Ennora
Le brouillard était si épais autour de moi que j'avais la certitude que je pourrais le toucher de mes mains. Si j'avais pu bouger. Si j'avais pu soulever le bras, j'aurais tenté d'écarter la brume qui m'empêchait de respirer, la ouate qui me couvrait le nez et la bouche. Mais si j'avais pleinement conscience de chaque partie de mon corps, aucune ne me répondait. Je percevais jusqu'à la caresse de l'air sur ma peau ou l'odeur de feu de bois autour de moi. Mais même mes paupières refusaient de s'ouvrir et mon ouïe ne m'apportait que le son des battements frénétiques de mon coeur. Seul le silence et la nuit m'accompagnaient. La peur me tordait les tripes et la panique m'empêchait de respirer encore plus. Lorsque mon palpitant accéléra encore la cadence, pulsant dans ma tête, une pensée me traversa l'esprit. « Il va lâcher. Mon coeur va lâcher. » Et puis, soudainement, quelque chose changea. Une lumière s'alluma dans la brume. D'abord ce ne fut qu'une lueur faible et tremblante, puis elle prit de l'importance, chassant l'ombre de mon esprit, s'imposant face au brouillard qui m'étouffais. L'effroyable solitude qui m'étreignait la poitrine un instant plus tôt s'envola, le vide abyssal de mon coeur fut comblé. Et ce n'est qu'à ce moment précis que je me rendis compte qu'il m'avait manqué quelque chose. Seulement lorsque je réalisais que quelque chose avait changé, que j'avais trouvé ce que je cherchais, ce qui me manquait, que je compris que cela m'avait manqué. La brume autour de moi se fit plus claire; je voyais à nouveau, bien que mes yeux refusaient toujours de m'obéir, à l'instar du reste de mon corps, l'air commença à entrer à nouveau dans mes poumons. Et puis, quand l'épais brouillard ne fut plus qu'une fine brume autour de moi, la peur qui m'habitait commença à refluer. Mes sentiments changèrent sans que j'en comprenne la raison mais j'en fus reconnaissante en sentant la paix m'envahir. Mon coeur ne battit bientôt plus dans mes tempes et je sentis ce que la panique m'avait empêché de percevoir jusque-là. Les caresses sur ma main, le souffle léger dans mes cheveux, le baiser sur ma tempe. Et puis j'entendis. On me murmurait des paroles douces. On me dit que tout irait bien. Il me dit qu'il était là, avec moi. Il me murmura que ça allait passer. Que tout allait s'arranger.
Issam.
Je ne sais comment je le sus, mais l'évidence s'imposât à moi.
Le seul problème était qu'il n'avait pas prononcé un mot. Tout ce que j'avais entendu s'était passé dans ma tête. Et le pire était que cela me parut le plus normal du monde. Au lieu de m'effrayer ou de me rendre hystérique comme toute personne normalement constituée, cela me parut naturel. Comme une ancienne habitude que je retrouverai après des années, lorsque tout ce que je connaissais changeait, rassurant et déroutant de ne pas s'en souvenir vraiment. Et le plus étrange fus que j'aurais voulu hurler qu'il me lâche, crier qu'il ne m'approche plus. Mais rien que cette pensée me fus insupportable.
« Je ne vais nulle part. »
Un murmure à peine audible et qui, pourtant, m'apparut aussi nette que s'il avait été crié à mon oreille. Le sens de ses mots me fit me détendre un peu plus. Je ne savais pas pourquoi sa présence était si importante pour moi, si rassurante, mais j'avais la certitude que je ne voulais plus jamais être seule. Pas ici. Non pas que je n'aime pas le paysage, hein, mais disons qu'entre les arbres, les gens et...
Attends une minute. Est-ce qu'il a...
« Oui. »
Je l'entendis rire. Et croyez-moi, quand quelqu'un rit dans votre tête, c'est plus ou moins bizarre.
Et merde. Comment... ?
« C'est... compliqué. »
Non, sans blague ?!
Il rit encore. Et puis devançant mes questions, il me chuchota de dormir et qu'il me raconterait tout plus tard avant d'embrasser ma tempe. La panique me gagna à nouveau quand je pensai qu'il allait partir, mais à nouveau la voix d'Issam, douce et rassurante, retenti dans ma tête.
« Nulle part ailleurs qu'auprès de toi, mon coeur. »
Et sur ces paroles, que, allez savoir pourquoi, je crus, je m'endormi.
~
Hey,
J'espère que vous allez bien. Bonne année 2018.
Je sais j'ai du retard. Encore.
Je suis désolée. J'ai une tonne de choses à faire en ce moment et tout va bcp trop vite dans ma vie ces temps-ci. Mais je vais essayer de m'y remettre quand même entre deux révisions et la paperasse.
Sinon à propos du chapitre:
Je sais ça fait loin, mais comment l'avez-vous trouvé ?
Et par rapport à l'intrigue générale, avez-vous des conseils, remarques ou réclamations?Encore désolée pour mon impardonnable retard... 😘
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L'ultime feuille
FantasiEnnora est une jeune fille solitaire et passionnée. Elle danse pour oublier que sa vie n'est pas celle qu'elle aimerait. Elle se cache derrière des heures d'entrainement pour ne pas avoir à affronter la vie. Mais lorsqu'elle se réveille en plein mil...