Chapitre 2

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- Comment ça il?

- Qu'elle question... Val' bien sûr! Valentin! Je lui ai dit, Val' je te plaque, j'aime quelqu'un d'autre. Il m'a dit quoi l'autre con? À la base t'étais qu'un plan cul. Je lui mis une baffe énorme, j'aimerais que demain, il ai encore la marque.

Bon, il ne l'a pas vraiment rejetée. Elle a des manières étrange de parler parfois.

- Et Val'?

- Je n'y suis pas encore allée. J'ai le stress. La dernière fois, c'était un mec et il m'a embrassée comme réponse. Là c'est une meuf, et elle peut ternir ma réputation comme réponse.

- Ouais, c'est vrai que c'est plus compliqué. Mais ne stresse pas, ça risque d'être encore pire. Tu veux boire un truc?

- Un Orangina s'il-te-plaît.

Je fais un signe à Alex et lui annonce la commande de mon amie. Il fait un bref signe de tête en il s'en va. Je ne suis pas encore habituée à cette facette de lui. Mel' remarque mon trouble. Elle sourit et me prend la main. Je sursaute à ce contact.

- Tu as des vues sur moi Mélo?

- Moi non. Mais le mec là-bas oui.

Je tourne la tête dans la direction indiquée par Mélodie. Je souris. C'est Alex. Impossible.

- Désolée de te décevoir Mel', mais lui, c'est juste un bon copain. Rien de plus, rien de moins.

- Et bien moi je dis qu'il est dans la la friendzone à cause d'une fille plutôt pas mal, châtaigne, cheveux raide qui lui arrivent au milieu du dos. Yeux bleus envoûtants, adore la manucure et est actuellement en face de moi.

- N'importe quoi Mel'. C'est juste un pote. En plus actuellement, il me fait la gueule.

- À cause d'un truc qu'il a dit et que tu n'y a pas fait assez attention à son goût?

Je lève un doigt pour la contredire et ouvre la bouche. Mais aucun son n'en sort. Je reste comme une imbécile le doigt en l'air et la bouche ouverte. Mel' prend une photo de moi et s'en va. Je reprends mes esprits.

- Mélo, reviens ici tout de suite!

Elle fait mine de ne pas m'entendre et dis assez fort pour que je l'entende:

- Hum... cette photo sera parfaite dans ma story.

J'enrage sur place. Cette fille viens pour pleurer dans vos bras et elle s'en va en vous plantant un couteau dans le dos. Je me lève et rejoins le comptoir pour régler ma note. Alex m'ignore mais comme tout les serveurs sont occupés au bar, il vient s'occuper de mon cas. Il me tend la machine mais je lui donne un billet de cinq. Il hésite et prend mon billet rapidement. Je frémis en sentant sa peau frôler la mienne.

- Garde la monnaie Alex. Et merci pour le conseil.

Il me sourit, soulagé que je lui parle finalement.

- De rien ma belle.

Je m'en vais la conscience tranquille. Je pourrais revenir ici sans craindre d'être rejetée par Alex. Je sens son regard à travers la vitre qui vrille mes omoplates. Je traverse la rue et tourne. C'est partit pour cinq minutes de marche. Je mets mes écouteurs dans mes oreilles et je mets la musique à fond. Je remarque un mec pas très net qui me suit depuis un moment. Plusieurs options s'offrent à moi.
1- Courir comme une imbécile à travers Paris.
2- Me retourner et lui demander pourquoi il me suis comme ça.
3- Le buter.
Comme courir c'est pas trop mon fun et que le buter sans savoir si il me suit vraiment ou si il  a juste un itinéraire semblable au mien n'est pas très raisonnable, j'opte pour l'option deux. Je me retourne et me prends une personne un plein fouet. Cette personne me suivait clairement. Elle tombe sur moi, mais je reste debout.

- Aïeuh, mais t'es malade ou quoi? Se retourner un pleine rue alors qu'on ne sait pas si il y a quelqu'un derrière soi. Totalement tarée, peste une voix d'homme.

- Mon bon monsieur. Apprenez que dans la rue, il y a quand même une distance à respecter entre les personnes. Et comme ce trottoir est quasiment vide, vous auriez pu en prendre un peu plus. Vous ne pensez pas? Si vous n'êtes pas d'accord, je vous détruit vos joujoux avec des talons de cinq centimètres. Alors?

La personne toujours inconnue à mes yeux, se relève bien vite en s'en va d'une marche rapide. Je souris. Cette menace marche toujours, l'homme n'a même pas remarqué que je porte des Vans. Je reprend ma marche, je ne suis plus très loin de chez moi maintenant. Je traverse une rue, tape un code et ouvre la porte de mon immeuble. Je monte à pied cinq étages et je sors mes clés. Merde... mes clés... j'ai dû les laisser à l'intérieur. Mince alors, et dire que je ne voulais pas la croiser. Pas aujourd'hui. Je sonne. Une fois. Deux fois. Trois fois. Au bout de la quatrième fois, une magnifique femme, jambes de mannequins, regard supérieur, archi maquillée m'ouvre la porte. Ma mère. Elle soupire.

- Élodie, je te l'ai déjà dit. N'oublie plus tes clés la prochaine fois. J'étais... occupée.

Je ne me formalise pas. Je connais les occupations de ma mère. Jusqu'à mes treize ans, nous étions une famille normale et nous étions très heureux. Ma mère n'était pas comme ça. Elle était belle au naturel, elle riait et souriait tout le temps. Et puis un soir, mon père n'est pas revenu. Il n'est pas mort, non, j'aurais préféré. Il s'est cassé au Bahamas avec sa patronne. Ma mère a très mal vécu son départ. Elle a chuté dans l'alcool. Elle est devenue chômeuse. Et puis elle a changé d'attitude envers moi. Plus de câlin, plus d'affection. Elle ne veut plus s'attacher à personne, sans doute par peur de perdre à nouveau des personnes chères à son cœur. Et puis ça a commencé. Peut-être pour blesser mon père, peut-être pour passer le temps, sans doute pour gagner sa vie. Ma mère fait le trottoir. Au début, j'étais choquée. Elle le faisait n'importe où, n'importe quand. Parfois, le matin, je prenais mon petit-déjeuner avec un inconnu. Ou le soir, ma mère était en robe de soirée et lui faisait des clins d'œil pendant le repas. Et puis je me suis habituée, et j'essaye d'éviter le plus possible ma mère. Elle a une attitude condescendante envers moi. Et son caractère a changé. Elle est clairement devenue une pute. Et elle ne le cache pas. Parfois, j'aimerais retrouver mon père. Mais parfois, j'aimerai juste le tuer. C'est à cause de lui tout ces changements. Je retire mon manteau, l'accroche sur le portemanteau à côté d'un manteau inconnu et je me dirige vers ma chambre, la musique dans les oreilles.

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Et voilà. Vous en pensez quoi? Oui, c'est sûr, c'est étrange. Le surnaturel va bientôt entrer en scène, ne vous inquiétez pas.

Bizz 😆

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La légende de KestyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant