Chapitre 4

4 3 3
                                    

Je suis réveillée par une petite boule de poil qui me lèche le visage. Ça pue... c'est Luciole. Je m'étire et me lève, je suis réveillée cinq minutes plus tôt que d'habitude. Ce chat est un réveil vivant. Je vais dans la cuisine, ma salle préférée sois disant passant, et me sers un bol de céréales. Ma mère arrive bientôt accompagnée d'un parfait inconnu qui me fixe d'une manière désagréable. Je fais de même et il détourne le regard. Il doit être gêné d'être en caleçon. Je finis les céréales, offre le fond de mon bol à Luciole et m'en vais me préparer. Je ressors au bout d'une dizaine de minutes. Je saisis mon sac de cours, caresse une dernière fois Luciole et claque la porte.

De: Le cinquième pied de la chaise
À: L'intello

Grouille, on t'attend.

Je lève un sourcil. On? M'attendre? Déjà que Mélodie ne m'attends jamais, maintenant elle m'attend à plusieurs? Sauf si... j'avance un peu plus vite. Quelques rues plus loin, je trouve Mel' avec Val'. Ça ne peut dire qu'une chose.

- Alors? dis-je en m'approchant. Ça va vous deux?

- Elle a dit oui! s'exclame Mel'.

- J'avais remarqué, merci.

C'est vrai qu'elle est pas mal Val'. Un peu trop vulgaire peut-être, mais bien foutue. Ma petite Mélodie a bon goût. Je tends la main à la copine de mon amie.

- Élodie, enchantée.

- Mais heu... on est dans la même classe, on se connait déjà.

- Oui, mais non. Tu connais la mauvaise moi. Celle qui se bat et qui est renfermée. J'ai un second visage.

- Pas sûr que je l'apprécie non plus... dit-elle à voix basse pour que Mélo ne l'entende pas.

J'en reste sans voix. Cette fille ne m'aime pas. C'est réciproque. Qu'elle n'oublie pas mon côté bagarreur, je n'aurais aucune honte à la frapper, même si c'est la petite copine de ma meilleure amie. Valentine me lance un regard provocateur et embrasse Mel' à pleine bouche. Dégueulasse. Je retire ce que j'ai dit. Comment Mel' peut sortir avec cette grosse pouf? Nous entamons le chemin, Mel' et Val' main dans la main. Et moi à l'écart. Nous arrivons au lycée et nous nous séparons. Mel' n'est pas dans notre classe. J'essaye de m'écarter le plus possible de Valentine mais elle me rattrape par le poignet.

- Que ce soit bien clair entre toi et moi, me dit-elle. Je ne t'aime pas. Mais j'aime Mélodie et je ferais quasiment tout pour elle, je ne laisserai jamais quelq'un se mettre entre elle et moi. Compris?

Je lève la tête. Elle va trop loin. Je la pousse violement contre les casiers.

- Non mais ça va pas? crie Val'. Tu t'es prise pour qui?

Un attroupement se forme près de nous.

- Pour quelq'un qui ne se laisse pas intimider par une poufiasse. Pour quelq'un que protège sa meilleure amie. Pour quelq'un qui ne veut pas qu'elle sorte avec une pute. Tu comprends ça? C'est pas trop compliqué pour ton niveau d'intelligence? Ah non pardon, les seuls mots que tu comprends de notre langue, c'est tout ceux qui sont superficiels. Comme toi.

