J'entre dans la petite salle carrée et prend immédiatement place sur le feuteuil noir en face de la porte à travers laquelle je vois Joanie se diriger vers moi. Elle voit mon visage puis se fige : << que t'est-il arrivé?>> ET là, j'ai fondu en larme, j'étais épuisée et complétement vidée de toutes sensations. Elle me murmure que tout va s'arranger et qu'elle est là pour moi et je parviens à me calmer. Je commence mon récit en précisant chaques moindres détails, j'illustre tout cela avec des gestes et des expressions de visage et arrivée à la fin de mon monologue, elle me regarde et me dit :<< Alice, je suis là pour toi, mais tu dois vraiment me dire la vérité...>> Mes yeux se sont exorbités et des larmes ont commencées à couler. J'avais mal réfléchis, qui me croirait? Qui croirait cette pauvre ado sans amis qui n'a personne à qui raconter ses problèmes? Pas Joanie il faut croire. Silencieusement, je me suis levée de mon fauteuil et j'ai tourné les talons vers la porte pour sortir de cet endroit. Je marchais d'un pas lent et lourd vers la grande porte de sortie, déterminée. Je n'avais plus rien à faire sur cette terre. J'étais un poid pour ma mère, je ne comptait aucunement pour mon père et même ma psychologue refusait d'entendre ma vérité. Joanie sort du cabinet et m'appelle, moi je commence à accélérer le pas et elle n'insiste pas plus. Je constate que les psychologues scolaires sont plutôt incompétents. Je rentre chez moi, la maison est vide. Je monte au premier étage puis au grenier, et soulève le vélux. J'escalade le mur et me retrouve assise sur le toit, il est 16h30. Je regarde la vue, il n'y a rien d'extraordinaire à voir finalement. Je m'avance vers le bord du toit, je suis à environ six mètre et demi du sol, est-ce suffisant? Je fais encore quelques pas. Depuis là, je vois les deux rues d'en face, j'y apperçois un garçcon qui marche vers une maison. Je me souviens de lui, il m'a frappé une fois. Je vois aussi la maison d'une ancienne amie qui m'a lâchée lorsque des gens ont commencé à s'en prendre à moi, je ne lui en veut pas, c'est normal. J'arrive à distingué le vieux parc dans lequel je passais toutes mes après-midi d'été quand j'étais plus petite, un jour une fille m'a poussée de la balançoire en me disant que ça serait mieux si j'étais morte. C'est méchant les enfants, les adolescents aussi, et les adultes c'est pire. Je ne veux pas leur donner raison, je suis plus forte que ça. Je ne vais pas sauter, je vais me battre, encore.
Je remonte un peu vers la pointe du toit mais reste assise là, la vue est moins laide qu'en bas. Il faut quand même que je trouve une solution à mes rêves étranges. Je vais arrêter de dormir, tout simplement... Soit réaliste Alice, c'est physiquement impossible! Je dois me rendre à l'évidence, il faut que je réessaye, c'est la seule solution, il ne faut juste pas que je panique. Il faut que je sorte tranquillement de ma chambre et que je fasse face à cet inconnu, peut-être ne me fera-t-il rien, peut-être essayera-t-il de me tuer? Ce n'est qu'un rêve après tout, n'est-ce pas? Si la nuit est le seul moment de la journée pendant lequel je peux être libre, c'est un risque à prendre. Autant essayer de s'amuser.
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Rêve lucide
FantasyJe m'appelle Alice. Je suis seule, très seule, mais j'ai trouvé un moyen de survivre face à toute cette haine que les gens me jettent à la figure. J'arrive à m'enfuir, la nuit, pendant que le monde s'assoupit. J'arrive à m'enfuir à travers mon somme...