11 / «No more dream.»

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F l a s h b a c k - Yun

Il faisait atrocement froid, ce soir-là. Le nez enfoui dans le col de mon manteau, j'attendais qu'il arrive, une appréhension que je ne comprenais pas tordait mon estomac. Pour moi, tout allait bien se passer, il n'y avait aucune raison pour que quelque chose de mal n'arrive. L'odeur désagréable et forte de l'essence envahissait les rues, tandis que mon souffle laissait échapper un souffle régulier, dessinant un nuage de buée dans l'air, s'évaporant doucement. Mes dents claquant à cause du froid, ma tête se redressa lorsque j'entendis des bruits de pas s'avancer vers moi. Lorsque je l'ai vu, j'ai souris. Mon premier réflexe fut de l'enlacer tendrement par la taille, geste qu'il repoussa avec froideur. J'étais surprise, c'était une facette de sa personnalité qu'il ne m'avait jamais montrée jusqu'à présent. Ses yeux étaient sombres, son regard dur. Il attrapa brusquement mon bras, me traînant avec lui malgré mes protestations.
Et c'est dans ce local lugubre et abandonné, où le froid entrait sans effort, que l'horreur à débuté.

- «Retire ton haut.»

J'ai froncé les sourcils, sans comprendre. Pourquoi me demandait-il une chose pareille ? Ça n'avait aucun sens. Je l'observais, avant que son regard ne rencontre le mien.

- « Pourquoi ? Il fait froid, et- »

- « Retire ton putain de haut ! »

Sa voix sévère, agressive, m'avait figée sur place. Je ne comprenais pas, j'étais perdue. Pourquoi une telle demande ? Il ne m'avait jamais montrée une telle violence. Il m'avait habituée à sa gentillesse, sa tendresse. Mais pas à ça. Peut-être qu'il se sentait mal ? Que quelque chose était arrivé ? Beaucoup trop de choses me venaient en tête. Mais je devais penser à lui, et pas à moi. Car il était tout ce que j'avais. Alors, les mains tremblantes, sûrement à cause du froid, ou de la peur, j'ai retiré mon haut, pour me retrouver en sous-vêtement face à l'homme que j'aimais. Il m'a jeté un regard méprisant, suivit d'un sourire carnassier. Son regard parcourait le haut de mon corps, tandis qu'il restait silencieux durant de longues minutes. Le froid mordait ma peau pâle, me faisant frissonner. Ou peut-être était-ce son regard de prédateur qui me procurait de désagréables frissons, et ça ne prédisait rien de bon.

- « T'as rien vécu. Ton corps est intact. »

Les sourcils froncés, je le regardait sans comprendre, tremblante. J'avais horriblement froid. Et plus que tout, il me faisait peur. Je n'osais plus dire quoi que ce soit, de peur de déclencher la colère si soudaine dont il faisait preuve envers moi. Sa voix sinistre retentit une nouvelle fois, faisant écho dans le local abandonné.

- « Alors on va commencer ce soir. »

J'ai ouvert la bouche, afin d'obtenir d'éventuelles explications. Mais sa main a brusquement baissé un côté de mon bas pour y planter la lame d'un cutter sur tout le long de ma hanche droite. Un cri résonna de nouveau, le mien. Il lisait la peur dans mes yeux, je lisais la colère dans les siens. Sa lame n'était pas rentrée suffisamment profondément dans ma hanche pour me mettre en danger, mais assez pour me laisser une cicatrice. Après avoir formée une ligne imparfaite, il retira sa lame, nettoya son cutter et le rangea, sans se préoccuper de la douleur atroce qui tiraillait ma hanche. Quand, son regard dédaigneux s'abbatit une nouvelle fois sur moi, misérable.

- « La prochaine fois, tu feras ce que je te dirais. »

Il lâcha l'emprise oppressante qu'il avait sur moi, me jetant un regard plein de mépris.
Tandis qu'il s'en allait, je me laissait tomber contre le mur de briques du local, comprenant la raison de sa colère. Parce que j'avais refusé de rentrer dans ses sales affaires, de me mêler à la violence et à la drogue.

S T I G M A - [k.th]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant