Chapitre 4 :

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- Alors racontez-moi.

- Eh bien...

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- C'est si dur, je ne pense pas en être capable pour le moment professeur.

- Bien. Dans ce cas, où êtes-vous allés suite à notre échange ?

- Nous sommes allés dans la Salle sur Demande et...

Mais je m'écroulai par terre, prise d'une affreuse douleur aux côtes ainsi que d'un terrible vertige. J'avais tellement mal. D'une main je me tenais en dessous de la poitrine et de l'autre, ma tête. Je me laissai glisser de ma chaise pour tomber sur le sol froid. Mes jambes étaient incapables de me soulever. J'entendais le professeur Rogue parler en me secouant légèrement par les épaules.

- Granger ! Reprenez-vous ! Dites-moi où vous avez mal, je pourrai soigner ça, m'assura-t-il sans reprendre son souffle une seule fois tandis que je percevais de l'inquiétude au fond de son regard.

- Aux côtes...mes os..., réussis-je à articuler.

Il courut dans son laboratoire interdit aux élèves et en ressortit avec une fiole d'une forme hexagonale. Le liquide qui s'y trouvait était violet et d'une brillance féerique.
Il tenta de l'aider à me remettre sur ma chaise mais ma conscience avait déjà cédé, je m'étais évanouie...

*

Je papillonnai des yeux afin de m'adapter à la lumière qui provenait du feu de la cheminée.

Une cheminée ?

Il n'y a pas de cheminée en classe de potions ! C'est pourquoi j'étais allongée dans un lit aux couleurs sombres.
Je me levai et remarquai que j'avais toujours énormément mal aux côtes. J'espérai guérir vite. Mais en attendant, je commençais à me demander si je ne m'étais pas retrouvée dans les appartements de Rogue. Il y avait une grande cheminée et une grande bibliothèque remplie de livres qui m'étaient inconnus.
Je me dirigeai en direction de la porte, la seul porte de cette pièce. Elle donnait sur un grand salon avec une autre cheminée ainsi qu'une bibliothèque où des livres étaient empilés les uns sur les autres par manque de place. Il était là, ici sur un fauteuil, les jambes croisées et son nez crochu plongé dans un grimoire de médecine magique.
Je me tenais à la poignée de la porte. Je fis un raclement de gorge pour lui signaler ma présence. Il eut presque peur et sursauta légèrement. En me voyant, il claqua des doigts et un plateau bien garnit de nourriture apparut sur la table basse du salon. Entre temps il n'avait pas bougé d'un centimètre. Il me dit simplement :

- Asseyez-vous et mangez.

- Je n'ai pas faim et puis j'ai l'impression que votre potion n'a pas fait effet professeur.

- Justement mangez. Si vous ne mangez pas avant de prendre la potion, les effets seront inexistants.

- Donc vous ne m'avez rien donné ?

- Bien sûr que non ! Réfléchissez Miss Granger comme vous savez si bien le faire !

Je levai les yeux au ciel en soupirant mais je continuais de maintenir que :

- Je n'ai toujours pas faim.

- Mangez et potion Granger. Sinon vous ne pourrez pas survivre plus longtemps avec des os en moins, me menaça-t-il dans le but de me faire peur.

Je déglutis et restai un instant à l'observer. Je ferais mieux de l'écouter.
Je m'installai alors sur le fauteuil en face de lui et me servis un thé.

- Vous en voulez professeur ? lui demandai-je poliment.

- Non merci j'ai déjà déjeuné.

Je pris tout de même mon temps et savourai chaque viennoiserie qui passait par-là.

- Vous êtes bien matinal professeur, remarquai-je.

- Tout comme vous. Il est 6 heures du matin.

- Je préfère prendre l'habitude. Maintenant, pouvez-vous me donner ma potion s'il vous plaît ?

- Vous avez assez mangé ?

- Je n'ai jamais autant mangé à 6 heures du matin, je vous assure.

Alors qu'il me la tendait il rajouta :

- Mais j'ai oublié de vous dire qu'avec autant de blessures, une seule potion ne suffira pas. C'est pour cela que ce soir vous viendrez me voir pour prendre votre potion. Une le matin et une le soir, pendant deux jours. Compris ?

- Oui très, dis-je en avalant la potion d'un seul coup.

- Nous avons encore le temps avant les cours. Donc, vous sentez-vous capable de me raconter votre soirée d'hier soir ? tenta-t-il.

Je fis non de la tête. Je trouvais que je m'en sortais très bien. Grâce aux soins du professeur Rogue, physiquement je vais mieux. On ne peut pas en dire autant mentalement. C'était l'équivalent du néant. Cependant, devant le maître des potions je n'osais montrer mes faiblesses.

- Très bien. Dans ce cas, allez enfiler votre uniforme.

Je me levai, le remerciai d'un signe de tête et partis en direction de sa chambre lorsqu'une question se mit à me brûler les lèvres :

- Mais professeur, si j'ai dormi dans votre lit où est-ce...

- Sur le canapé, me coupa-t-il

- Je suis désolé, je ne voulais pas vous déranger....

- Pas d'inquiétude. Alors dépêchez-vous, le temps file.

- Bien, merci !

Et je partis en pressant le pas, même si je n'étais pas pressée de sortir de cette pièce. C'était chaleureux et je ne me sentais pas prête à voir quiconque. La présence de Severus était discrète, cela me faisait du bien.
En rentrant dans la chambre, je m'allongeai sur le lit et fermai les yeux quelques secondes.

*

- Miss Granger ! Réveillez-vous ! Par la barbe de Merlin, cessez de crier !

Je sentis des mains posées sur moi, qui serraient mes épaules. Je ne m'en rendais pas compte du fait que je pleurais. Des visions horribles étaient apparues durant mon sommeil. Puis mes larmes cessèrent de couler. Cette présence me rassurait et je ne pouvais que me sentir bien. Je levai alors la tête et mes yeux croisèrent ceux de mon professeur. Il me regarda avec inquiétude.

- Miss Granger, que faites-vous encore ici ? Vous avez loupée tous vos cours de la matinée !

L'idée d'avoir loupé des cours m'ôta ce furtif sentiment de bien-être. Voyant que je répondais pas il poursuivit :

- Vous ne voulez toujours pas en parler ?

- Cessez d'insister ! Je... je ne peux pas dire ça ! Je ne peux pas dire que... que mon meilleur ami à abusé de moi !

Ça y est, c'était dit. Les mots étaient sortis d'eux-mêmes. Je ne saurais dire si je me sentais libérée ou non. Mais maintenant, j'appréhendais la réaction de Rogue. Mais surtout celle de Harry quand il apprendra ce que son meilleur ami a fait à la personne qu'il considère comme une sœur.

- Je n'aurais pas dû vous dire ça. Maintenant vous allez punir Malefoy et il sera énervé contre moi, ce sera pire professeur.

- Vous m'avez dit le strict nécessaire et désormais Malefoy mais aussi Weasley doivent payer pour ce qu'ils ont fait ! dit-il bizarrement énervé.

- Non monsieur, c'est mon droit !

- Non ! C'est la moindre des choses Hermione !

Mon nom sorti de sa bouche m'avait rappelé à l'ordre. Severus Rogue m'avait appelée Hermione...

Un monde sans magie... [Snamione ~ terminée] RÉECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant