Amanogawa

Amanogawa - 18

Ah. Je sens l'aire. Je vois la mâchoire d'un titan grande ouverte. C'est la fin.

PDV Hanji

C'est avec le cœur lourd que je me réveille. Mon laboratoire est sans dessus-dessous. Dans ma main gauche, le pendentif de Erwin. Dans ma main droite, le foulard de Livaï. Sur mes jambes, des tissues déchirés, pour la plupart ensanglantés. De vaillants soldats. Je ne peux pas bouger, pas pour le moment. « Blessé de guerre » comme ils le disent... Gérer un bataillon à moi seule... Heureusement que Mike ait survécu. On nous bassine de garder la tête haute... Je ne m'attendais pas à ce que leurs pertes affectent autant. Je n'ai plus le cœur a expérimenter. Bean et Sawney, même eux... Je n'ai pas envie d'en pleurer. Pas comme leurs pertes. Ils étaient... un peu comme ma famille après tout. Le bataillon est devenu si vide. L'ambiance est glaçante. Tout est à reconstruire. Tant de recherches pour advenir à ce résultat... Bon sang, quel massacre !
Je me tourne sur le côté, fermant mes yeux. Dormir reste le seul moyens pour tout le monde de se remettre, ne serait-ce qu'un infime instant, de nos émotions. La victoire c'est obtenue difficilement. Quoi que je me demande si nous pouvons appeler cela une victoire... Les pertes ont été si lourdes... J'en ai le vertige.

Je pousse un faible soupire. Ah ! Je n'ai goût à rien aujourd'hui. Pourtant... Le soleil brille. Il fait très beau. Un jour parfait d'été. Mais personne n'a réellement le cœur à faire la moindre chose aujourd'hui. À part réparer les dégâts, soigner et poncer les plaies au cœur, qui, nous le savons tous, ne disparaîtront pas.

Mes pensées ont été interrompues par le bruit amer d'une personne toquant à la porte de mon labo. Je souffle allégrement.

Hanji : Entrer.

C'est la jeune Ackerman que je vois franchir le seuil de mon repère. Son regard est, comme tout le monde pouvait s'y attendre, vide. Le choc a dû lui être si puissant... Elle qui était si proche de lui...

Elle baisse les yeux. Me tendant une clef que je ne connais que trop bien.

Mikasa : Il me la donné avant de partir sur le champ de bataille... Cet idiot le savait certainement qu'il allait y passer...

Tremblante, je prend la misérable chose détenant tout l'espoir de l'humanité. Oui... Il y en a encore un... Même infime, il est excitant !

Hanji : Bon sang. Tu peux être fière de ton demi-frère. Il a sauver notre espoir de voir la fin de tout ce massacre.

Mikasa m'offre un faible rictus. Pauvre enfant... Arlelt est encore là... au moins. Je vais faire en sorte de prendre soin de cette enfant. Ça me fait mal à dire, mais sa force est semblable à celle de Livaï. Elle peut facilement devenir un caporal haut gradée...

Je resserre un peu plus ma poigne sur les accessoires de mes deux amis, regardant, ensuite, la petite clef. Je pose délicatement ma main contre l'épaule de la jeune fille.

Hanji : Vie. Vie pour Eren, pour accomplir son rêve.

Une faible larme trouve le chemin de sa joue. Je suppose que dans ce genre de condition la seule chose que je puisse faire est de la prendre dans mes bras.

Je m'exécute, la serrant contre moi en caressant ses cheveux. Cette journée n'est définitivement pas faite pour briller.

Hanji : Aller... nous avons un Q-G à reconstruire.

Je lui souris faiblement, attachant la clef autours de son cou avant de partir avec elle aider ces pauvres malheureux soldats.

Les planches se passent de mains en mains avec des débris virevoltant par-ci par-là. Une chose est sûr, nous n'avons jamais eu d'aussi gros dégâts à réparer. Humainement ou matériels d'ailleurs...

Je retrousse les manches de ma chemise. Il est temps de motiver les troupes.

Hanji : Aller au boulot !

Le soleil se couche. Je dois avouer que tout le monde n'en peux plus. Il nous faudra une éternité pour tout reconstruire. Moblit m'apporte un peu d'eau. Je lui souris faiblement en le remerciant. Il sue. Comme moi d'ailleurs. Il a bien travailler il faut le dire... qu'est-ce que je ferais sans lui ? Cette pensée me valu un sourire. Il tapote mon épaule avant de repartir.

Hanji : Ça suffit pour aujourd'hui. Reposez vous, vous l'avez bien mérité.

Je discerne faiblement des soupires rassurés de la fin des travaux. Je me retourne, admirant le soleil encore un peu. Je garde dans ma poche gauche les souvenirs de mes défunts amis. Je tâcherais de ne pas les décevoir. Eux qui étaient toujours derrière moi. C'est à mon tour de redoubler d'effort.

Je pousse de nouveau un long soupire avant de partir vers le réfectoire qui, par chance, n'a pas été touché par l'explosion ou autre choses violentes en tout genre. Les quelques soldats que je croise sont pour la plupart perdus dans leurs pensées, voir vide, tout comme l'était Mikasa ce matin. Je suppose que eux aussi ont dû perdre des proches pendant le massacre.

Manger... à vrai dire je n'en ai pas l'envie. Je me dirige vers la colline qui règne dans le jardin du bataillon. Nous avons décidé avec les deux jeunes Ackerman et Arlelt ainsi que Mike de rendre hommage à nos proches, malgré que nous n'avons pas pu retrouver leurs corps.

Avant toute choses, je me munie d'abord de trois bouquets de fleurs sauvages. Et c'est avec un grand désarroi que je me retrouve bien vite devant les trois tombes.

« SMITH ERWIN »

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13ème Major du bataillon d'exploration

La première tombe. Je m'y accroupi, adresse un salut puis une prière. Déposant le premier bouquet et sortant délicatement son bijoux. J'y déposais mes lèvres et le rangeais proprement dans ma poche. Je reste là, sans rien dire de plus, pensant à mon ami. Nous avons traversé tant de chose, il était si proche du but... La vie peut parfois se révéler misérable. En particulier dans ce monde là. Je retiens mes larmes comme je le peux, avant de me relever et me diriger vers les deux autres tombes restante.

Je ne peux m'empêcher d'y couler des larmes. Voir leurs noms gravés me fait mal au cœur, si mal... C'est une flopée de souvenirs qui me vint en tête.

« ACKERMAN LIVAÎ »

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Caporal chef du bataillon d'exploration

Un brave soldat hein... Malgré son apparence terrifiante et glaçante, moi et Erwin avons su voir plus loin que ça. Il était mon ami. D'une force titanesque. Je l'admirais presque. Il ne pouvait pas mourir comme ça... Mais je suis certaine, qu'il était soulager de quitter tout ce poids infernal. Un passé misérable... une vie misérable. Et pourtant... un amour ardent.

Je dépose me deuxième bouquet, me retournant vers la dernière tombe.

« JAEGER EREN »

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Titan shifter, soldat du bataillon d'exploration

Enterrer l'un à côté de l'autre, c'est ce qu'ils auraient voulu c'est certain. Je dépose le dernier bouquet. Posant délicatement ma main sur la pierre.

Hanji : Vous avez été les plus courageux soldats que j'ai pu connaître.

Je leurs offre un ultime sourire, les larmes dévalant mes joues.

Hanji : Je tâcherais de ne pas vous décevoir.

Le soleil parti en même temps que moi. Nous offrant une nuit bien glacé ce soir. Mais je suis certaine que là où ils se trouvent, tout les trois, sont désormais en paix et heureux.