Chapitre 4

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Morgane regardait son reflet dans le miroir. Elle essayait de paraître fière et sûre d'elle mais la sombre aura qui émanait d'elle habituellement avait disparue depuis quelques temps, ce qui l'inquiétait un peu. Ghirahim aussi avait changé. Il faisait passer les désirs de la jeune femme avant les siens.
Un vrai petit couple, se dit Morgane. Elle qui s'était jurée de ne jamais ressembler à ces gens qui n'avaient d'yeux que pour leur moitié et de rester toujours impitoyable, elle se faisait défaut.
Et si elle n'était plus à la hauteur ? Elle ne pourrait plus aider son père et il ne serait pas fiers d'elle à la fin comme elle l'espérait. Un frisson lui parcourut l'échine pendant que ses pensées vagabondaient à la journée d'hier. Elle l'avait passé avec l'esprit et lui avait raconter son enfance. Où elle avait grandit, comment elle avait trahit sa tente et rejoint son père. Mais surtout elle lui avait exprimé ses sentiments face à sa vie, chose qu'elle n'avait jamais fait auparavant. Ghirahim l'écoutait attentivement tout en contractant les muscle lors de passages qui lui déplaisaient. Mais il ne partait pas au car de tour comme avant.
La jeune femme mourait d'envie de connaître le passé du monarque démoniaque, mais il n'était pas prêt à en parler et elle respectait son choix. Elle attendrait. Mais jusqu'à quand ?
Ghirahim avait toujours son idée de vengeance derrière la tête mais il aimait à présent trop Morgane pour la faire souffrir. Ou pour la mettre en colère, ce n'était qu'une question de point de vue. Alors il s'isolait parfois pendant des heures pour réfléchir et les habitants du château commençaient à se demander ce qu'il se passait. Sauf Veran qui était au courant de tout, bien sûr.
Cela dit, Morgane s'inquiétait beaucoup. Elle savait que s'ils se faisaient prendre, Ganondorf ne manquerait pas une occasion de faire chasser le démon, malgré que Morgane soit assez grande pour décider de ses relations. La rivalité qui unissait le maître et le serviteur, bien qu'elle soit bien cachée, était trop présente et ils ne pouvaient pas se le permettre.
De son côté, Vaati faisait tout pour énerver Ghirahim. Il commençait franchement à agacer Morgane à force de la draguer.
Lorsque Ganondorf avait fait une remarque à sa fille sur sa soudaine petite prise de poids et qu'elle lui avait répondu qu'elle était sur les nerfs en ce moment, le sorcier n'avait pas manqué d'ajouter que ça ne faisait qu'augmenter son charme. Ce à quoi elle lui avait fait un sourire provocateur auquel il s'était amusé de la situation. Heureusement, elle avait été appelée ailleurs. Morgane sentait que Ghirahim se retenait pour ne pas lui cogner la tête contre le mur jusqu'à l'évanouissement. Elle se demandait jusqu'à quand ces deux là se connaissaient et pourquoi ils se détestaient autant.
- Il m'a volé une de mes conquêtes. Avait répondu l'esprit.
Mais Morgane soupçonnait que c'était bien plus que ça.
En ce qui concernait Yuga, ils n'en avaient pas réentendu parlé depuis l'attaque de Lorule et ils supposaient qu'il était mort. Bon débarras ! Il ne plaisait guère à Morgane, elle ne le sentait pas.
Son père avait alors décidé qu'ils ne feraient plus rien pour ralentir les élus et qu'à présent ils devaient attendre qu'ils se présente à eux comme sur un plateau d'argent. Les pauvres...ils ne savaient pas ce qui les attendaient. Morgane n'avait aucune idée de ce que comptait faire son père, elle se contentait d'exécuter les ordres. Mais plus les jours passaient et plus elle en avait marre d'être dans l'ignorance. Son père lui avait dit qu'il s'entretiendrait avec elle pour tout lui expliquer, mais elle attendait encore.
Elle pensait à sa mère qu'elle n'avait pas connue et elle se demandait comment elle agirait en ce genre de situation. Est-ce qu'elle serait fière d'elle ? Elle haïssait de plus en plus sa tante qui l'avait tenue à l'écart de son père pendant tant d'années et pourtant elle ne pouvait pas la détester complètement. C'était elle qui l'avait élevé après tout. Elle avait endossé le rôle de sa mère. Penser ainsi donnait à Morgane l'envie de se gifler. Non, elle n'était pas un bon samaritain mais quelqu'un de cruelle et sans pitié. Pourtant lorsqu'elle regardait son reflet elle sentait qu'elle avait changée, qu'elle était en train de changer. Elle n'aurait su dire comment, sûrement l'amour, mais elle était plus épanouit et heureuse. Elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Celle qu'elle était était en train de disparaître ce qui lui donna un haut le coeur. Tout à coup la tête lui tourna et elle se précipita dans la salle de bain pour vomir ses tripes. Elle détestait se sentir impuissante. Des larmes lui brouillèrent la vue mais elle s'interdit de pleurer. Elle n'allait pas être faible. Elle était forte !
Alors qu'elle se relevait elle se demandait si ce n'était pas mieux si elle s'enfuyait avec Ghirahim pour tout recommencer à zéro. Mais dans ce cas là ses espoirs de voir son père fier d'elle seraient détruits. D'un autre côté, elle pourrait fonder une famille avec l'homme qu'elle aimait.
Au milieu du cahot qu'aura causé ton père, Morgane ? Lui demanda sa conscience.
Elle secoua la tête : pourquoi était-ce si dur de choisir un camp ?
Elle laissa tout de même rouler une larme sur sa joue tout en pensant que si elle n'avait pas rencontré Ghirahim, rien de cela ne serait arrivé.
Elle sentit une vibration dans son dos et immédiatement elle reprit son air froid et cruel. Ghirahim l'encerclaient de ses bras puissant et l'attira contre son torse. Elle laissa aller sa tête contre l'épaule du démon pendant qu'il lui embrassait l'épaule et qu'il posait ses mains aux long doigts sur son ventre pour venir le caresser.
- Je ne t'attendais plus. Dit-elle.
- J'ai eut un petit contre temps mais maintenant je suis là.
Elle se retourna vers lui et passa ses bras autour de son cou.
- Alors ne perdons pas de temps.
Elle se pencha pour l'embrasser et il lui rendit son baisé avec fougue.
- J'avais plutôt autre chose en tête en faite. Finit-il par dire.
Morgane le regarda, surprise. Le visage du monarque traduisait un trop grand sérieux qu'elle ne lui voyait que rarement.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle.
Il se pencha vers elle et effleura de son nez celui de la jeune femme.
- Je suis prêt.
Morgane leva un sourcil. Elle détestait lorsqu'il tournait autour du pot.
- Prêt pour quoi ?
- Tu m'as raconté ton enfance, je suis prêt à te raconter la mienne.

La légende des descendants 3 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant