Chapitre 19 :

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En effet, c'était un amour né d'une haine...

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Je courrais à travers les couloirs de prison tout en suivant Ronald. Severus, lui, était toujours derrière moi faisant attention à l'écart qui me séparait du roux. Possessif ne serait pas le mot exact. Au contraire, il était plutôt oblatif. Severus est quelqu'un qui faisait passer les besoins d'autrui avant les siens.

Mais notre amour, était-il oblatif ?

J'aperçus finalement de la lumière. La direction de la liberté. À travers une fenêtre nous pouvions apercevoir le lac du Loch Ness.

La porte semblait manquer d'huile, j'avais beau essayer de pousser avec mon épaule, elle restait figée. Les deux hommes, voyant mes quelques difficultés, accoururent pour m'aider.

"J'aurais pu me débrouiller seule." marmonna ma pensée.

En sortant, l'air frais et violent d'Écosse vint nous fouetter au visage. C'était revigorant, mes yeux s'ouvrirent sans se refermer par la suite pour profiter des rayons de soleil qui essayaient de se frayer un chemin à travers les nuages.

Quel jour étions-nous ?

Quel mois ?

Je n'en avais aucune idée. Mais à quoi bon s'inquiéter si Severus était vivant et que le monde tenait encore debout ?

D'une oreille, j'entendis le potionniste lancer à Ron en le regardant dans le blanc des yeux :

- Nous sommes libres. Vous avez fait ce que vous étiez censé faire. Je vous propose de nous séparer.

Ronald n'eut même pas le temps de répondre que Severus se tourna comme il en avait l'habitude - de façon théâtrale - et me prit par la main pour marcher près de lui. Sans rechigner, je le suivis, sentant un doux sentiment réchauffer mon corps. Ron resta derrière nous, sans riposter il nous regarda partir.

Nous y voilà !

Nous pouvions continuer. Au vu de la météo, l'hiver était toujours présent et bien installé. Nous étions probablement restés une journée entière inconscients.

Ce qui nous mettait déjà en retard.

Mais je préférais me concentrer sur l'être qui se tenait à côté de moi. Oui, cet être pour qui j'avais eu si peur. Avec tendresse je passai mes bras autour de son cou pour l'embrasser sur la joue. Main dans la main, nous nous faisions face. Puis il reprit la marche en direction d'Édimbourg. D'aimables habitants nous ont été d'une précieuse aide pour nous guider sur le droit chemin. Nous étions enfin au centre-ville, assis sur un banc de bois qui grinçait lorsque plus de deux personnes s'asseyaient dessus.

- Je suis désolé de t'avoir fait subir ça, s'excusa Severus.

Je ne répondis pas et lui montrai ma bague. Ses yeux s'illuminèrent d'une lueur de vie puis ses derniers se dirigèrent sur mon cou puis sur sa main.

Tout était réuni, le collier, nos anneaux et notre amour.

Il ne nous restait que 4 jours avant la nouvelle année si je ne me trompais pas et il y avait encore tellement à faire !
Je me levai avec avoir reposé mes yeux puis incitai Severus à faire de même. Je l'entraînai avec moi dans une boutique touristique où nous pouvions y acheter des tickets pour le bus de tourisme, pour le train et des souvenirs. Je me dirigeai vers la caisse et demandai à la jeune caissière :

- Bonjour, nous cherchons une agence de tourisme qui organise des excursions au mont Ben Nevis.

- Je peux contacter un guide si vous voulez, me répondit-elle tout en souriant.

Cela me paraissait parfait. Elle s'empara de son téléphone fix et composa un numéro. Elle apporta le mobile à son oreille avant de chercher à joindre un guide.

5 minutes plus tard, la jeune femme raccrocha puis me donna une adresse. Tout semblait se concrétiser.

Elle nous indiqua globalement  le chemin puis nous souhaita bonne chance.

Nous en avions besoin.

En me tournant, je fus surprise de ne pas voir Severus. Je balayai le magasin du regard mais il n'était pas là. Je sortis donc du magasin et l'aperçus avec soulagement au coin de la rue, un taxi patientant à côté de lui la porte ouverte.

Prévoyant.

Je lui souris puis entrai dans le taxi suivit de Sev'. Après avoir montré l'adresse au chauffeur le compteur d'argent se mit à augmenter de façon considérable.

- C'est encore loin ? demandai-je sans vouloir paraître malpolie.

- Ce n'est plus qu'une question de secondes m'dame, me répondit-il en laissant traîner un regard sur Severus et moi.

Il nous dévisageait comme si nos origines de sorciers paraissaient évidentes. Severus se braqua étant habituellement celui qui fixait les autres d'un mauvais regard. Je caressai le dos de sa main pour tenter de l'apaiser lorsque le taxi nous déposa à destination en nous incitant à partir non sans rudesse. Je le payai sans broncher, affectée de son hostilité.

Sans savoir où nous étions, je m'avançai en direction d'un bâtiment, suivie de près par Severus.  Les portes s'ouvrirent en faisant tintiller une petite cloche signalant l'arrivée de clients. Un jeune homme grand et fort s'approcha de nous tout en souriant chalereusement laissant apparaître deux rangées de dents éclatantes.

- Bienvenus ! En quoi puis-je vous aider ? se renseigna-t-il d'un ton enjoué.

- On aimerait nous approprier le matériel nécessaire pour escalader le mont Ben Navis, ou bien s'il existe des excursions pour nous rendre au sommet, ajoutai-je.

Il nous demanda de la suivre à travers un couloir d'une pureté divine avec au bout une baie vitrée transparente depuis laquelle nous pouvions voir que le soleil avait disparu et que la pluie avait commencé à tomber. Des portes de verres laissaient voir des bureaux quand le jeune homme s'arrêta devant une de ces portes pour l'ouvrir et demander :

- Peter, j'ai des clients qui auraient besoin d'un guide.

Le dit « Peter » ne répondit pas mais fit un signe de la main pour nous inciter à entrer.

- Je te les laisse, glissa le collègue de Peter.

Une fois l'homme de l'accueil partit, Peter, un homme qui m'avait l'air plus vieux que son collègue, nous intima de nous asseoir sur les deux chaises présentes en face de son bureau en désordre. Voyant qu'il ne comptait pas engager la conversation, je commençai :

- Nous aurions besoin de-

-Je sais ce dont vous avez besoin, me coupa-t-il.

J'haussai les sourcils d'un air surpris.

Était-ce la journée de l'impolitesse aujourd'hui ?

- Le guide c'est moi et le matériel est derrière cette porte, balança-t-il en pointant du doigt une pièce.

Il se dirigea vers cette dernière, en ferma la porte puis ressorti habillé et équipé d'un sac à dos, d'une corde et de plusieurs mousquetons.

- À vous madame.

Tout s'enchaînait tellement vite, j'avais peur de ne pas pouvoir suivre.

Je rentrai à mon tour dans la pièce et découvris tout le nécessaire d'escalade.

Nous étions tous parés pour cette excursion.

Un monde sans magie... [Snamione ~ terminée] RÉECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant