GOING WILD

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« Enfin réveillé, jeune homme », lâcha le Dr Hirsch dans un sourire qui se voulait rassurant.

Stephen se redressa brusquement dans ce qui était, indubitablement, un lit d'hôpital. Il les connaissait assez bien pour y avoir passé un nombre incalculable de nuits.

« Qu'est-ce que je fais là ? demanda-t-il, hébété. J'ai encore gagné un séjour gratuit en thalassothérapie ? »

Le docteur lui fit un petit sourire, goûtant toujours à son humour, avant de prendre place sur son lit.

« Des policiers t'ont retrouvé ce matin inconscient à l'orée de la forêt. Tu as fait une autre crise, lui répondit-il en commençant son examen minutieux. Que faisais-tu dans la forêt en pleine nuit, Stephen ? Tes parents étaient morts d'inquiétude. Ne me contrains pas à jouer les rabat-joie, veux-tu ? Tu sais bien que tu ne peux te permettre le luxe de l'imprudence de certains de tes camarades, n'est-ce pas ? »

Malgré les propos du docteur, Stephen ne se souvenait pas avoir fait une crise. Que faisait-il dans la forêt ? Il n'y allait jamais. À part les arbres et les oiseaux, il n'y avait pas grand-chose à y voir. Puis, il se souvint. Le choc violent. Les deux yeux rouges. Un grognement sauvage. Des crocs. Ce qui lui avait fait perdre le souffle n'était pas cette bête vicieuse qui l'habitait depuis sa naissance. C'était un autre animal, bien moins cruel, mais tout autant féroce.

« Un loup ! lâcha-t-il, presque hystérique. J'ai été mordu par un loup ! »

Et il releva sa robe d'hôpital pour exposer le flanc que l'animal avait allégrement mâchouillé. Rien. Ses yeux s'écarquillèrent à la vue d'un épiderme pâle et sans blessure. Il s'empressa de vérifier l'autre côté, mais là aussi, sa peau était intacte.

« Ton examen clinique n'a mis en avant aucune trace de morsure », lui répondit calmement le docteur, vérifiant toutefois par lui-même.

Pourtant Stephen avait été si sûr. Son corps se rappelait encore la douleur intense.

« Est-ce que j'ai pu imaginer ça ? C'est vrai qu'il n'y a plus de loups en liberté dans nos forêts... C'était peut-être un chien ? J'ai peut-être attrapé la rage !

- Les hallucinations ne font partie ni des symptômes ni des effets secondaires de ton traitement, jeune homme, lui répondit le docteur dans un sourire tolérant. Aucune trace de morsure, donc pas de chien enragé en vue ! »

C'est vrai que Stephen avait suffisamment de problèmes sans ajouter la rage ou une pathologie psychiatrique pour enrober le tout. Peut-être avait-il tout inventé ou s'était-il cogné la tête en tombant ? Avec lui tout était possible, surtout l'impossible.