Lettres captives

Lettre 15

Et voici ! Comment réagit donc Aomine à la lettre de Kagami, après une trop longue absence ? Bonne lecture !
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Kagami,
    Je tremble, une fois de plus. C'était de l'appréhension en ouvrant ta lettre, puis du soulagement en la lisant. Et maintenant je ne sais plus. Je suis perdu. Mais je souris. Et je ne peux m'en empêcher. As-tu pleuré en écrivant ? ou est-ce moi qui ai laissé quelques gouttes tâcher ton écriture ? Je crois que c'est toi. Et en ce moment, c'est moi, enfin, pas entièrement ; je me retiens ; il le faut bien ici. Mais mon sourire, lui, est incontrôlable.
    Dois-je sauter de joie ? Dois-je hurler mon bonheur ? Je ne peux pas. Mais je te le dis. Je suis soulagé et heureux.
    Si l'on m'avait un jour dit que j'irais ne prison - déjà j'y aurais pas cru - et que j'y serais heureux, je crois que j'aurais tiré une tête mémorable... Merci !
    Et tu l'as dit toi-même : j'ai déjà fait la moitié du chemin. Six mois, c'est long. Mais avec toi, ce le sera moins. Ça me laisse le temps de m'entraîner pour te mettre la misère au basket. Tu verras. Parce que personne ne peut me battre. Tu dois te moquer, mais c'est vrai. Le seul qui puisse me battre, c'est moi. Et je ne vois pas comment cela pourrait changer.
    Tu sais, écrire des lettres, pour moi - pour toi aussi j'imagine -, c'est pas habituel. Alors parfois je sais pas vraiment quoi te dire parce que je ressens trop de chose en même temps, et que, pour retranscrire chaque seconde, j'aurais besoin de plusieurs pages. Je te dis le plus important, ce que j'écris sans y penser.
    Mes voisins de chambres essaient de voir ce que j'écris, parce que ça fait longtemps. Ils hurlent. Stridents. Désagréables. Un surveillant gueule. Alors ils se taisent, mais dans quelques secondes, ça reviendra. La prison c'est la perte de son intimité, la violation de sa solitude, la destruction de son équilibre. Les flics se rendent pas compte de ça. Alors j'aimerais leur apprendre, leur montrer les séquelles que ça aura sur moi, même si je suis pas sûr de récupérer mon poste après ce que j'ai fait.
    Un flic meurtrier ? Je sais pas. Mais c'est le seul métier qui me plaît vraiment - quoiqu'on ne cesse de me répéter que j'aurais dû être basketteur, soit le meilleur moyen de m'anéantir. J'aimais trop le basket. Ça m'est retombé dessus.
    J'ai eu peur. Mais maintenant ça va. Parce que tu es là.
Aomine
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Écrire à Kagami... Est-ce vraiment une bonne chose ? ou, au contraire, est-ce que cela ne l'anéantit pas un peu plus ? Kagami est sa réalité. Mais va-t-elle le rester ? Rendez-vous demain pour la suite ! Bye, Kagamine