- Élodie!
Je m'arrête. Me retourne. Oh non... mais pourquoi elle? On ne peut plus sécher tranquillement?
- Que se passe-t-il Jo'?
Jo', c'est Joséphine. Elle déteste son prénom, et honnêtement, je la comprends. Sinon, Joséphine est petite, cheveux noir aux mèches violettes, une vraie boule d'énergie. Avant, on était meilleure amie, on se disait tout, on parlait jusqu'à très tard quand l'une venait dormir chez l'autre. Des trucs de gamin quoi. Mais j'ai grandi. Et elle non. C'est toujours une gamine, à rigoler pour un rien, fait des grands gestes dans la cour, s'exclamer haut et fort quand elle a fait tomber quelque chose en classe. Si elle s'est fait des mèches violettes, ce n'est pas pour faire gothique. Non, c'est parce que le violet, c'est joli. Elle est très encombrante. Mais il y a un autre problème avec tout ça. Elle n'a pas compris qu'elle et moi, nous ne sommes plus amies. C'est fini!
- Je t'ai vue sortir, alors je t'ai suivie, dit-elle en pouffant. C'est l'aventure, je sens qu'on va bien s'amuser.
- Joséphine. Pourquoi m'a tu suivie?
Son sourire disparaît d'un coup. Elle sait très bien que quand on l'appelle par son prénom, c'est du sérieux. Elle baisse la tête.
- J-Je voulais t'inviter à dormir chez moi, on pourrait parler de la nouvelle coupe de Justin Bieber et...
- Non.
- D'accord... bon bah... je retourne en cours alors.
Elle s'en va la tête basse. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir un soupçon de remords. Elle n'a quasiment aucune amie, pas de petit copain et vit encore dans un monde de barbie. J'aurais dû refuser sa demande avec plus de douceur. Mais hors de question que je l'accepte. Je continue ma route vers "Alex". En arrivant devant, j'entre. Alex me fixe avec de gros yeux mais ne dit rien. Il n'a rien à dire de toute façon, je fais ce que je veux. Je m'installe à ma table habituelle et attend mon serveur préféré. Sauf que ce n'est pas lui qui vient prendre ma commande. C'est David, un serveur banal.
- Tu prends quoi?
- Un cappuccino.
Il s'en va pour préparer ma commande. Je regarde se que fait Alex pour me négliger ainsi. Je n'avais pas vu le client avec lui. Ils sont en grande discussion et apparemment, en désaccord. Je tends l'oreille pour attraper des bribes de leur conversation.
- Inadmissible....... intolérable........ trois jours, dit une voix d'homme.
- Impossible........ aide....... prêt, répond Alex.
- Tiens, ton cappuccino, me dit David en le tendant ma commande.
- Merci David.
L'homme se rapproche de la porte d'entrée. J'entends mieux ses paroles.
- Débrouillez vous monsieur Dideno, je ne peux rien pour vous.
- C'est ça, s'emporte Alex. Vous ne pouvez rien pour moi, je vous crois sur parole, lance-t-il d'un ton qui dit tout le contraire. Et bien sachez que je réussirai, rien que pour vous voir enrager.
L'homme lui lance un regard plein de mépris et claque la porte. Une fois parti, le visage d'Alex se défait.
- Trois jours... je n'y arriverai jamais!
- T'inquiète mec, ça va le faire, lui dit un serveur en lui tapant sur l'épaule.
- Oui, ce n'est pas du tout comme si nos fours ne marchaient plus et qu'on avait pas assez d'argent pour les réparer, dit Alex d'un ton faussement enjoué.
Merde alors. Il est dans une merde internationale. Je me rappelle bien quand ma mère n'était pas encore devenue ce qu'elle est actuellement. Mon père était déjà parti on ne sait où et ma mère n'arrivait pas à boucler le loyer. C'est à cause de ça qu'elle a vendu son corps. Autant dire que c'est à cause de ces personnes.
- Tout va bien Alex?
