Partie 10

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- Cinquième étage sans ascenseur, l'imite t'elle étrangement bien.

- Vous le faîtes si bien que ça en est presque effrayant Davis, je souris.

- Je suis ravie que quelqu'un reconnaisse enfin mes talents d'imitatrices ! dit-elle en riant.

Au bout du troisième étage, Davis me précède et sa respiration se fait de plus en plus haletante.

- Il en reste combien ? lâche t'elle dans un râle.

- Deux Davis, je réplique en esquissant un sourire moqueur.

Je l'entends souffler d'agacement et probablement de désespoir. Je m'amuse à me retourner de temps en temps, mais il est vrai que ces étages sont terriblement grands et que même mes pauvres sept petits étages pour aller jusque chez moi sont minables. Au cinquième étage, il se trouve que je suis moi-même légèrement essoufflée. 

- Je n'aurais certainement pas aimé être scolarisé ici, râle Davis en parvenant péniblement au cinquième étage.

- Vous auriez pris l'habitude.

- De me plaindre ? Certainement, plaisante t'elle.

Je lui répond par un sourire amusé. Depuis notre petite discussion durant le trajet, Davis semble s'ouvrir un peu plus et même se dérider.

Un affichage nous informe que le bureau du proviseur se trouve dans le couloir, deuxième porte à gauche. Arrivées devant celui-ci, je frappe poliment et la porte s'ouvre presque immédiatement. Un homme de grande taille se trouve maintenant devant nous, il semble légèrement inquiet quant à la raison de notre venue.

- Bonjour, vous êtes les Lieutenants dont on m'a informé l'arrivée ? nous accueille t'il d'une voix craintive.

- Bonjour monsieur, il semblerait oui, je confirme, je suis le Lieutenant Kearney et mon binôme Davis, je nous présente.

- Monsieur Fremond. Entrez, entrez, nous invite t'il en effectuant un mouvement de bras assez cérémonieux.

Suivie de Davis, je rentre dans son bureau pour le moins aseptisé. Il est d'un blanc immaculé, presque similaire à celui d'une chambre d'hôpital. Seulement, quelques éléments de décoration permettent de différencier ces deux lieux. Une légère odeur de tabac froid règne en maître suivie, immanquablement, de son bras droit le whisky.

- Asseyez-vous, je vous en prie, dit-il tout en s'asseyant sur sa propre chaise, que me vaut votre charmante venue ? demande t'il tout un jetant un regard en coin à Davis.

- Nous venons pour parler à une de vos élèves, Ambre Cobb, au sujet du meurtre d'Emma Ty, lâche Davis sèchement probablement agacée par ce regard en coin.

Vous ne savez pas avec qui vous jouez Fremond.

- Oh à propos de ce malheureux incident, murmure t'il en mimant une mine désolée, En revanche, les médias ont assurés qu'il s'agissait d'un suicide, s'empresse t'il d'ajouter.

- Peu importe, souffle Davis, il faut que nous parlions à Ambre Cobb.

- Avez-vous le droit de faire ça ? lâche t'il d'un air de défi.

- Nous cherchons des pistes pour expliquer son meurtre, il serait donc, bien aimable, que vous ne soyez pas un obstacle, argumente t'elle tout en esquissant un magnifique sourire sarcastique.

Le proviseur perd sa langue, pendant un instant seulement.

- Bien évidemment, accepte t'il accompagné d'un sourire pincé.

- Merci de votre coopération, je les coupe.

- Un plaisir.

Après quelques manipulations sur son ordinateur, il prend son téléphone et compose un numéro.

- Bonjour Mademoiselle Morris, pouvez-vous convoquer immédiatement Ambre Cobb dans mon bureau ?

- Merci pour votre temps, je le remercie.

- Un plaisir, répète t'il, je pense qu'il est préférable que je ne sois pas là lors de votre... interrogatoire. Alors dès que Mademoiselle Cobb sera là, je vous laisserai.

Malgré son air sot et froid, il semblerait qu'il ai été doté d'un minimum de bon sens, ce qui a son importance.

- Je vous remercie de votre compréhension, je lâche poliment.

Le temps qu'Ambre gravisse les cinq étages est particulièrement long et pesant. Le principal s'affaire sur sa machine informatique sans nous prêter attention. Je jette alors un coup d'œil un peu plus observateur. Sur les murs, qui sont d'un blanc immaculé, plusieurs prix, récompenses et diplômes sont mis en évidence, une seule petite plante verte, qui semble fausse, apporte une touche de couleur.

C'est lorsque trois timides petits coups heurtent la porte que nous nous levons tous les trois dans un même mouvement.

- Entrez ! dit le proviseur en élevant la voix.

La porte s'ouvre craintivement et laisse apparaître derrière elle une jeune fille blonde, celle de la photo.

- Ambre, je vous présente le Lieutenant Kearney et sa partenaire Davis, je pense qu'il est préférable que je vous laisse seules, vous n'y voyez pas d'inconvénient ? demande t'il d'un ton qui se voudrait presque bienveillant.

- Non, aucun Monsieur, répond t'elle d'une voix douce et claire.

- Bien, il se tourne vers nous, ça a été un plaisir de vous rencontrer. J'espère que vous pourrez régler cette affaire au plus vite.

- De même, merci pour votre coopération, je réplique.

Nous nous serrons la main, et il quitte son bureau d'un pas lourd. Dès que la porte se referme, je m'empresse de passer derrière le bureau, accompagnée par Davis.

- Bonjour Ambre, comme le principal nous a déjà présenté, je ne vois pas l'intérêt de te donner la raison pour laquelle nous avons demandé à te voir, je commence en prenant ma voix la plus apaisante.

- Pour Emma, devine la jeune fille.

J'hoche la tête en signe d'acquiescement.

- Assis-toi, je t'en prie, je propose en montrant d'une main la chaise sur laquelle j'étais assise quelques instants plus tôt.

Ambre s'assoit sans un bruit, son visage est fermé. Je décèle dans son regard de l'appréhension, mais également une lassitude visible.

- Bien, que peux-tu nous dire d'Emma ? 

Je décide de commencer simplement, cette question n'est pas trop personnelle et peut être répondue de manière simple. Son buste se gonfle, sa bouche s'ouvre, mais aucun son ne s'en échappe, sa gorge se bloque, ses yeux se mouillent, sa lèvre inférieure tremble, elle va pleurer.

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NDA : Bonjour à toutes et à tous, désolée pour ma longue absence, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. Ce chapitre n'est pas terrible, il faut que je me remette dans le bain, j'espère tout de même que vous l'apprécierez.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et si il y a des fautes ou autre !
Etant donné qu'il n'est pas terrible et qu'il ne se passe pas grand chose, demain au plus tard, vous aurez la suite de l'interrogatoire.

Si jamais vous avez envie que je passe lire vos histoires, n'hésitez pas !

TremblementsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant