Chapitre 8

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Himeko


Je ne comprends toujours pas pourquoi Itona agit de cette manière avec moi. J'ai bien essayé de faire cracher le morceau à Maehara, mais il reste muet comme une tombe. Honnêtement, utiliser des méthodes plus radicales pour le faire parler me semble être une bonne idée. Peut être pas pour lui ceci dit. Mais bon, je ne me risque à rien avec lui, Rio peut être terriblement flippante quand elle veut.


- S'il te plaît...

- J'ai dit non.

- Pourquoi ?

- C'est à lui de t'en parler.


Je grommelle comme seule réponse, et Rio se moque de moi. Rira bien qui rira la dernière... Je ne tiens pas compte du reste de ses remarques sarcastiques et nous marchons d'un pas vif vers la forêt. Le trajet se fait dans un silence pesant. Une fois arrivés, nous ne pipons mot jusqu'à la pause méridienne, inquiétant notre professeur et le reste de nos amis.


******


Cette journée épuisante se termine enfin, et je me retrouve obligée de rentrer avec Itona. J'ai beau le harceler lui aussi, il ne me dit rien. Ça commence sérieusement à m'énerver. S'il a quelque chose à me dire, qu'il le dise, point barre. J'en ai marre de me faire mener en bateau.


- Pourquoi tu ne veux pas me dire ce qu'il se passe ?

- C'est... c'est trop tôt.

- Trop tôt pour quoi ? Pour me dire que finalement tu me déteste et que tu ne veux plus avoir affaire à moi ? Que tu as joué la comédie tout ce temps dans le seul but d'une mission quelconque visant la classe ? Ou me visant directement, qui sait ! Tu crois quoi ? Que je suis une espionne de je ne sais quelle organisation ? Que je suis la pour te supprimer ou te ramener en laboratoire ? Ou pire, que je suis à la solde du type qui a voulu nous tuer ? Que je ne fais que t'amadouer pour assouvir un quelconque ordre ? Ou peut être est ce toi qui fais ça depuis le début ! Mais qu'est ce que t'as à la fin ?!


Je reprends difficilement mon souffle après avoir enfin laissé sortir tout ce que j'avais sur le coeur. En colère, j'attends sa réaction. Il est choqué, blessé même, mais je remarque quelque chose d'autre dans ses yeux. Quelque chose qui ressemble à de la culpabilité. Son regard tente de me dire quelque chose, et c'est alors que je comprends qu'il y a une grande partie de vrai dans ma déclaration. J'ai l'impression qu'on me plante un poignard dans le cœur tellement la douleur que je ressens est violente, soudaine et intense.


- Alors c'est comme ça...


Je le plante là et me mets à marcher le plus vite possible vers ma maison. Je ferme la porte à clef, il se débrouillera pour rentrer. De toute façon il me semble qu'il peut passer par la fenêtre. Je suis trop énervée et déçue pour m'en soucier. Des larmes menacent de sortir, et je fais de mon mieux pour les retenir.


Mon sac se retrouve balancé à l'autre bout du salon, bien vite suivi par ma veste et mes chaussures. Sans plus de réflexion, je cours vers la salle où repose mon antidépresseur. Les touches m'appellent, et je ne perds pas plus de temps. Les premières notes du piano résonnent comme un cri déchirant dans le silence.

La nouvelle ( Itona X Oc ) [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant