En entrant sur le domaine, Marguerite ne put retenir le sourire qui commençait à prendre forme sur ses lèvres. Elle connaissait ne connaissait que très peu cet endroit mais les souvenirs qui lui restait était des plus fidèles. Rien n'avait changé. L'immense maison devant elle lui rappelait avec douleur tout ce qu'elle n'avait pas pu connaitre à cause de son mari. Elle allait enfin revoir l'homme qu'elle aime après quinze interminables longues années. Elle était à la fois excitée mais très tendue. Et si venir ici était une erreur. Après tout en quinze ans, il avait dû refaire sa vie avec une femme qui lui aurait apporté l'amour, le réconfort et la présence qu'elle n'avait pu, elle, donner à qui que ce soit d'autre que son fils. Elle sentait l'étalon de son fils frémir en même temps que lui. Elle savait très bien que son « père » lui avait interdit de pénétrer sur ce domaine quoi qu'il arrive. Il le lui avait inculqué cette règle depuis sa plus tendre enfance. Comment ne pas craindre un endroit qui vous avait été interdit pour votre soit disant sécurité ? Mais elle sentait malgré tout que son enfant lui faisait confiance et elle n'en fut que plus ravie. Une fois devant le manoir, ils descendirent de cheval.
-Maman, où pouvons-nous mettre les chevaux ?
-Si je me souviens bien, l'écurie se situe derrière la maison mais...
-Monsieur, dame, les salua un employé de maison, puis-je vous aider ?
Marguerite fut ravie de cette intervention et lui demanda si le maitre de maison était présent avant de lui donner les chevaux pour qu'ils puissent se reposer. Louis, soucieux de son ami donna quelques instructions à l'homme avant qu'il ne s'éloigne vers l'écurie. La femme tourna sur elle-même avant de voir, au bout du chemin, une voiture s'approcher. Elle la connaissait très bien, celle des Rochefort. Elle avançait à toute allure avant de s'arrêter devant l'escalier. Deux ravissantes jeunes femmes en descendirent. Une devait avoir approximativement le même âge que son fils, quand à l'autre, elle ne la connaissait que trop bien.
-Oh, Seigneur. Dites-moi que je rêve. Marguerite ? C'est bien toi ?
Le sourire que Louise affichait était des plus ravissants. Elle n'avait pas revue son amie depuis quinze ans et la voir, à cet instant, face à elle, lui semblait presque irréel. Elle poussa un cri d'excitation avant de se précipiter dans les bras la femme.
-Adieu, les bonnes convenances.
Elles s'étreignirent avec joie. Le bonheur qui les envahissait était tout simplement indescriptible.
-Tu n'as pas changé d'un pouce. Mais dit moi, qui est ce ravissant jeune homme qui t'accompagne ?
-Louise, je te présente mon fils, Louis.
-Ton fils ? Mais, je croyais que...
-Tu as raison. Mais c'est ainsi.
La porte du manoir s'ouvrit brusquement et un homme en sorti à toute vitesse, se précipitant vers Louise d'un air inquiet.
-Louise, je t'ai entendu crier depuis l'étage, tout va bien ?
La jeune femme gloussa avant de répondre.
-Oui, Arthur, tout va bien, très bien même.
Elle regarda derrière lui avec un sourire plein de sous-entendus. Il était passé à côté de la femme de sa vie sans même s'en apercevoir tant l'inquiétude qu'il avait éprouvé pour sa sœur était intense. Il se retourna alors et découvrit avec surprise, Marguerite. Elle était là, devant lui. Après toutes ses années à pleurer son absence, il l'avait enfin devant lui. Il devait certainement rêver. Ce ne serait pas la première fois que son esprit lui jouait des tours. Plusieurs fois durant ces longues années, il avait cru entendre sa voix ou son rire résonner dans les murs de sa demeure. Plusieurs fois il avait espéré que ce soit vrai, au point d'en devenir fou par moment. La voir devant lui, lui semblait complètement irréel. Pourtant, elle était là, en chair et en os, droite et fière, plus belle qu'elle ne l'avait jamais été auparavant. Ils s'approchèrent l'un de l'autre avec prudence, comme s'ils avaient peur que tout ceci ne soit qu'un rêve, comme s'ils avaient peur que l'autre ne disparaisse d'une minute à l'autre. Il ne restait qu'un petit mètre entre eux avant qu'ils ne se jettent dans les bras l'un de l'autre dans une étreinte amoureuse. Quinze ans. Quinze ans qu'ils ne s'étaient pas vus. Quinze ans qu'ils ne s'étaient pas touchés. Ils se reculèrent quelques secondes avant de s'embrasser comme jamais ils ne l'avaient fait. Leurs lèvres se retrouvaient enfin. Elles se mouvaient à la perfection, elles semblaient se dire combien elles s'étaient manquées, combien elles avaient besoin les unes des autres. Elles bougeaient en parfaite harmonie. A bout de souffle, ils se séparèrent et leur regard, plongé dans celui de l'autre, ne se quittait plus. Ils n'avaient pas besoin de mots, leurs corps, leurs yeux et leurs sourires parlaient pour eux. Ils étaient heureux, dans les bras l'un de l'autre, à la place où ils auraient dû être depuis toujours. Et où ils resteraient pour l'éternité.
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Mlle. De Lacour
RomanceElle possédait l'intelligence, la grâce et la bonté d'une femme de son rang, à vingt et un ans, elle était munie d'un fort caractère et savait se défendre, ses paroles était parfois démesurées mais tout ses choix étaient accompagnés d'une mure réfle...