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(média : la planète Patronis)

Enlève le mot fatalité de ton dictionnaire, et tu verras que changera le monde

Franck Dunand

PDV Katalina

Aïe, ça fait vraiment un mal de chien ! Je fais mon maximum pour ne pas le montrer aux autres mais je serre les dents. Fierté, quand tu nous tiens ! Le chemin de retour est un peu plus bruyant. Clarisse passe un véritable interrogatoire aux hommes, les bombardant de questions sur leur vie avant l'école, leur planète, leur mutation... 

- Kenzo, je viens de penser à quelque chose...

- Tu es sûre ? Je ne pensais pas que ce soit possible, la taquiné-je avec un grand sourire.

Elle se retourne vers moi en me tirant la langue puis reprend comme si de rien n'était. Un petit truc terrien que je lui aie appris et dont je suis fière.

- Tu disais que tu pouvais entendre les pensées des personnes aux alentours, mais comment tu fais ? Dans ma tête, je me parle dans ma langue maternelle, celle qui est parlée sur ma planète. Alors à moins que tu connaisses toutes les langues...

- Tu as raison. En fait, je n'entends pas les pensées. Je perçois plus les émotions comme si c'était les miennes, je vois des images grâce aux signaux électriques du cerveau que je suis capable d'intercepter. 

- Tu peux les manipuler ? demandé-je.

- Oui mais c'est beaucoup plus compliqué. Et je ne peux pas pousser une personne à faire une chose qu'elle ne veut pas.

C'est vraiment trop cool sa mutation ! Un mélange entre un hypnotiseur et un Jedi, et voilà un Kenzo ! 

On arrive enfin dans nos quartiers. Les anti-douleurs de l'infirmière commencent à faire effet mais je n'ai qu'une envie : dormir, en espérant que je me réveille chez moi ou à Scire et que tout ceci n'est en réalité qu'un mauvais rêve. Je dépose les vêtements laissés aux vestiaires quand le poste de communication s'allume. Le destinataire vient de l'ambassade terrienne. Oh non ! Maman. Comment je vais lui annoncer ça ? J'étais persuadée que j'irai chez les rats de labo, que je n'ai pas envisagé cette possibilité. Comment va-t-elle le prendre ? Et si elle pense que je vais devenir comme mon père ? Bon, du calme. Ta mère t'aime, ça ne changera pas alors respire et réponds.

- Maman ? 

Sa silhouette est projetée dans la salle commune comme doit être la mienne sur Terre. Clarisse, qui passe par là, salue ma mère d'un « bonjour madame » avant de fouiner dans le frigo et de m'informer que les autres s'installent dans leur chambre. Ma mère fronce les sourcils, ne comprenant sûrement pas sa présence à Scire. 

- Oui, je ne suis pas encore rentrée du bureau. Alors cette rentrée, comment ça se passe ? 

- Bien...

- Je n'ai pas encore eu de nouvelles d'Alban mais ça ne devrait pas tarder. Comment ça s'est passé pour lui ?

- Je ne le sais pas encore. Je suis désolée, ils m'ont envoyé à Milen, débité-je rapidement pour être débarrassée.

Un ange passe. On n'entend plus rien jusqu'à ce que le silence soit rompu par Clarisse, le nez dans le frigo. Ma mère digère la nouvelle lentement. La connaissant, elle assimile lentement la nouvelle avant de répondre, pour ne pas regretter ses mots.

- Tu veux que j'utilise mes contacts ? Ils pourront revoir ton dossier. 

- Non, je ne veux pas avoir un traitement de faveur.

MutantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant