Chapitre 16

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Il était partit. Définitivement.
Alors que Morgane repensait à ses derniers instants avec Ghirahim, son coeur se déchira. Il lui semblait qu'on lui avait ôter une partie d'elle même.
Reprenant ses esprits, elle se décida à aller voir son père. Elle le trouva près d'un orgue à contempler les jardins depuis la fenêtre.
- Pourquoi as tu fait ça ? S'écria t-elle.
Ganondorf laissa passer un silence avant de lui répondre calmement.
- Il ne t'aimait pas, Morgane, il te manipulait.
- C'est faux !
Ganondorf se tourna vers sa fille.
- Tout ce qu'il voulait c'était m'atteindre pour se venger.
- Non ! Tu ne sais rien ! Cracha t-elle.
- Ne me parle pas sur ce ton. Dit-il en haussant la voix.
Morgane secoua la tête, les yeux brillants de larmes.
- Je ne suis plus une gamine. Tu n'as pas le droit de décider à ma place.
- Très bien. Tu as le choix. Fini t-il et Morgane fut surprise. Soit tu cours le rejoindre et tu vis comme une paria, soit tu reste avec moi et tu gouverne le monde a mes côtés.
Son père lui tendit une mains, un sourire narquois aux lèvres.
- Alors, qu'est-ce que tu décide ? Reprit-il.
La gerudo avait la tête qui lui tournait en cet instant précis. Son coeur disait non mais son cerveau disait oui. Puis elle repensa à sa mère dont elle ne connaissait pas le visage.
Elle secoua la tête et ses boucles rousses remuèrent sur ses épaules.
Elle vit le beau sourire de Ghirahim et ses yeux sombres qui s'illuminaient quand elle entrait dans une pièce. Elle en eut le cœur brisé. Son estomac se serra et d'instinct, elle porta une main à son ventre.
Elle redressa la tête et vit son père qui la dévisageait, une main toujours tendue.
Puis elle tourna les talons et partit d'un pas ferme en claquant la lourde porte de la pièce derrière elle.



- Ne me regarde pas comme ça ! Lâcha Veran. Je n'y suis pour rien.
Morgane était appuyé contre le chambranle d'une porte et lançait un regard sombre à la sorcière des ombres.
- Ghirahim a prit sa décision, et tu as prit la tienne.
- Je n'avait pas le choix. Murmura la jeune femme.
Veran se tourna vers elle, l'air sincèrement peinée.
Peut-être qu'elle l'aimait bien au fond.
- On a toujours le choix. Lui fit la sorcière.
Morgane la regarda un long moment. Ses longs doigts vert et crochus étaient couverts de sang.
- Et toi ? Demanda t-elle. Pourquoi tu es ici ?
- Parce que je n'ai plus rien, et je n'ai jamais rien eut. Je suis née mauvaise et je le suis restée toute ma vie. Alors je suis venue pour en finir.
Morgane leva un sourcil.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
Veran lui sourit.
- Il n'y a rien à t'expliquer.
- Tu sais très bien que père va gagner.
Veran ferma les yeux et hocha la tête.
- Je n'en doute pas, Morgane, je n'en doute pas. Mais toi ? Qu'est-ce que tu gagnera ?
Morgane hoqueta. Elle ne savait quoi répondre. Néanmoins elle fini par lui dire ce pourquoi elle restait.
- Des réponses....et un père.
Veran secoua la tête.
- Pauvre enfant, c'est bien de croire en ses rêves.
- Tu peux parler ! S'énerva la gerudo.
- Moi, je suis une sorcière noire mais toi tu n'es pas née pour faire le mal.
- Je suis la descendante de l'avatar, je suis née pour incarner le mal !
- Non. Tu as juste déviée de ton chemin. Mais si la vie d'assassin te convient, alors reste.
Les yeux de Morgane lançaient des éclairs.
- Pourquoi tu me dis tout ça ?
- Parce que Ghirahim m'aurait remercié. Dit-elle le regard perdu dans le vide.
Reprenant ses esprits elle tapa dans ses mains.
- Bon aller, allons manger ! S'exclama la sorcière. Je meurt de faims.
Morgane emboîta le pas de Veran bien qu'elle n'avait pas faim. Elle se sentait vide et incapable de faire quoi que ce soit. Déchirée entre sa loyauté et son amour.
Lorsqu'elles arrivèrent à la salle à manger elles étaient seules. Le couvert avait été mit pour deux et devant ces mets, Veran saliva.
Une des servantes lobotomisées s'approcha d'elles et fit une révérence.
- Maître Ganondorf vous informe qu'il ne viendra pas manger ce soir.
- Très bien. Fit Veran un agitant la main pour congédier la domestique tandis qu'elle s'asseyait.
En réalité elle se fichait pas mal de Ganondorf tant qu'elle mangeait.
Morgane s'assit à son tour avec une lenteur alarmante. Quelque chose clochait.
Elle se tourna vers Veran qui rongeait les os de son poulet.
- Où est Vaati ? Demanda Morgane.
À cet instant précis son coeur battait à la chamade.
Veran laissa retomber son poulet dans son assiette et le regarda flotter un moment dans le jus.
Quand elle se décida à regarder la jeune femme, l'expression sur son visage fit l'effet d'un coup de poing à Morgane.
- Il est partit régler quelque chose d'important. Fini par lâcher la sorcière.
Ça y est, le coeur de Morgane avait lâché et elle avait l'impression que la peur s'infiltrait dans ses veines et la paralysait toute entière.
Sa lèvre trembla.
- Quelque chose ?
Jamais encore elle n'avait ressentit ça.
- J'ignore ce que c'est. Renchérit Veran.
Une larme perla sur la joue de Morgane et en cet instant précis, elle se détesta de paraître aussi faible. Elle n'arriva qu'à sortir un sons étranglé.
- Veran ?
La jeune femme la suppliait du regard et la concerné souffla.
- Je ne peux rien faire, je suis désolée.
Morgane secoua la tête en s'accrochant à la table.
- Non...murmura t-elle. Non, non !!
Elle se leva d'un bon et, comme si sa vie en dépendait, elle disparut sur le champ.
Veran resta sans bouger pendant plusieurs minutes à contempler son assiette. Puis, comme elle avait perdue l'appétit, elle s'essuya le coin de la bouche avec sa serviette et se leva de table.



