[réécrit]
Au petit matin seulement, un homme de maison aperçut la jeune femme, allongée devant la porte du château. Il s'approcha doucement d'elle, apeuré. Comment cette inconnue avait-elle pu se retrouver là ? La demeure était plutôt isolée et peu de personnes avaient connaissance de la présence des nouveaux propriétaires. Il se pencha et vérifia les pulsations cardiaques de la jeune femme pour se rassurer avant de scruter son visage avec attention, tentant de se trouver au fond de sa mémoire un prénom à rattacher à ce beau visage, en vain. Il la prit délicatement dans ses bras avant de rejoindre l'intérieur de la bâtisse à la recherche du maitre de maison. La femme était frigorifiée, sa peau aussi pâle que celle d'un cadavre. Elle avait probablement passée la nuit dehors et souffrait probablement d'un gros rhume à l'heure qu'il était.
Il trouva l'homme qu'il cherchait assis à sa table aux côtés de sa sœur à boire un thé. Il les alerta de sa présence avant de leur présenter la demoiselle.
- Je l'ai retrouvée sur le pas de la porte, elle est glacée.
Arthur se leva pour rejoindre son domestique et observa les traits de la femme. Elle semblait jeune, son visage fin était d'une grande beauté qui ne laissait pas l'homme insensible, la voir dans un tel état de faiblesse lui serrait le cœur. Il demanda de la faire apporter dans une des chambres de la maison. Et frère et sœur survirent le valet jusqu'à ce qu'il ne dépose la jeune femme sur le lit.
- Prévenez un médecin.
Il quitta la pièce aussitôt l'ordre reçu, les laissant seuls avec la malade.
Assis sur le bord du lit, ils attendirent un petit moment avant que leur médecin privé n'arrive. Arthur ne pouvait s'empêcher de tracer les contours de son visage du bout des doigts, subjugué par la perfection des traits de la rescapée avant d'être interrompu par le guérisseur. Ce dernier occulta la demoiselle avec minutie. Sa respiration était faible, trop faible, et très irrégulière. Son front chaud ne présageait rien de bon qu'en à son état de santé actuel.
- Elle a sans doute attrapé froid, si elle a vraiment passé la nuit dehors, c'est tout à fait normal, mais sa respiration reste trop faible encore.
Inquiets, Arthur fixait sa sœur qui proposait au médecin de retirer le corset de la jeune femme pour la soulager. Elle pouvait le faire, mais pour cela, les hommes devaient sortir, elle ne connaissait pas cette femme mais la respectait, elle croyait au destin et sa présence ne pouvait pas être qu'un simple hasard. Une fois seule, elle la dévêtit entièrement, la libérant ainsi de la grosse robe qui lui entourait le corps avant de défaire le laçage du corset. A peine retirer, la souffrante pris une grande inspiration avant d'être secouer d'une grosse quinte de toux. Les hommes entrèrent brusquement dans la pièce et découvrirent la femme terrorisée, les yeux rouges, avant qu'elle ne retombe dans un sommeil profond. Arthur se précipitait à ses côtés, comment pouvait-il éprouver autant de peur et de sentiments contradictoires à l'encontre de cette inconnue ? Il ne la connaissait pas mais ne voulait pas la voir mourir, qui pourrait souhaiter un tel sort à quelqu'un ? Il voulait la protéger, peu importe le prix, de l'argent il en avait, suffisamment pour subvenir aux besoins de générations futures, alors ce n'était pas un problème pour lui.
- Pourquoi ne se réveille-t-elle pas ?
- Elle a probablement besoin de sommeil, le rassura son médecin avant de quitter la pièce pour leur laisser plus d'intimité.
Le jeune homme se tourna vers sa sœur, un petit sourire aux lèvres.
- Elle est magnifique n'est-ce pas ?
- Absolument.
Son sourire lui réchauffait le cœur, étouffant un peu cette sensation étrange qui lui tordait le ventre. Elle lui prit les mains et le tira vers l'extérieur de la pièce, le priant de laisser la belle se reposer tranquillement le temps du déjeuner. Leur cuisinière ayant probablement terminé de préparer le repas et sachant très bien qu'ils passeraient tous les deux un très mauvais quart d'heure s'ils osaient être en retard pour manger. Faustine avait à elle seule façonner presque l'entièreté de leur éducation, devenant une sorte de mère de substitution aux yeux de la petites fratrie.
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Mlle. De Lacour
RomanceElle possédait l'intelligence, la grâce et la bonté d'une femme de son rang, à vingt et un ans, elle était munie d'un fort caractère et savait se défendre, ses paroles était parfois démesurées mais tout ses choix étaient accompagnés d'une mure réfle...