliatrope
Fantasía{Est en cours de réécriture} Je m'appelle Danaé et j'ai 15 ans. Je croyais être une Terrienne tout ce qu'il y a de plus normale. Mais je me trompais. Et lourdement. Un jour (un après-midi précisément), je découvre que je suis la dernière représen...