8 / «J'ai besoin d'aide.»

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Je soupire, regardant Taehyung se trouvant face à moi dans les yeux. Je ne sais pas ce que j'ai encore fait, mais étrangement, je sens que ça va être en rapport avec sa pseudo petite amie. Ses yeux ne me quittent pas un seul instant, à tel point que j'en deviens presque mal à l'aise. Ils me scrutent, m'observent, m'analysent.

- Dit-moi ce qu'elle t'as dit.

Me dit-il fermement, son regard dur et sévère toujours braqué sur moi. Je ne me démonte pas face à lui, néanmoins. Je lâche un soupir, tout en me levant du canapé sur lequel j'étais assise jusqu'à présent. Les sourcils froncés, je le dévisage, bien décidée à ne pas passer pour une gamine ayant besoin de se justifier au moindre de ses faits et gestes. J'ai constamment l'impression de faire des conneries lorsque je suis avec lui, et de revenir au stade d'enfant malgré mes 21 ans. Quand je me suis levée, ses yeux ne se sont pas détournés de moi. Il attend clairement des explications, que je n'ai pas envie de lui donner. Car je n'ai rien fait de mal. Nos yeux se défient une fois de plus, aucun de nous deux ne détourne le regard. Nous nous observons droit dans les yeux, l'air sinistre. Une nouvelle bataille à commencée entre nous, comme si ça faisait longtemps que nous n'avions pas eu ce genre d'intercaltion. Un soupir bruyant s'échappe de ses lèvres, comme si il voulait me faire comprendre qu'il en avait marre de tout ça, tout comme moi. Il attend toujours une réponse de ma part.

- Elle ne m'a rien dit de personnel par rapport à toi, si c'est ce que tu veux savoir.

Je finis par dire, sans pour autant le lâcher du regard. Certainement pas. Ça fait longtemps que j'ai compris que nos batailles de regard ne sont pas un simple jeu. C'est un défi permanent, dans lequel celui qui détourne le regard est faible. C'est stupide, mais c'est comme ça que nous agissons entre nous, car nous avons un caractère similaire, et un défaut qui nous uni malgré tout : la fausse fierté. On fait les fiers, mais la vérité, c'est qu'aucun de nous n'a confiance en lui.
C'est maintenant que je me rends compte à quoi ont servies le peu d'études que j'ai fait en psychologie. Il soupire, agacé, ses yeux toujours ancrés dans les miens, sa voix rauque me tire de mes pensées.

- Encore heureux. Néanmoins, je répète : dit-moi ce qu'elle t'as dit. Je sais très bien que vous ne vous êtes pas parlé comme ça, pour faire connaissance.

C'est à mon tour de lâcher un soupir agacé. J'observe Taehyung droit dans les yeux, avant de tourner les talons. Je ne veux pas à avoir à me justifier auprès de lui. Évidemment, je sens sa main qui agrippe mon poignet, me forçant à m'arrêter.

- C'est quoi ton problème, putain ? T'as toujours besoin de t'immiscer  dans ma vie ou c'est comment ?

Peste-t-il tandis que sa main se resserre sur mon poignet. Je serre ma mâchoire, me dégageant de son emprise. Nous nous fixons droit dans les yeux, tous les deux furieux. Je lui jette un regard noir, avant de riposter.

- Et toi tu te sens obligé de mentir constamment, c'est ça ?

Une lueur surprise se lit dans son regard l'espace de quelques secondes. Je sais qu'il comprend que je l'ai entendu, encore une fois. Il reste silencieux, continuant de me fixer avec ce regard sombre, presque meurtrier. Ce regard que beaucoup ont dû croiser, ainsi que mes collègues. Je comprends la réputation qu'il s'est forgé au fil des années. Avec un simple regard, il peut effrayer n'importe qui, et s'attirer de gros problèmes à la fois. J'ouvre la bouche, m'apprêtant à lui proposer mon aide malgré l'envie irrésistible de le gifler qui brûle mes mains. Je veux l'aider.

- Dégage.

Ma bouche se ferme presque immédiatement. Mes yeux parcourent son visage, dur, glacé, ainsi que son regard noir qui n'a toujours pas quitté le mien. Ce simple mot a l'effet d'un coup de poignard dans ma cage thoracique. Mon visage se ferme. J'étais déjà en colère, mais cette envie de lui en coller une deviens encore plus forte. Silencieuse, je me dirige dans le salon, rangeant mes dossiers et mes notes dans mon sac que je hisse sur mon épaule. J'enfile mes chaussures ainsi que ma veste, posant ma main sur la poignée de la porte.
Il veut que je m'en aille, alors ? Très bien. Je vais m'en aller, le laissant retourner à sa pauvre vie en solitaire. Je me fiche de mon boulot. J'inventerais. Peu importe si il se retrouve une fois de plus au poste, ce ne sera plus mon problème.
J'ouvre la porte, sortant sur le palier de son appartement, claquant violemment cette dernière derrière moi. Je dévale les marches aussi vite que je le peut, et quitte ce foutu immeuble. Une fois dehors, je marche je ne sais où, tête baissée, les poings serrés. Ma gorge se noue tandis que je m'arrête, m'adossant contre le mur d'une ruelle.

S T I G M A - [k.th]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant