« On est bien loin de New-York, » souffla la jeune fille en descendant de la voiture.
Un fin brouillard entourait la maison de taille moyenne dans laquelle elle allait bientôt habiter. Tout était trop vert dans ce patelin et la jeune fille repensa avec nostalgie aux grands buildings, aux blocs bien ordonnés abritant de petits cafés.
Elle empoigna un carton dans le coffre du 4x4 et monta les trois marches du perron avant de déposer son chargement dans l'entrée. Maïka jeta un regard autour d'elle et ses épaules s'affaissèrent encore un peu en avisant les murs jaunis par le temps et le vieux parquet grinçant.
« Je sais que ce n'est pas ce que tu espérais, » chuchota sa mère en lui encerclant les épaules, « mais je suis sûre qu'on sera tous très heureux ici. »
La jeune fille se força à sourire. Sa mère souffrait tout autant qu'elle de ce déménagement et elle ne tenait pas à rajouter à sa peine en jouant à la pré-ado grincheuse qui ne se satisfait jamais de rien. Son père avait perdu son travail du jour au lendemain et toute la famille avait dû s'adapter. Ce n'était de la faute de personne si dans le monde moderne des gens compétents perdent leur travail et Maïka n'en voulait pas à son père. Son Oncle Billy avait eu la gentillesse de demander autour de lui si quelqu'un cherchait un expert comptable et il s'est trouvé qu'un petit restaurant de Forks en avait justement besoin d'un. La paye était minable, ça la jeune fille l'avait entendu en écoutant aux portes, mais d'après sa mère c'était mieux que rien. C'est comme ça qu'en vendant leur appartement de New-York et en achetant cette maison, tout le monde avait fait ses cartons pour venir habiter dans la petite réserve de la Push mitoyenne à la ville de Forks dans l'État de Washington.
Maïka entendit son père éclater de rire et interrogea sa mère du regard. Celle-ci haussa les épaules et l'entraîna à l'extérieur. La scène était comique : son père se battait avec un homme en fauteuil roulant sous le regard mi-exaspéré mi-amusé d'un grand garçon aux cheveux coupés court. Maïka ne les reconnus pas tout de suite :
« Voilà les femmes de ma vie, vous vous souvenez de Billy et de Jacob quand même ? »
Sydney salua chaleureusement le cousin de son mari en le prenant dans ses bras un peu maladroitement avant d'embrasser son neveu sur la joue.
« Ça fait si longtemps, » s'extasia-t-elle.
« Environ 12 ans, » reconnut Billy dans un demi-sourire, « la dernière fois que je t'ai vu tu avais six ans et j'avais encore mes jambes, » dit-il en s'adressant à la jeune fille. « Tu es devenue un beau brin de fille, Gamine. »
Il lui fit un petit clin d'œil qui arracha un large sourire à Maïka. Elle s'empressa de l'embrasser. Puis elle se redressa et se tourna vers son cousin :
« Jake, » elle le prit dans ses bras, « tu ne donnes plus beaucoup de nouvelles... »
« Toi non plus Microbe, » rigola-t-il.
« Ça serait peut-être bien que tu arrêtes de m'appeler comme ça... Tu sais, pour ma réputation, tout ça, » blagua-t-elle
Il lui ébouriffa les cheveux en répondant : « Quelle réputation ? Quand tu feras la même taille que moi, j'arrêterais de t'appeler comme ça, Microbe. »
Elle éclata de rire. Peut-être que, finalement, ça serait sympa d'habiter dans la réserve où elle avait passé tant de vacances étant petite.
Après avoir rentré quelques cartons qui ne leurs seraient pas d'une grande utilité dans les jours à venir, le père de la jeune fille ferma la maison et la famille remonta en voiture. Les déménageurs devaient arriver dans la semaine, mais en attendant ils habiteraient chez Billy.
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Let Me Out - The Call
Fanfiction"Et Paul et Maya ?" Demanda-t-elle. "Elle avait un frère, le meilleur ami de Paul, il s'est tué en voiture. Paul a pris soin de Maya surtout après qu'elle ait essayé de se foutre en l'air. Je crois qu'elle a toujours rêvé d'être avec lui et qu'il ép...