Sous ces mots, je lui flanque une baffe magistrale. Le claquement de ma main contre sa joue nous attire de nombreux regards en plus. Quelques applaudissements suivent mon geste et mon discours. Val' relève la tête, stupéfaite. Elle à sa main posée sur sa joue. J'aimerais bien qu'il y ait une marque, juste pour rire. Qu'elle ait un souvenir de moi. Quand elle retire sa main, c'est à mon tour d'être stupéfaite. Une marque, ça oui, elle en a une. Une brûlure plus précisément. Une brûlure en forme de main. Rien de grave, c'est juste superficiel. La douleur doit s'être affaiblie maintenant. Mais ça ne va pas partir de sitôt. Val' me lance un regard meurtrier. Notre relation qui n'était déjà pas bonne, s'est aggravée. L'attroupement se disperse un peu partout. Je fixe ma main. Celle avec j'ai giflé Valentine. Ma main droite plus précisément. Je me pose des tonnes de questions. Comment ça a pût arriver? Cette brûlure, c'est ma main qui là faite? Mes pensées sont interrompues par la sonnerie. J'ai français, je me dirige vers ma salle. Je ne regarde pas Val', mais je sens son regard sur mes épaules. Elle n'aura plus son parfait petit visage d'ange pendant un bon moment. Je rentre dans la salle et m'installe au fond, près de la fenêtre, ma place préférée. Malheureusement, notre prof habituelle n'est pas là aujourd'hui. C'est un remplaçant. Je déteste les remplaçants. Ils n'arrêtent pas de m'interroger.

- Bien, bonjour à tous, je suis monsieur Bilanco. Madame Guery est malade pour une courte durée et c'est moi qui l'a remplacerait le temps de son absence. Sortez vos livres s'il vous plaît.

Je sors mes affaires ainsi que "Le monde de Kestya".

- Alors... ah! Vous alliez commencer à étudier le monde de Kestya. Bien, nous allons lire les deux premiers chapitres. Il me faut quelqu'un pour le rôle de Slyw.

Personne ne lève la main. Tout le monde détourne le regard. C'est absurde mais pratique.

- Vous au fond! Vous ferez Slyw.

Je soupire. Ça ne rate pas, il m'a interrogée. Il désigne d'autres personnes pour les autres rôles ce qui est totalement débile parce que ce livre n'est pas une pièce de théâtre. Une fois la distribution des rôles terminée, nous entamons le premier chapitre. Comme Slyw est le personnage principal, j'ai le plus de texte. Au fur et à mesure de la lecture, je plonge dans l'histoire. Je ne lis plus le texte de Slyw, je suis Slyw. J'essaye d'utiliser mon pouvoir, je ris avec mes parents, je subis les provocations de Claw et sa bande.

- Bien, on va s'arrêter là. Merci pour votre lecture mademoiselle, elle est parfaite.

Je lève les yeux au ciel. Je le sais bien que ma lecture est parfaite. Mais ce qui c'est passé, j'en reste bouche bée. Si ma mère ressentait la même chose quand elle lisait cette histoire, je comprends mieux cette lueur dans son regard. J'étais Slyw. C'était incroyable. Ça et la brûlure inexpliquée sur la joue de Val', je vais peut-être sécher les cours suivant. J'irai à "Alex". Il comprend quand je sèche, il ne me dénonce pas. Lui, il a dû arrêter le lycée pour reprendre le café de son père. Son père est mort pour ceux qui veulent savoir. La sonnerie de fin du cours retentit. Je sors de la salle et par la même occasion du lycée. Je marche pendant environ vingt minutes, dans ma musique dans les oreilles. Parfois, j'aime bien écouter les bruits de la ville. C'est une musique perpétuelle et peu de personne savent l'écouter. Le bruit des klaxons, de gens qui parlent, qui crient, les marchands ambulants...

- Hé, toi!

Je continue ma marche. Cette interpellation ne m'est sans doute pas destinée.

- Élodie!

Je m'arrête. Me retourne. Oh non...

★★★★★★★★★★★★★★★★
★★★★★★★★★★★★★★★★

Et voilà! Vous avez aimé ce chapitre? N'hésitez pas à voter et à commenter. Voici quelques compte à visiter.

* Justine_cscn

* Evie18846

* Fandetout75

* Mimimimi1908

* Leagt14

N'hésitez pas à me signaler les fautes d'orthographe et/ou de frappe.

Bizz 😆

★★★★★★★★★★★★★★★★
★★★★★★★★★★★★★★★★



La légende de KestyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant