Chapitre 5: La plage

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Dottie, seize ans:

Le vingt-sixième jour de mes vacances d'été touche presque à sa fin.

Je suis encore allongée dans la vaste verdure qu'est mon jardin, malgré la forte réticence de ma mère. Elle ne voulait pas que je m'étale de tout mon long dans l'herbe car il y a de multiples saletés, ce qui voudrait dire qu'elle devrait ajouter à sa liste de corvée « laver le linge de Dottie », alors qu'elle vient tout juste de finir ce qu'elle avait à faire avec le linge. Pour ne pas lui rendre sa journée plus fatigante, j'ai décidé de prendre mon tapis de yoga, et je l'ai déposé au milieu du jardin.

J'ai piqué à ma sœur une casquette noire avec une marque dessus, je n'ai pas retenu son nom puisque cela m'importe peu qu'elle soit aimée ou pas, je l'aurais porté de toute manière. Je me suis habillée d'un short qui était un pantalon qui a fait son temps, d'un débardeur à couleur unique, mes préférés. Et, j'ai protégé toutes mes parties du corps mis à nues pour éviter d'avoir de sacrés coups de soleil.

J'ai fini par succomber au bruit naturel comme les feuilles qui se laissent emporter lentement dans le sens du vent et qui retombent lourdement à leur position initiale, des oiseaux qui chantent ou encore qui passent d'arbres en arbres pour trouver un endroit agréable pour se reposer. J'ai succombé aussi au vent légèrement frais qui souffle sur ma peau.

Je n'ai pas eu le temps d'imaginer un peu plus mon tunnel des émotions.
Tout finissait par prendre forme depuis mes six ans, je m'étais créée un monde rien qu'à moi et je ne l'ai jamais abandonné. Malheureusement, le flou de mes pensées et aussi ma fatigue de tous les jours m'empêchaient d'avancer et de faire vivre ce tunnel.

-Dot, téléphone pour toi ! Hurle ma sœur.

Je soupire silencieusement, n'étant pas décidée à bouger, je suis tellement bien avec cette liberté que la nature m'offre.

-Dot ! Dépêche-toi, je ne vais pas porter ce foutu téléphone éternellement.

Je grogne étant obligée de quitter ce moment de confort et j'ouvre les yeux en me levant. Je me mets la main devant les yeux au cas où si le soleil laisse sa lumière encore briller de toute sa splendeur. Je retire ma main au fur et à mesure en apercevant que mon corps est couverte d'une large ombre. Je lève les yeux au ciel, il est rosé à certains endroits, et le soleil termine bientôt sa journée. Le vent souffle un peu fortement, me faisant comprendre que par le manque de chaleur du soleil, il serait maintenant frais, très frais. Ce qui me motive à bouger plus rapidement.

Je glisse mon tapis de yoga sous le bras, vérifie si je n'ai rien omis de prendre au sol et marche d'un pas rapide vers la porte d'entrée, j'entre et dépose tout près du porte manteau à ma gauche avant de monter les escaliers.

Bérénice m'attend impatiemment en haut de l'escalier. Elle me tend le téléphone d'une main et me regarde d'un air colérique. Elle doit croire que j'ai fait exprès de la faire poireauter ainsi.

Quand je prends enfin le téléphone dans ma paume, elle tourne les talons et retourne dans sa chambre sans un mot.

-Oui ?

J'amène le téléphone près de mon oreille.

- Ah, enfin ! tu es très longue!

Je ris en reconnaissant la voix de mon meilleur ami, Timothé.

- Je profitais de mes vacances avec le soleil, le vent frais, les oiseaux...

- Tu m'en diras tant ! Ça te dirait ma petite Dot' de continuer à profiter de la nature en m'accompagnant à la plage ?

Le Tunnel Des ÉmotionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant