Tout était prêt. Les bagages avaient été déposés dans l'entrée par des domestiques. Une dizaine de valises attendaient d'être chargée dans la voiture prévue à cet effet. Une fois attelées aux chevaux, les véhicules furent garés devant la demeure. Une à une, les malles disparurent du hall d'entrée et les au revoir se faisaient tristement.
-Je pourrais venir vous rendre visite n'est-ce pas ?
-Mais bien évidement Louise. Tu sais très bien que je ne peux pas vivre sans ma sœur.
Ils se regardèrent l'un l'autre, avec cette petite étincelle fraternelle dans le regard qui ne trompait personne sur l'amour qu'ils se portaient l'un l'autre. L'arrivée de Marguerite avait tout chamboulé mais Arthur savait ce qu'il voulait et jamais il n'aurait pu l'avoir en restant ici, si prêt de la maison du bourreau de sa bien-aimée. C'est pourquoi ils avaient décidés de partir, tous les trois, sur une des propriétés que leur père avait léguées à ses enfants lors sa mort. Une immense demeure les attendait à plus de six jours de voyage mais rien ne pouvait les arrêter. Leur amour devait triompher et Arthur souhaitait, du plus profond de son cœur, fonder un lien solide avec son fils, Louis, qu'il venait à peine de rencontrer.
Ce dernier quant à lui n'avait pas hésité une seule seconde à approuver la proposition de cet homme, cet inconnu qui lui semblait si familier et réconfortant, qui se disait être son véritable paternel. Sa décision ne fut que renforcé quand il vit l'immense sourire que sa chère et tendre mère arborait. Il lui semblait que, depuis toujours, la femme qui se tenait à ses côté à l'instant même n'avait jamais été aussi heureuse, aussi comblée. Il ne pouvait s'empêcher de se poser des questions. Pourquoi était-elle avec M. du Cossous si un homme tel que M. Rochefort l'attendait à quelques lieux à peine de chez elle ? Pourquoi rester avec un homme qui la faisait souffrir ? Pourquoi ne pas s'être marié avec l'homme qu'elle aimait ? Le jeune homme était confus mais heureux. Heureux d'apprendre que le monstre qui frappait sa mère et la rendait malheureuse n'était pas son père. Il était heureux d'apprendre que son père était en réalité un homme qui semblait rendre la femme qui lui avait donné la vie plus heureuse que jamais, il était fier de savoir que son géniteur était un homme bon.
Marguerite, plus heureuse que jamais ne pouvait effacer le sourire cousu sur son visage. Elle venait de retrouver l'homme qu'elle aimait le plus au monde, son amant, son bien-aimé, son âme-sœur. En regardant le visage de son fils, elle ne trouvait aucune trace de mauvaise humeur ou d'anxiété, il semblait à l'aise avec ces personnes qui lui étaient inconnues et sa joie n'en fut que décuplée. Elle était entourée des personnes qu'elle aimait le plus au monde.
Les embrassades terminées, Marguerite, Arthur et Louis prirent place dans la voiture. Après une dernière salutation, le cocher fit avancer les chevaux et ils sortirent peu à peu du domaine, puis du village. Ils étaient libres. Ils étaient heureux. Ils étaient ensemble. Ils pourraient enfin former la famille dont ils avaient toujours rêvé.
FIN
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Mlle. De Lacour
RomanceElle possédait l'intelligence, la grâce et la bonté d'une femme de son rang, à vingt et un ans, elle était munie d'un fort caractère et savait se défendre, ses paroles était parfois démesurées mais tout ses choix étaient accompagnés d'une mure réfle...