Morgane galopait dans les plaine d'Hyrule, la peur et l'adrénaline se mélangeant. Elle espérait les trouver avant que Vaati n'accomplisse sa mission. Cependant elle ne savait où aller, Ghirahim ne lui avait rien dit de sa destination.
Elle arrêta sa monture en chemin pour questionner un voyageur.
Il est fou, pensa t-elle. Il voyage seul et de nuit.
- Toi ! Cria la gerudo.
Le voyageur sursauta et leva la tête pour regarder la jeune femme.
Le bras et la main de Morgane était chargé d'éclairs violets qu'elle s'apprêtait à lancer sur l'homme à tout moment.
- Un homme avec une cape sombre et à la peau violette est passé. Où est-il partit ?
- Je ne sais pas. Répondit l'homme apeuré.
Morgane le menaça de ses éclair et il cria.
- Pitié, pitié ! Je ne sais pas de qui vous parlez.
- Vaati, 1,78 m entouré de sa chauve sourit. Sorcier noir, ancien minish !
L'homme tremblait mais il s'était redressé.
- J'ai vu un homme mais il a disparut d'un seul coup. Il s'est volatilisé sans que je n'ai pu l'identifier.
Morgane baissa sa main et les éclairs disparurent. Au loin un orage se préparait et des gouttes de pluies commencèrent à tomber.
Elle donna un coup dans les flancs de sa monture pour la faire avancer. Vaati avait donc eut recours à la téléportation. Mais elle, elle possédait un objet qui appartenait à Ghirahim.
Elle décrocha la boucle d'oreille en forme de diamant que Ghirahim lui avait donné pour qu'elle ne l'oublie pas, et alors que son cheval galopait toujours, elle referma la pierre dans sa main avant de murmurer quelque chose.
- Conduit moi à lui. Dit-elle.
La gerudo ouvrit la main et la boucle s'éleva seule dans les aires. Elle tourbillonna sur elle même puis partit à droite de Morgane.
La jeune femme freina et changea de direction, se remettant à galoper pour ne pas perdre de vu l'objet.
Lorsque celui-entra dans une forêt, Morgane sauta presque de cheval et se mit à courir comme jamais auparavant. À présent, il pleuvait des cordes et ses jambes la faisaient souffrir, les obstacles lui mettant du fil à retordre.
Finalement, elle vit la boucle d'oreille s'arrêter et tournoyer, de nouveau, sur elle même, avant de retomber au sol.
Tout d'abord, la gerudo ne vit rien. Puis elle regarda à terre et l'horreur de la situation lui explosa au visage. Elle se jeta à côté du corps, s'écorchant les genoux au passage, en hurlant.
- Ghirahim !!
Elle le retourna et le prit dans ses bras, espérant que la vie ne l'avait pas quitté.
Mais si elle en doutait, lorsqu'elle vit sa plaie béante et tous le sang qui s'en échappait, ses espoirs moururent.
Le tonnerre se mit a gronder alors que la jeune femme hurlait sa douleur.
- Non ! Non ! S'il te plaît, ne m'abandonne pas. Tu ne peux pas mourrir.
Elle lui caressa la joue et s'étrangla dans un sanglot. Il était couvert de terre et de sang, ses yeux vitreux et sans vie regardaient le ciel.
Le tonnerre retentit à nouveau et on ne distinguait plus la pluie et les larmes de la gerudo qui hurlait toujours.
L'averse lavait le sang et la terre sur le corps de Morgane. Elle lui ferma les yeux et le berça tendrement en priant pour qu'il trouve le repos de l'autre côté. Elle ne cessait de se répéter qu'elle était dans un cauchemar et qu'elle allait se réveiller. Elle n'arrivait pas à croire à la situation et, lorsqu'elle l'eut acceptée, elle releva la tête, tremblante de colère et de haine contre Vaati, mais surtout contre son père.
Elle se dégagea du corps de Ghirahim et creusa, de ses ongles, la terre près d'un arbre.
Il lui fallut un moment avant de faire un trou assez profond pour y déposer l'esprit et un autre pour le recouvrir.
Elle tassa la terre et ramassa la boucle d'oreille avant de graver une date et un nom sur le tronc d'arbre à l'aide de la pointe tranchante de la pierre.
- Je te promet que ces pourritures payeront. Lui dit-elle.
Morgane était à présent animée par la haine. Comment cela était-il arrivé ? Comment avaient-ils put être aussi peut vigilant ? Comment Vaati avait réussi à le tuer ? Mais surtout, comment avaient-ils put leur faire ça ?
Dans un dernier élan d'amour, elle embrassa la gravure sur l'arbre en murmurant des adieux au démon. Puis elle partit rejoindre sa monture ne cessant de penser à ce que sa vie serait à présent.
Car il était partit. Définitivement.

La légende des descendants 3 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant