5. Le Lycan Incertain

Chapitre 11 : Les Chaines de la Luxure

Svenn tira sur ses chaines, en proie à une panique bien légitime. Lorsque Silke prit appui sur le lit pour se redresser, il maudit les cieux de l'avoir pourvu d'un pénis si motivé de bon matin. Par bonheur, elle était concentrée sur son visage. Pas sur son entrejambe.

-Tu es enfin réveillé, souffla la Némésis en l'étudiant attentivement. Ça a été plus rapide, cette fois-ci.

Il remarqua alors ses cernes. Ses cheveux en bataille, son air épuisé. S'il ne se trompait pas, elle portait toujours la même tenue qu'au moment de l'attaque de Lucifer. De... attendez. Il regarda de nouveau les menottes. Puis reporta son attention sur Silke, sourcils froncés.

-Tu... Heu... Que s'est-il passé, exactement ?

-À toi de me le dire, fit-elle en fronçant les sourcils. Tu es apparu dans le domaine du Maitre des Mers avec Lucifer. Comment est-ce possible ?

Avec une grimace, il se souvint de la maison de ses parents, de l'armée dans les Enfers, puis d'elle. De Silke.

-Tu sais, les voyages par les portes sont déterminés par nos pensées. Comme je pense tout le temps à toi, j'en ai ouvert une sans faire exprès à tes côtés.

Étrangement, cette phrase la fit rougir. Il haussa un sourcil. Était-elle en colère ? Après tout, il l'avait mise en danger tel le dernier des imbéciles. D'un autre côté, comment pouvait-il en être autrement ? Là, par exemple... Il avait un mal de chien à la regarder dans les yeux. Car à genoux sur le lit, penché au-dessus de lui, elle lui présentait un inconscient décolleté fort avenant.

-Tu penses tout le temps à moi ? fit-elle avec un sourire en coin.

Ce fut à son tour de légèrement rougir. Elle était adorable. Ce petit air timide... Il ferma soudain les yeux, prit une profonde inspiration. La situation ne s'arrangeait pas dans la région de ses hanches. Il rouvrit les paupières, pour la découvrir un peu plus penchée sur lui.

-Silke. Tu peux me dire pourquoi c'est encore moi qui suis attaché ?

-Tu préfèrerais que ce soit moi ?

Il ouvrit la bouche, la referma, incrédule.

-Ce n'est pas la question !

Elle éclata de rire, avant de se mettre à califourchon sur lui. Pas sur ses hanches, non. Elle s'installa sur son ventre, comme si elle avait parfaitement conscience de l'état de son érection. Cela n'arrangea rien, d'ailleurs. Les mains sur son torse, elle se pencha en avant, jusqu'à poser ses seins sur ses pectoraux.

Il ne sut à quel moment il avait arrêté de penser. En tout cas, même sa voix sensuelle peina à l'atteindre.

-Te rends-tu compte, susurra-t-elle en passant ses doigts sur son ombre de barbe, que tu n'as toujours pas tenté de fuir ?

Pourquoi fuir ? Sa respiration se fit de plus en plus erratique, son cœur s'emballait. Le visage au-dessus du sien, Silke effleura ses lèvres de son souffle.

-Tes yeux sont ceux d'un dragon... Mais aucune écaille n'est apparue sur ta peau. Ces menottes sont très efficaces.

Menottes... Menottes ! Il était toujours attaché ! Avec un grondement rauque, il tira sur la chaine, les muscles contractés au possible. Il ne pouvait pas la toucher à cause de ça. Il allait devenir fou.