Le règne de Jedusor

Chapitre 4 - Hermione Granger v2

-Ne t'en fais pas Hermione, je suis sur qu'ils vont bien.

La jeune fille haussa les épaules. Cela faisait cinq ans qu'elle était partie avec Hagrid, et tout autant de temps sans nouvelles de ses parents. Elle avait dus ruser afin de se procurer sa baguette. Heureusement que Monsieur Ollivander n'était pas un mauvais gars. Hermione lui en était affreusement reconnaissante. Elle avait une dette envers lui, dette qu'elle ne pourra malheureusement jamais payer. Le vendeur de baguettes, à peine quelques heures après lui avoir donné la sienne, s'était fait emmené par des mangemorts. Depuis, personne ne savait ce qu'il était devenu. Certains disaient qu'il était mort, d'autres qu'il travaillait désormais pour Lord Voldemort afin de lui fabriquer la baguette la plus puissante du monde. Mais en réalité, personne ne savait ce qu'il en était réellement.

Hagrid et elle étaient derrière un restaurant. Le jour commençait à se lever, et le personnel n'allait pas tarder à arriver. Ils avaient très peu de temps devant eux. Bien sur, Hermione pourrait utiliser le sort d'oubliette, mais elle ne le maîtrisait pas encore totalement. Alors, elle préférait jouer la sécurité que de risquer de blesser quelqu'un. De plus, moins elle utilisait la magie, moins elle était susceptible de se faire repérer. La Trace n'étant pas encore levée, et Hagrid ayant interdiction d'utiliser la magie, ils devaient être d'une grande prudence.

La jeune fille sortie sa baguette, prête à lancer un sort sur la porte face à elle, mais, au dernier moment, elle se ravisa. Se mordant la lèvre inferieur, Miss Granger rangea sa baguette à l'intérieur de sa veste et en sorti une épingle à cheveux. Nostalgique, elle regarda un instant la fine barre noire qu'elle avait entre les mains. Elle se rappelait alors avec douleur ce jour, cinq ans auparavant, où Hagrid était venu la chercher.

-Hermi ?

Tirée de ses pensées par la voix du demi-géant, la jeune femme lui adressa un léger sourire puis entreprit de crocheter la serrure du restaurant. Elle avait fait ça tellement de fois qu'elle était devenue une experte et, si nombres d'épingles avaient rendues l'âme durant ces dernières années, désormais il était rare qu'une d'entre elle ne se brise lorsqu'Hermione les utilisait ainsi.

Comme à chaque fois, la sorcière se faufila dans les cuisines et dévalisa les produits présents, à commencer par ceux qui se conservaient le plus longtemps. Dans un petit sac de perle dont l'intérieur était agrandit grâce à un sort, elle y déposa sacs de plats congelés, préparations à consommer dans l'immédiat, bouteilles d'eaux et autres mets. Elle trouva également une plaquette de chocolat qu'elle glissa dans la poche intérieur de sa veste.

-Qu'est ce que vous faîtes là ?

Hermione sursauta tandis qu'un homme bien plus costaud qu'elle lui tordit le poignet. La jeune fille hurla de douleur et de surprise et pointa sa baguette sur le cuisinier.

-I...Impero. Lâche-moi.

L'homme, le regard vitreux, desserra sa prise.

-Va...Va vérifier la caisse.

Le cuisinier lui tourna le dos sans broncher et commença à vider la caisse doucement, comptant les billets un par un. Une larme coula sur la joue d'Hermione qu'elle s'empressa de faire disparaître d'un geste rageur. Elle utilisait bien trop ce sort qu'elle maîtrisait désormais à la perfection. La jeune fille recula doucement vers la sortie, son sac collé contre sa poitrine. Au moment de sortir, elle se tourna vers l'homme qu'elle distinguait à moitié et pointa sa baguette vers lui. Sans prononcer un mot, elle lui lança le sort d'oubliette. L'homme, dont l'effet de l'imperium se dissipait, stoppa net sa tâche et se gratta l'arrière du crâne, se demandant comment il était arrivé jusque là.

-On fonce.

La jeune femme monta derrière Hagrid, réajusta ses vêtements et s'agrippa au demi-géant. La moto s'envola alors dans le ciel. Ils volèrent ainsi toute la matinée jusqu'à arriver au-dessus d'une chaîne montagneuse. Hermione fit alors signe au conducteur de descendre. Ils atterrirent sur un plateau enneigé, assez éloignés des stations de ski. Hermione descendit de la moto et entreprit de fouiller dans son sac en perles.

-Hermione....

Tout en l'ignorant, la jeune femme s'activa à sortir la tente et le nécessaire de camping.

-Hermione.

Insista le barbu d'une voix un peu plus forte.

-Quoi Hagrid?

-Regarde...

La jeune femme leva la tête. Son regard croisa celui d'une petite créature aux oreilles pointus. Il avait de longues oreilles et portait une sorte de chiffon délavé en guise de vêtement. La créature s'avança vers eux tandis qu'Hermione eut un mouvement de recul.

-Ho non, n'ayez pas peur de Dobby. Dobby ne vous veut aucun mal. Dobby veut vous aider.

-Nous aider? Mais, d'où viens-tu? Demanda Hermione méfiante.

-Il doit appartenir à une famille de grands sorciers Hermione, fais attention à ce que tu lui dis, lui murmura Hagrid.

-Dobby ne peut pas le dire. Si son maître apprend que Dobby vous parle...

-Il vous fait du mal?

-Le maître peut se montrer cruel avec Dobby. Ho..Dobby n'aurait jamais dus dire ça. L'elfe attrapa une branche qui était au sol et commença à se frapper avec. Méchant Dobby, méchant. Méchant. Méchant.

-Non stop Dobby arrêtez, arrêtez!

Hermione réussit à lui retirer la branche des mains et observa la créature, songeuse. Elle se demanda ce qu'elle pourrait bien faire de cet elfe. Il semblait inoffensif, mais elle avait appris à ne pas se fier aux apparences.

-Que doit-on faire de lui Hagrid? On le tue?

Elle se tourna vers son compagnon de route, attendant que ce dernier prenne une décision. Décision qui pourrait influencer le futur de façon considérable.