GOING WILD

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« Nous avons un problème, annonça l'alpha quand la Tanière fut ouverte. Un de notre race a été engendré. »

Sa voix était posée, comme toujours quand il faisait face à un dilemme.

« Par qui ? » demanda la bêta Natalia, le regard en feu.

La loi des Loups était très claire sur ce point, aucun humain ne devait être mordu sans l'accord de la Tanière. Une morsure sauvage était un crime.

« Nous ne le savons pas, répondit l'alpha sombrement, mais il est des nôtres. J'ai identifié son odeur personnellement.

- Ce qui signifie qu'un membre de la meute nous a trahis », lâcha le bêta Jason, furieux.

Les regards se tournèrent vers lui. Tous avaient en mémoire le souvenir de la trahison de sa mère, la sœur jumelle de l'alpha. Lui, plus que quiconque, était prêt à tout pour préserver la meute et laver son honneur. Deux punitions étaient possibles face à la trahison : l'exil ou la mort. Ce qui revenait à peu près au même, car un loup sans meute n'était guère plus qu'un agneau sacrificiel.

« Que faisons-nous alors ? » demanda calmement l'oméga Joslin.

Joslin, une montagne de muscles d'onyx au cœur tendre, avait été l'amant de la mère de Jason, un humain mordu par cette croqueuse d'hommes, un Loup-créé qu'elle avait abandonné derrière elle. Elle n'avait pas eu plus d'égards envers le fils qu'elle avait enfanté. Elle était partie du jour au lendemain, sans un regard en arrière, sans jamais se soucier de leurs sorts.

« On trouve le traître et on l'élimine ! » lâcha Isabeau d'une voix posée mais pas moins hautaine, comme à l'accoutumé.

Elle deviendrait l'alpha, le jour où son père ne serait plus le dominant de la meute.

Joslin hocha la tête, toujours aussi inexpressif, avant d'ajouter :

« Je parlais du Loup-créé. »

Le silence se fit autour du feu. Ce genre de décisions revenait à l'alpha uniquement. Un Loup-créé avait besoin de celui qui l'avait engendré pour apprendre, pour survivre, et personne ne souhaitait porter le poids de cette responsabilité sur ses épaules, surtout pas pour un étranger. Le lien que forgeait la morsure était unique. Une communion d'âmes que même la meute ne pouvait offrir.

« Je dois parler au Loup en devenir », conclut l'alpha.