La nuit de ce jour-là fut éprouvante pour la jeune fille : elle refit le même rêve que la nuit précédente.
Cependant, il avait changé radicalement. Au début, elle se trouvait toujours dans le tunnel. Rien d'anormal. Puis elle fut soudain poursuivie par du feu. Elle suffoquait, n'arrivait plus à respirer. Elle se mit à courir pour fuir les flammes. Elle n'hésita pas une seconde à sauter dans le vide quand la sortie se profila. Derrière elle, le feu se regroupa en une boule gigantesque et tomba à son tour. En se retournant, Danaé crut un instant voir au milieu des flammes deux yeux noirs qui la fixaient. Des yeux déments, fous. Ces yeux la terrifiaient bien plus que le feu. Elle créa ses deux portails plus vite que l'autre fois, se réfugiant le plus vite possible dans le temple. Quand elle fut finalement arrivée, elle courut se mettre derrière les deux statues, horrifiée. Ce qu'elle sentait dans les flammes ardentes ne pouvait en aucun cas exister ! C'était horrible, malsain et malfaisant. Ça lui faisait peur et elle tremblait de tout son corps.
S'il vous plait, aidez-moi ! Quelqu'un, n'importe qui ! pensa t- elle, en sueur et affolée.
Elle se souvint qu'elle était dans un rêve, qu'elle était donc seule. La peur l'envahit un peu plus. Elle entendit et vit deux choses : un, que la boule enflammée se tenait juste en face de deux monuments et deux, que de nouveau, le corbeau noir était là, devant elle, et la regardait avec insistance.
- Raven ! Tu es là ! Ce truc, dehors, c'est quoi ?
Le corbeau ne répondit pas – ce qui était normal – mais s'avança vers la sphère brûlante. Danaé retint son souffle, inquiète pour elle. Le corbeau se transforma alors en jeune fille qui s'écria :
- Va- t'en ! Tu n'as pas ta place ici, monstre ! Tant que je serais sa Gardienne, tu ne pourras l'atteindre, surtout en ce lieu sacré qu'est ce temple !
La boule parut hésiter quelques secondes puis brusquement, sans signes apparents, leur fonça dessus. Raven et Danaé reculèrent en poussant un cri de surprise.
Il se passa alors quelque chose d'indéfinissable, de surprenant. Les deux statues se mirent à briller ensemble, illuminant l'entrée du temple. La boule parut se heurter à une barrière invisible et recula. Le grand Dragon pivota d'un quart de tour vers la droite et à la stupéfaction générale, cracha de vraies flammes sur le boule. Qui fut à deux doigts de s'envoler mais résista et se rua sur le Dragon. La Grande Déesse entra à son tour dans la bagarre ; elle tourna aussi et de sa main tendue, projeta un rayon vers la boule, qui cette fois, ne réussit pas à freiner et disparut dans le trou du volcan. Danaé resta bouche bée en regardant les deux lourdes statues se placer comme d'habitude, face à face. Elles s'éteignirent et tout redevint plus... normal.
Ébranlée par ce qui venait de se passer, Danaé se tourna vers Raven. Mais un corbeau se tenait maintenant à l'endroit où la jeune fille était avant. Et avant que Danaé ne pût faire ou dire quoi que ce soit, il croassa puis s'envola lui aussi. La jeune Eliatrope lui cria de revenir, de lui expliquer ce qu'il venait de se passer. Mais le rêve se brouilla de plus en plus et vira au noir.
Danaé se réveilla en sursaut dans sa chambre d'Arabena, à moitié relevée et la main tendue en avant. Elle haletait et des picotements faisaient frémir ses mains, qu'elle pressa contre ses yeux. Ce rêve-ci était effrayant et les yeux dans les flammes lui faisaient encore peur. Elle s'allongea dans le lit défait, essayant de se calmer malgré la terreur qui faisait battre à la chamade son cœur. Frissonnante, elle ramena contre elle ses couvertures froissées, grogna en voyant l'état dans lequel son lit était.
- Je l'ai sûrement défait pendait que je rêvais, réfléchit-elle tout haut. Je le referais plus tard, dit-elle en se fermant les yeux, sentant la fatigue revenir.
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L'Éternal, livre 1 : Le Réveil de la Princesse Eliatrope
Fantasy{Est en cours de réécriture} Je m'appelle Danaé et j'ai 15 ans. Je croyais être une Terrienne tout ce qu'il y a de plus normale. Mais je me trompais. Et lourdement. Un jour (un après-midi précisément), je découvre que je suis la dernière représen...