Chapitre 2- Lia

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Quelques semaines plus tard.

-Lia, tu veux bien aller les coucher ? Je suis fatiguée et je dois préparer des remèdes pour la famille de Mahé.

-Sans problème, je te rejoins après dans la cuisine.

Je tapai des mains, réclamant l'attention des dix petits diables qui couraient dans la salle à manger.

-Aller, au dodo tout le monde !

Après avoir vérifier que chacun avait bien brossé ses dents, puis après bordé, calmé et rassuré les enfants, je montai rejoindre Mama Naho. De souvenir, ma grand-mère avait toujours été gardienne d'enfants. Au tout début, ils ne restaient pas dormir, puis elle a décidé de prendre sous son aile les orphelins ou les petits dont les parents, marchands, n'étaient que rarement présents en ville. Les gosses perdus, quoi. J'aimai cette activité continuelle dans la maison, cette agitation constante qui ne se calmait qu'en milieu de soirée, une fois les enfants couchés. Ma grand-mère et moi avions alors un peu de temps libre, et c'étaient tout aussi agréable. 

Je descendis les escaliers rapidement, ayant hâte de sortir.

-Tiens, te voilà enfin.

- Oui, les petits étaient agités, mais je les aient domptés !

Mama Naho rit.

-Ah oui, comme toi étant petite ! Tu ne te couchais pas sans une histoire. 

Elle me sourit, et me montra une chaise à côté d'elle.

-Viens donc t'asseoir, et aide moi à préparer un sirop contre la toux. Le fils de Mahé tousse depuis 3 jours et n'en dort plus, et elle non plus d'ailleurs.

Je me mis donc à la tâche, coupant les algues et autres plantes maritimes. Ici, tout ce qui était à base de plantes était à prix raisonnable, car la cités était construite sur un rocher, un des anciens sommets terrestres dont parlait tous les contes pour enfants. La cité d'Aquatea est connue partout sur les mers, et les marchands viennent de toutes parts acheter les algues. Certaines plantes terrestres poussent sur les rochers, mais personne n'y touche car elles sont sacrées. Seule ma grand mère y a accès, en tant que guérisseuse. Elle me raconte souvent que avant, quand les hommes vivaient sur terre, ils se guérissaient essentiellement avec des plantes, et se nourrissaient même avec. Nous, nous mangeons des crustacés, des algues, du poisson...Parfois un peu de mouette ou de goéland, mais ce n'est pas ce que je préfère. 

-Tu rêves Lia, tu rêves. Tu vas te couper un doigt, si tu continues.

-Mais non Mama, ça va. Je fais attention je te jure.

-Dis moi, comme nous avons bientôt fini, veux tu bien aller après chez Mahé porter les remèdes ?

Je la regardai en souriant.

- Avec plaisir, si j'ai le droit à 1 heure en plus dehors se soir.

- Tu es maligne, petite fille ! C'est oui si tu es prudente, d'accord ?

- Pas de problème !

J'attrapai les pots, celui contenant le sirop contre la toux, et l'autre contenant un onguent pour soigner les douleurs musculaires. Je fourrai les pots dans mon sac bandoulière, et partis au trot, non sans avoir embrassé Mama Naho juste avant. Pour arriver plus vite chez Mahé et avoir un maximum de temps pour moi après, je décidai de passer par les toits. Alors que je m'élançai pour sauter d'un toit à un autre, quelqu'un -ou quelque chose- me percuta.

-AAAAAH !!!!

Je tombai dans le vide quand une main me rattrapa de justesse, et me tira sans difficulté en sécurité sur le toit.

Les Terres PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant