Chapitre 12

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           Le silence pris place quelques instants. Les joues rosies, Marguerite ne savait comment se comporter ou quoi lui répondre. Elle aimait profondément Arthur et les derniers moments passés ensemble n'ont fait que renforcer ces sentiments, mais ouvrir son cœur de cette façon la rendait mal à l'aise.

- Je vous demande pardon ?

- Mon frère, l'aimez-vous ?

Elle baissa la tête, tentant de cacher son malaise. Était-elle réellement prête à avouer ses sentiments devant Louise ?

- Je...

Elle prit une grande inspiration et acquiesça.

- Oui. Oui, je l'aime. Je l'aime plus que tout. J'aurais tant aimé pouvoir vivre auprès de lui, loin de tous les malheurs que m'apportent cette vie, mais le destin semble en avoir décidé autrement.

Louise, qui sembla satisfaite de la réponse de son amie, lui lança un regard complice accompagné d'un sourire malicieux avant de se tourner vers l'étagère, l'air de rien. Elle contemplait les différents exemplaires exposés sur les étagères.

- Arthur apprécie énormément la lecture, mais il préfère largement l'équitation ou la promenade. Faites-vous de l'équitation ?

Marguerite souriait à l'évocation des passe-temps d'Arthur avant qu'il ne se transforme en un sourire nostalgique.

- Mon mari ne me permet pas d'en pratiquer mais j'en ai déjà fait, oui, avec mon frère. Nous nous promenions régulièrement le long de l'étang près de chez nous autrefois.

Son mari, il ne lui restait que peu de temps avant qu'il ne rentre et elle voulait profiter de son amour le plus possible avant qu'il ne reparte. Louise ne posa pas plus de questions et se contenta de quitter la pièce en acquiesçant, un petit sourire au coin des lèvres. Elle en était sûre, elle et son frère étaient faits pour être ensemble et s'aimer, mais à quel prix ?

Sur son fauteuil, un livre à la main, Marguerite ne vit pas le temps passé et se rendit à peine compte que l'heure du repas venait de tomber. Elle se leva, rangea son bouquin avant de prendre la direction de la cuisine. Des plats de salades riches et variées l'attendaient sur la table, elle prit le plus appétissant et le posa sur la grande table de cuisine. Les couverts installés, elle se décida à aller chercher ses invités.

Un dernier regard dans le miroir près d'elle, elle arrangea sa coiffure et frappa à la porte de la chambre d'Arthur. Un bref « entrez » l'incita à pousser la porte.

- Louise, je promets que si c'est encore toi...

Il se retourna et les yeux plantés dans ceux de sa belle, se leva pour aller la rejoindre.

- Excusez-moi, je pensais avoir affaire à Louise.

-Vous n'êtes pas trop déçu j'espère ?

Il lui sourit avant de poser une main contre sa joue.

- Loin de là.

Ils se sourirent et Marguerite se rappela de l'objet de sa visite.

- Le repas n'attend plus que nous.

- Bien, je vais chercher ma sœur, nous arrivons.

Il se pencha et déposa un baiser sur les lèvres de la jeune femme qui le regarda partir sans pouvoir faire quoi que ce soit.

***

A peine le repas terminé que Louise quitta la pièce après avoir embrassé son frère, se plaignant de violents maux de tête. Elle voulait le pousser à aller de l'avant et une soirée en tête à tête ne pouvait que les aider. Et Marguerite se sentit nostalgique, depuis combien de temps n'avait-elle pas pu embrasser son jumeau ? Se rappelait-elle vraiment de son odeur, de sa peau, de sa voix ? Cela faisait si longtemps...

Arthur se leva, contourna la table et d'un geste noble, l'invita à faire de même. Main dans la main, il l'entraîna vers une large banquette où ils prirent place. Marguerite prit le temps de le détailler, d'observer chaque traits fins et gracieux de son visage, elle ne put s'empêcher de le trouver beau, magnifique même. Cette pensée la fît rougir et Arthur se contenta de la rapprocher de lui. Un bras autour de sa taille, il savourait cet instant de plénitude. C'était leur moment, juste elle et lui, pour une soirée... Marguerite se tourna vers lui et dans un élan de courage, encadra son visage entre ses mains et se rapprocha, doucement, avant de l'embrasser.

Ses bras se retrouvèrent rapidement autour de la nuque d'Arthur avant qu'il ne l'enlace en approfondissant le baiser. Ils finirent par se séparer, les yeux dans les yeux avant que leurs lèvres, impatientes, ne finissent par se rapprocher. Elles se touchèrent, doucement, et recommencèrent leur danse, sensuelle et endiablée. Les mains de la femme s'enfoncèrent dans les cheveux de l'homme, entourèrent son visage pour finir par retrouver l'arrière de son crâne. Celles d'Arthur parcouraient son dos, la caressait passant frénétiquement de ses épaules à son dos pour venir se fixer dans le creux de ses reins pour se rapprocher le plus possible l'un de l'autre et approfondir leur baiser.

Ils se relevèrent et, pressés de se pouvoir enfin se découvrir, se précipitèrent vers la chambre de Marguerite. Les tissus tombèrent et leur corps se découvraient, se domptaient, s'apprivoisaient, dans une étreinte remplie de promesses...

Mlle. De LacourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant