Le secret d'Henri - Fanfiction

Chapitre 8 - Scène 2

Pdv Jay, dans sa loge

Le concert est dans une heure, et je sais que Lyla et Jasmine y seront. Ça fait sept jours qu'elle refuse de m'adresser la parole et qu'elle m'ignore. Sept jours que mon cœur brûle de la prendre dans mes bras à nouveau, de lui appartenir. J'ai bien essayé de l'appeler un million de fois, sans succès. Elle refuse définitivement de me laisser lui donner des explications.
Ma maquilleuse applique une couche de fond de teint sur mon visage et s'en va, me laissant seul avec mon père. Son regard est triste, divaguant. Ça fait quelques temps maintenant que je l'ai mis au courant, et il a eu l'air déçu que j'ai été aussi imprudent avec mon secret, mais surtout déçu que j'ai laissé la peur diriger ma vie.

Antoine : J'en déduis à ton expression que Lyla ne s'est toujours pas manifestée ?

Je soupire. J'ai l'habitude de me confier à mon père, mais en parler est encore plus douloureux. Ça rend la chose bien plus réelle. J'évite quelque peu la question.

Henri : Je suis mort de peur à l'idée de la voir papa. Et si je n'arrivais pas à chanter ? Si j'étais trop effrayé à l'idée qu'elle m'entende en tant qu'Henri, officiellement ?

Antoine : C'est un événement publique. Tu sais ce que tu dois faire. Tu restes professionnel et... Profites que Lyla soit en face de toi pour lui dire la vérité.

Henri : Devant tout le public ?

J'écarquille les yeux. Mon père doit certainement devenir fou.

Antoine : Précisément. Je ne te dis pas de dévoiler ton secret, seulement... Te donner à tes fans et à Lyla ce qu'ils méritent. La vérité à propos de Mélanie.

C'est vrai que maintenant que Lyla est au courant, Mélanie n'a plus aucun moyen de pression sur moi. Jay n'est plus obligé de s'afficher avec elle de quelque manière que ce soit. Je crois que je commence à comprendre ce que mon père attend de moi, et je crois pouvoir affirmer que c'est une idée plutôt bonne.

Pdv lyla, dans sa chambre

Ça fait sept jours qu'Henri et moi n'avons pas échangé une phrase, et contrairement à ce que je pensais, la tristesse et la colère ne se sont pas atténués. Ma gorge est toujours aussi nouée alors que je suis recroquevillée dans mon lit, seule, comme une malheureuse. Mes yeux sont noirs, mon rouge à lèvre bave... Je fais vraiment peine à voir. Je devais accompagner Jasmine au concert de Jay aujourd'hui. Enfin, au concert d'Henri. Henri qui n'est plus mon petit copain. Henri qui m'a menti. Henri qui fait des concerts autres que de violoncelle. J'ai tout de même pu échapper à cette corvée en promettant à mon amie de suivre le direct à la télévision. Elle a été déboussolée d'apprendre que je ne l'accompagnerais pas, et pense que c'est ma rupture avec Henri qui m'empêche de sortir de chez moi. En un sens elle n'a pas tord, mais la vérité est tellement plus compliquée... Me retrouver face à lui en chaire et en os me paraît inconcevable. Je n'en ai ni l'envie ni la force, et mon pauvre cœur palpite rien qu'à y penser. Ma gorge se noue rien qu'à l'imaginer. Je suis comme une droguée en manque. Je le déteste tout juste un peu moins que je ne l'aime. Clément devrait arriver d'une seconde à l'autre. Il sait comme j'ai la phobie de me retrouver seule ces derniers temps, alors il s'est proposé de me tenir compagnie et de dormir à la maison. La sonnette retentit assez vite et quelques secondes plus tard, quelqu'un frappe à la porte de ma chambre, signe qu'Alex a été ouvrir.

Lyla : Entre!

Je me démaquille en vitesse alors que clément passe le pas de ma chambre.

Clément : Oulà, y'a eu la quatrième guerre mondiale ici ou quoi? C'est presque mieux rangé dans la chambre de ton frère...

En effet, entre le vieux pyjama que j'ai laissé au sol et tous les mouchoirs usés par mes larmes sur ma commode, il ne reste plus grand chose de présentable.