Lettre 6

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Voilà voilà la sixième lettre ! J'espère qu'elle vous plaira ! Bonne lecture !
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Kagami,
Tu peux pas savoir à quel point j'ai attendu ta réponse. Je tremblais d'excitation en ouvrant la lettre... Les gars avec qui je partage ma cellule m'ont regardé bizarrement, certains commencent à me charrier ; je réponds rien. D'autres me draguent - à croire qu'ils sont vraiment affamés -, je les repousse calmement.
Y a moins de viols depuis qu'il y a eu une remise à l'ordre, maintenant c'est de la vieille séduction lourde. Dans les douches. Les viols c'est en dehors maintenant, mais je sens que ça va bientôt revenir dans les douches... juste une intuition. En attendant c'est dans les chambres, génial pour dormir ! Je crois que deux de mes colocataires aiment passer des nuits endiablées... Tu me diras qu'au moins, c'est pas du viol, mais ça reste dérangeant.
La dernière fois, je me lavais tranquillement en fixant le mur pour pas trop sentir les regards sur moi. Un mec a passé un bras autour de moi et a commencé à m'embrasser le cou et à me dire qu'il avait envie de moi. Il s'est retrouvé avec le nez en sang. Cassé contre la mosaïque anciennement blanche. Je me suis fait engueulé et on m'a empêché de faire les promenades et de jouer au basket pendant deux jours. On me touche pas.
Tout le monde me connaît maintenant. On m'appelle "celui qui parle pas", "le silencieux" ou "la pipelette" - mais pas trop devant moi. Ils connaissent pas tous mon nom, peu en fait, c'est à cause de l'appel trois fois par jour. Le matin à sept heure, à l'heure du déjeuner et avant le dîner.
J'ai ma place attitrée au self, personne s'y met en me lançant un regard moqueur, non, c'est fini. On me bouscule plus trop dans les couloirs. On fait attention à pas me froisser parce qu'on sait qu'il faut pas m'énerver. Mais maintenant que les petits dealeurs on fini de me chercher des noises, c'est plutôt les mecs un peu plus... avec un passé judiciaire bien rempli.
Y en a un qui me soûle particulièrement. Je crois qu'il m'aime bien... Pas moi. Il s'amuse à me titiller sans véritable but autre que de m'ennuyer. Quand il a appris - d'un de mes camarades de chambre - que j'étais ici parce que j'avais buté un mec, il s'est enjaillé. Il le crie à tout le monde. La pipelette a buté un gars.
Je dis rien. Parce que c'est vrai. Mais il fait qu'empêcher la plaie de se fermer. J'ai mal. Et je crois bien qu'il en a conscience. Ça l'amuse de me faire souffrir.
Il est assis presque en face de moi pendant tous les repas. Il me sourit. Et ses yeux fous me rappellent. Toujours. Tout le temps. Je deviens fou. J'ai honte. Je me hais.
J'ai envie de me flinguer. Comme ça plus de prison, plus de remords... Mais tu sais... l'instinct de survie... Je veux pas crever... et en même temps...
Des envies morbides à vingt-deux ans... C'est triste, non ?
Mais ce mec... Il trouve toujours un moyen de passer derrière moi, de geler ma nuque avec son souffle... Et il me dit que je suis un monstre. Il a compris. Il sait.
Je pense que tu comprends ce pourquoi j'ai lu ta lettre avec hâte, ce pourquoi je tremblais en l'ouvrant.
Aide-moi. Encore. T'es mon oxygène.
Aomine
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J'espère que vous avez aimé, rendez-vous demain pour la suite ! Bye, Kagamine

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