Chapitre 10:

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- Arrêtez ça tout de suite ! implorai-je. Dites-moi où est Severus par pitié !

- On l'a malencontreusement planté, cracha Drago avec ironie. Son décès est une probabilité en effet.

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- Non... il ne peut pas être mort.

- Cesse de pleurnicher, brailla Ron

Ce dernier se plaça devant ma mère en soufflant d'agacement. Dos à moi, je n'entendais que les cris étouffés de ma mère.

Le regard vide je n'arrivais pas à réfléchir calmement. Je me demandais comment je pouvais m'en sortir seule. Il ne pouvait pas mourir aussi tôt dans cette aventure et surtout dans un monde qui n'était pas le sien.

Les cris de ma mère se firent plus forts, me sortant de mes pensées. Des larmes me brouillaient la vue à tel point que je ne voyais que des silhouettes floues en mouvement. En clignant des yeux, les larmes coulèrent et je pus enfin voir correctement. J'essayais tant bien que mal de bouger pour voir ma mère, mais Ron était toujours devant elle. Il n'y avait plus aucun bruit, le silence.

En tournant la tête je vis mon père, fixant un point invisible avec des coupures sur tout le corps.

Les deux, bâillonnés, essayaient tant bien que mal de se faire entendre.

Je n'aurais jamais dû en parler. J'étais la seule responsable mais je n'en payais pas les conséquences. La boule au ventre, les mots se bousculaient dans ma gorge.

- Pardonnez-moi ! criai-je en pleurant.

- Assez ! fit Drago en plantant son couteau sur la chaise, juste entre les jambes de mon père.

Malefoy enleva le bout de tissu qui couvrait la bouche de mon père l'estimant trop affaibli pour protester. Pendant que le blond avait le dos tourné, il murmurait faiblement :

- Hermione... Hermione !

*

- Hermione ! Debout !

Je me réveillai en sursaut. Des gouttes de sueurs perlaient sur mon front. Je tournai la tête, paniquée, et vis Severus. Tout cela n'avait été qu'un mauvais rêve. Je n'étais pas seule. Nous pouvions encore nous en sortir ! Je le regardais sans savoir quoi dire. Alors, la respiration encore accélérée, je soufflai :

- J'ai eu tellement peur...

Il fronça les sourcils, confus.

- Je ne veux pas encore perdre mes parents alors que je viens tout juste de les retrouver, continuai-je.

- Tu ne les as pas perdus Hermione, tout ceci ne devait être qu'un cauchemar.

Je finis par approuver puis par tout lui raconter alors que je n'en avais pas l'intention. Commençant mon récit par l'arrivée du groom, Severus m'interrompit :

- Qu'est ce qu'il est venu faire ici ?

- Apparemment pour prendre de mes nouvelles. Monsieur était inquiet, dis-je en levant les yeux au ciel.

Il ne répliqua pas et me laissa expliquer le reste jusqu'à mon réveil. Suite à ça, un blanc s'installa. Je songeais encore à ces horreurs que mon cerveau avait pu imaginer puis me repris rapidement en main : 

- Où en sont les recherches ?

- J'ai trouvé de nombreux livres sur les légendes du Royaume-Uni. Il y a une partie sur la sorcellerie mais ce n'est pas quelque chose de réputée et peu de gens y croient contrairement au monstre du Loch Ness par exemple.

- Tu as réussi à les emprunter ? demandai-je pleine d'espoir.

- Oui, je pense que je suis encore apte à le faire, répliqua-t-il. M'enfin, les voilà.

Il sortit de vieux bouquins qui semblaient ne pas avoir été touchés depuis l'époque de Godric Gryffondor et me désigna d'un geste gracieux de la main un chapitre sur les sortilèges qu'il jugea « intéressant ».

Cela faisait maintenant plus de 10 minutes que j'étais plongée dans malecture, sourcils froncés, lèvres retroussées. La sorcellerie était vraiment très complexe dupoint de vue des moldues. Entre cercles de sel ou bougies formant un pentagramme, cette magie n'avait rien à voir avec un Expecto Patronum. Malgré mes interrogations, je continuai à approfondir certains points. En relevant la tête du grimoire je vis mon professeur me regarder. À l'instant où nos yeux se croisèrent je baissai la tête et fermai rapidement l'ouvrage.

- Ce n'est pas la sorcellerie que nous recherchons, soupirai-je.

Il ne répondit rien et se contenta d'aller me chercher un second livre,plus abîmé, avec des pages plus jaunies. Jel'ouvris et fus surprise par un dessin de Merlin. Le vrai Merlin, celui que je connaissais. Étrange mais rassurant. Je lisais tout en essayant de décrypter les nombreuses phrases en latin.

- Severus ! Il y a une énigme ! Tu penses que qu'elle peut nous aider ?

Il se pencha au dessus du livre et fronça les sourcils.

- Du latin... murmura-t-il en me prenant l'objet des mains. « Ici, la magie n'existe pas. Toi, sorcier qui lit ça, les quatre éléments tu trouveras. Assemblez-les et dans votre mondre vous vous retrouverez. », avait-il traduit.

En me rendant le livre, j'aperçus quatre esquisses accompagnées de mots calligraphiés : Loch Ness, Nouvel an, Vallée des fées et Ben Nevis. Severus fronçait les sourcils, cherchent à faire le lien entre l'énigme et les dessins.

- Ça paraît logique, non ? soufflai-je. Chaque dessin correspond à un élément. Nous devrons récupérer de l'eau dans le lac du Loch Ness, le feu au grand feu de joie du nouvel an...

- ...la terre dans la vallée des fées et l'air au sommet de Ben Nevis, compléta-t-il.

- Maintenant le seul problème est que nous devons agir au plus vite avant le nouvel an et que je ne peux pas rester ici un jour de plus.

La porte de ma chambre d'hôpital restée ouverte, je pouvais voir l'infirmière blonde. Severus suivit mon regard toujours plongé dans l'incompréhension. Soudain, j'eus une idée :

- Tu lui plais tu sais ? balançai-je en pointant la poupée du menton.

- Moi ? Vieux ? Laid ?

Il lâcha un petit rire tandis que j'étais surprise face à cette autodérision.

- Laid ? M'enfin, je sais reconnaître une femme sous le charme ! Je suis persuadée qu'elle peut abréger mon séjour ici et je me sens très bien !

- Encore heureux que tu ailles bien, je n'ai pas envie de rester une semaine de plus dans ce monde.

- Alors tu sais ce qu'il te reste à faire.

Il souffla d'agacement et passa le pas de la porte avec cette démarche qu'il avait l'habitude d'avoir lorsqu'il bouillonnait de l'intérieur.
Il revint quelques minutes plus tard en compagnie la personne concernée. Elle me tendit un papier ainsi qu'un stylo, m'expliquant que je pouvais partir au bout de cinq jours. Je signai dans la précipitation, pressée d'en finir.

L'aventure pouvait enfin commencer !

Un monde sans magie... [Snamione ~ terminée] RÉECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant