GOING WILD

WILD CHRISTMAS

Bonjour à tous,

Cela fait bien longtemps que je ne suis pas passée directement par le site de WattPad pour papoter avec vous.

Je sais que Noël est déjà passé, mais entre gastro dans la famille et autres préparatifs, je n'ai pas eu deux secondes à moi, alors... me revoilà pour partager avec vous un petit texte de Noël avec nos deux Loulous!

Cet épisode est à placer au moment de Noël au coeur du récit - Stephen et Jason ne sont donc pas encore ensemble ;)

À de suite,

Xen'

Il neige depuis quelques jours. La ville s'est parée de sa douce fourrure immaculée. Je repose au cœur d'un tapis blanc, épais, vierge, savourant la caresse délicate des petits flocons de neige qui me chahutent le visage. Je devrais être plus prudent, le froid n'a jamais été mon allié. Sa morsure ne laisse aucune empreinte sur ma chair, pas plus que l'air glacial ne meurtrit mes poumons, mais je remets mon écharpe sur mon nez et tire un coup sec sur mon bonnet. Machinalement, je frotte mes mains l'une contre l'autre au travers de mes gants, même si le geste est inutile. Je n'ai pas froid. Depuis la Morsure, c'est un sentiment qui m'est devenu étranger, ou en tout cas, que je ne ressens plus de la même manière.

C'est Noël. Je devrais être auprès de ma famille. La dinde aux marrons ne va sûrement plus trop tarder à sortir du four, connaissant mes parents les bouteilles de champagne ont déjà dû être sabrées, et les chants et blagues doivent fuser de tous les côtés. Notre maison n'est pas grande, mais elle a toujours accueilli la famille pour les fêtes, ça évitait que je n'aie à me déplacer trop loin pour le réveillon ou à partir chargé comme un bœuf avec tout mon arsenal de survie.

Mais au lieu de profiter de mes proches, de l'ambiance festive et du bon repas, je me terre dans le Jardin de Jason Wilde, mon guide, pour essayer de lui parler. Je sais qu'il est chez lui. Je sens sa présence dans la spacieuse salle à manger. Un chef étoilé a préparé le repas de réveillon de sa famille, qui leur est servi, met par met, par un maître d'hôtel. J'entends les cliquetis des couverts qui s'affairent dans les assiettes en porcelaine et le chant des verres en cristal, la mère de Jason s'essuie la commissure des lèvres, son père replace sa serviette sur ses genoux. Puis, plus rien.

— Saint-Jacques nacrées au poivre de Timut, étoilée d'éclats de noix de pécan, sur une écume de sauce champagne et fruits de la passion.

La voix du maître d'hôtel est la seule que j'ai entendue depuis les dix bonnes minutes que je suis ici. Ils n'ont pas desserrés les dents si ce n'est pour manger leur première entrée. Ils sont bizarres. On se croirait à un enterrement plutôt qu'à Noël.

Je commence à m'impatienter. Ma mère m'a déjà envoyé un message pour me demander où j'étais. J'ai dû lui répondre que j'emballais mes cadeaux. Elle y a cru. Je fais souvent les choses au dernier moment. Mais je ne vais pas pouvoir rester ici encore longtemps. Jason sait que je suis là, en tout cas, je l'espère. Son ouïe et son odorat sont plus développés que les miens, je n'ai pas pu passer inaperçu, surtout que j'ai tout fait pour qu'il me remarque. Je soupire.

J'entends le raclement d'une chaise lourde.

— Si vous voulez bien m'excuser un instant.

C'est la voix de Jason.

— Nous venons à peine de commencer, l'interrompt son père.

Sa voix n'est pas dure ni fâchée. Peut-être légèrement autoritaire.