- Élodie. Tu tombes au plus mauvais moment.
- Je sais, dis-je en prenant une gorgée de cappuccino. C'est moche ce qu'il t'arrive.
- À qui le dis-tu? Et dire que ma mère ne revient pas avant deux semaines.
Pour ceux qui ne le savaient pas, sa mère voyage beaucoup dans les pays étrangers pour des affaires. Elle gère aussi le bar, c'est elle la patronne. Mais en son absence, c'est Alex le patron.
- Je peux aller voir les cuisines, demandai-je.
- Si ça t'amuses...
Je quitte ma table préférée et me dirige vers une porte où il y a marqué:
Entrée interdite aux clients.
Je pousse la porte et entre. Cette cuisine est spacieuse, propre et organisée. Seul problème? Il y fait très froid. C'est sûr, les fours ne marchent plus depuis longtemps. Je m'approche d'un four et tout d'un coup, une douce chaleur en sort. C'est la même chose pour celui d'à-côté, et celui d'encore d'à-côté, et ainsi de suite jusqu'à ce que tout les fours se remettent en route.
- Heu Alex, ils marchent très bien tes fours...
Alex s'approche de moi et passe la main devant un four.
- Tu vois très bien que c'est f... oh putain! C'est chaud! Mais c'est impossible! Ils ne marchent plus depuis cinq jours! Tu es mon ange gardien Élodie!
Je souris. Mais je suis chamboulée. Les fours remarchent à mon passage, quand je gifle une personne, ça la brûle, je me demande comment ça ce fait. Ça me fait peur. Un peu. Sous la joie de la réparation imprévisible de ses fours, Alex ne réfléchit pas. Il me fait un bisous sur la joue. L'instant d'après, il s'éloigne et bafouille en rougissant.
- P-Pardon Élo', j-je ne voulais pas faire ça. Ne me tue pas s'il te plaît.
Je souris. Je m'approche de lui. Et lui pose un bisou sur la joue.
- De la part de ton ange gardien.
Je lui tends un billet de dix.
- Et ça, de la part d'une pote qui paye juste un cappuccino. Garde la monnaie.
Il hoche la tête, les joues toute rouges. Je m'en vais en souriant. C'est trop mignon quand il rougit! Et puis, ça me remonte le moral. Déjà qu'il y a des chances que je me retrouve sans amies, tout ça parce que j'ai baffé une bouffonne, ça me dégoûte. J'entreprends de me rendre dans un parc près de chez moi. Une fois arrivée là-bas, je me pose sur un banc et saisi "Le monde de Kestya". Je ne me laisserais jamais de ce livre. Je l'ouvre à la page où nous nous sommes arrêtés en français. Je reprend ma lecture en me demandant si je vais redevenir Slyw. À la fin de ce chapitre, il ne c'est toujours rien passé. Je continue à lire à voix basse. Cette fois ça marche. Je me retrouve dans une grande prairie. On dirait que c'était il y a très longtemps mais en faite, c'est juste un autre monde. C'est Kestya. Je finis mon livre et le referme, revenant petit à petit sur terre. La fin est horrible à vivre. Je regarde l'heure et constate que l'heure de fin des cours vient juste de passer. C'est le moment de rentrer chez moi. Mais je ne savais pas ce qu'il m'attendait là-bas.
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★★★★★★★★★★★★★★★★Voilà le fin de ce chapitre. Signalez moi les fautes de frappes s'il vous plaît. Le surnaturel à fait son entrée au chapitre précédent mais je n'ai pas pu m'empêcher d'en rajouter une couche. Ça vous plaît? N'hésitez pas à commenter et/ou à voter.
Bizz 😆
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La légende de Kestya
Paranormal"Il y a longtemps, très longtemps, dans un monde parallèle au nôtre qui s'appelle Kestya, quatre clans vivaient en harmonie. Chaque clan avait pour nom une Saison. Chaque clan avait l'un des quatre Éléments. Chaque clan était dirigé par un Sage. Tou...