21 / «Une histoire d'argent.»

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PDV Taehyung

Putain, je m'en veux.
Depuis ce matin je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à ce qu'il s'est passé hier soir, avec Yun. J'ai été le pire des connards, je me suis clairement laissé emporté. Mais les faits sont là malgré tout. Je veux qu'elle sorte de ma vie, que ces putains de sentiments me laissent enfin tranquille. Je ne supporte plus tout ce qu'elle me fait ressentir, et ne pas pouvoir mettre un nom dessus est encore plus frustrant. Je soupire, tandis que l'air glacial du matin me fouette le visage. Le soleil est doucement en train de se lever lorsque je sors dehors. J'ai besoin de marcher, de faire un tour pour au moins me changer les idées, pour oublier la culpabilité qui m'habite depuis quelques heures déjà. Je me mets tranquillement à marcher, mains dans les poches, une capuche cachant une bonne partie de mon visage. Si je croise les flics, ils me laisseront tranquille, au moins.
Et si je la croise aussi.

Pendant que je marche, je pense à tout et à rien. Je m'en veux bien plus qu'il ne faudrait, et ça me perturbe. Cette fille me perturbe. Je secoue ma tête, pensant avec naïveté que ça suffira à me faire penser à autre chose. En vain, forcément.

Ce n'est que lorsque je me rends compte que j'ai marché depuis assez longtemps que je me décide à relever la tête.
Eh merde.
Je ne reconnais absolument pas cet endroit. C'est un quartier de Séoul dans lequel je ne suis jamais allé auparavant. Je grince des dents, fronçant les sourcils. Je me suis perdu tout seul, comme un con. Bravo Taehyung, vraiment. Ça m'était déjà arrivé de me perdre en Suède il y a de ça quelques temps, ce qui était plus compréhensible que de se perdre à Séoul. Sans déconner, dès qu'on me sort de mes petites habitudes, c'est le bordel.

Tandis que je regarde autour de moi, je continue de marcher, cherchant quelque chose de familier, comme un panneau ou je ne sais quoi. Je lâche un soupir, agacé, en constatant que je ne trouve absolument rien susceptible de m'aider.
Quand, mon regard se pose sur une sorte de petit bâtiment qui.. Sent bon.

Une boulangerie.

Je la scrute un moment, avant de continuer mon chemin sans y prêter plus attention que ça. Je n'ai pas faim.

Alors que je m'éloigne du bâtiment cité un peu plus haut, j'entends une voix raisonner derrière moi, que je ne connais que trop bien.

Non.

Brusquement, je me retourne et cherche cette fameuse voix du regard. Ce que j'appréhendais le plus se produit.
Pourquoi faut-il toujours qu'on soit amenés à se croiser ?
Yun se tient à quelque mètres de moi, parlant avec un garçon. Elle semble nerveuse et cherche ses mots, tandis que ce gars aux cheveux rouges a l'air bien plus sûr de lui. Je serre la mâchoire. Elle m'avait dit qu'elle ne supportait pas les hommes, qu'elle en avait peur, et c'est ce qu'elle fait après m'avoir fait tourné en bourrique pendant je ne sais combien de mois ? Je sens ma colère monter en moi rien qu'en pensant au fait qu'elle ait pu se foutre de ma gueule à ce point en jouant la comédie, putain. Qu'est-ce qui ne va pas chez elle ? Ça l'amuse, de prendre les gens pour des cons ?

Mais le moment où mon sang ne fait qu'un tour, où la colère mon brusquement en moi, est lorsque ce mec que je ne connais pas attrape Yun par le bras, et que je vois une peur intense dans le regard de la brune. Je sens tous mes muscles se tendre sous le coup de la colère, et je serre mes poings. Je ne sais pas d'où sort cet espèce de connard, ni ce qu'il veut à Yun, et c'est bien ça le problème.

Et si il lui fait du mal ?

Je ne réfléchis pas plus, et m'élance en courant le plus vite possible vers cet enfoiré. Il n'a pas le temps de me voir arriver à sa hauteur que je l'ai déjà attrapé par la gorge et plaqué contre le mur de la boulangerie, éloignant Yun de mon bras libre. Je lui lance mon regard le plus sombre, le regardant droit dans les yeux. Il attrape mon poignet pour tenter de me faire lâcher sa gorge, mais nous n'avons clairement pas la même force.

S T I G M A - [k.th]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant