28 / «Fuis-moi.»

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PDV Yun

- Tu n'étais pas obligé de m'accompagner.

Je peste, le nez caché derrière mon épaisse écharpe bordeau, mains dans les poches.
Je pensais pourtant avoir été claire.
Après ce qu'il s'est passé la dernière fois, je comprends qu'il soit inquiet. Mais de là à m'escorter jusqu'à mon lieu de travail, c'est un peu fort.
Ah oui. Je suis reprise. Enfin, je n'ai jamais été virée, à vrai dire. Mais j'ai accepté de revenir, moi aussi il me faut de l'argent.

- Si. J'aime pas tes collègues. 'Sont cons.

Grogne le brun à mes côtés, un air des plus antipathiques sur le visage. Je lève les yeux au ciel, m'arrêtant une fois arrivée sur mon lieu de travail. Taehyung s'arrête lui aussi, posant ses yeux noisettes de manière dédaigneuse sur la devanture du poste. Je me tourne vers lui, sortant le nez de mon écharpe.

- Voilà. Rassuré ? Tu peux y aller. À ce soir.

Taehyung pose alors son regard sur moi, me surplombant de toute sa hauteur. Il ne sourit pas, et ne dit rien. Après jeté un rapide coup d'œil à l'intérieur du bâtiment, je vois un sourire étirer ses lèvres.

- À ce soir.

Me répond-t-il, venant poser ses mains sur mes joues fraîches.

Je n'ai même pas le temps de reculer en criant, qu'il m'embrasse, juste au coin des lèvres. Beaucoup trop près de mes lèvres.
Mais
Quel
Enfoiré.

- Qu'ils osent te faire chier, maintenant.

Murmure-t-il contre mon oreille, avant de se reculer en arborant un sourire angélique.
Et il tourne les talons, en me laissant plantée sur le trottoir, comme une abrutie.
Je repense à ce qu'il vient de me dire en me regardant s'éloigner, puis tourne la tête vers l'immense baie vitrée donnant vue sur les premiers bureaux de mes dits collègues, qui me regardent tous comme si j'étais Al Capone en personne.

Le cœur battant, je ravale mes envies de meurtre et replonge mon nez dans mon écharpe tout en passant les portes du poste.

La journée va être longue.

***

Lorsque je sors enfin de ma longue journée de boulot, mon premier réflexe est de soupirer longuement. Oui, j'avais presque oublié à quel point bosser ici pouvait rendre les journées longues. Mes collègues se sont tenus tranquille, ayant sûrement peur de la menace que Taehyung représente, mais mon boss, lui..
Il ne s'est pas gêné pour me passer un énorme savon, devant tout le monde. Je crois que le petit jeu de Taehyung ne lui a pas plu, ce matin.

D'ailleurs, en parlant du loup..

Il m'attend tranquillement à la sortie du post, adossé contre un lampadaire. Je souris malgré moi, tout en me dirigeant vers lui. J'aimerais vraiment qu'il cesse de s'inquiéter pour moi. D'après moi, il a peur que mes collèges s'en prennent à moi.

- Salut.

Je dis tout en arrivant près de lui. Il me répond, et nous commençons à marcher côte à côte, en silence.
Tout le trajet se fait sans un mot, sans un bruit, si ce n'est que ceux habituels de la ville. Je ne peux m'empêcher que Taehyung mordille sa lèvre inférieure, soucieux. Comme si il souhaitait me dire quelque chose, quelque chose qui refuse de quitter ses lèvres.
Je le laisse se torturer ainsi pendant quelques minutes, avant de venir lui donner un coup de coude dans les côtes.

- T'es pathétique quand t'oses pas parler.

Il sursaute, me fixe, fronce les sourcils.

- Parle mieux à ton oppa, bordel.

S T I G M A - [k.th]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant